Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris s'affichait en petite progression (+0,29%) vendredi matin, confortée par un bon indicateur à l'orée d'une journée où la géopolitique devrait reprendre le dessus et qui sera marquée par d'importants volumes d'échanges.

A 09H38 (07H38 GMT), l'indice CAC 40 prenait 15,90 points à 5.551,47 points. La veille, il avait fini en progression de 0,31%.

"Ce vendredi 21 juin sera une séance des +quatre sorcières+ (séance marquée par l'expiration simultanée de plusieurs types de contrats et options sur les marchés, NDLR), ce qui pourrait animer un peu les Bourses", a souligné dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

"Les indices ont assez souvent tendance à accélérer à la hausse juste avant l'heure des échéances des contrats d'options et de futures (contrats à terme)", a-t-il ajouté.

"Mais d'un point de vue fondamental, le sujet du jour concernera les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis. Une confrontation militaire a été évitée de peu hier entre les deux pays", selon le spécialiste.

Téhéran a indiqué vendredi disposer de preuves "irréfutables" montrant que le drone américain qu'il a abattu jeudi était entré dans son espace aérien, contrairement à ce qu'affirme Washington.

Les Etats-Unis ont de leur côté interdit jeudi soir les vols des compagnies aériennes américaines dans la zone où l'Iran a abattu ce drone militaire, une frappe qualifiée d'"énorme erreur" par le président Donald Trump.

"L'escalade des tensions avec l'Iran emporte l'or sur des niveaux qui n'ont pas été atteints depuis plus de cinq ans", souligne pour sa part Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Du côté des indicateurs, la croissance du produit intérieur brut (PIB) de la France devrait ralentir à 1,3% en 2019, après 1,7% en 2018, en restant soutenue par des mesures budgétaires et malgré une contribution légèrement négative du commerce extérieur, a indiqué l'Insee jeudi.

Toujours dans l'Hexagone, la croissance du secteur privé en France a de nouveau accéléré en juin pour atteindre son plus haut niveau depuis sept mois, portée par une hausse des nouvelles commandes, selon un indice provisoire publié vendredi par le cabinet IHS Markit.

Les PMI manufacturiers et des services en Allemagne et en zone euro pour le mois de juin sont également attendus, tout comme, outre-Atlantique, les reventes de logements pour mai.

Elior soutenu par une recommandation

En matière de valeurs, Elior Group bondissait (+6,30% à 12,15 euros) grâce à un relèvement de sa recommandation à "acheter" contre "neutre" auparavant par Goldman Sachs.

Natixis reprenait quelques couleurs (+0,60% à 3,50 euros) après avoir accusé la veille une chute de près de 12% sur fond d'interrogations autour de la liquidité de certains actifs du fonds H2O allegro, qui ont conduit Morningstar à en suspendre la notation.

Renault progressait de 1,90% à 55,89 euros. L'assemblée générale des actionnaires de Mitsubishi Motors a voté vendredi la fin du mandat d'administrateur de l'ex-PDG de Renault, Carlos Ghosn, actant officiellement une destitution qui existait déjà dans les faits.

Saint-Gobain prenait 0,97% à 34,70 euros après que le groupe a dit viser un doublement de ses ventes de produits destinés au secteur aéronautique d'ici cinq à six ans, selon le directeur général du pôle "Solutions de haute performance" Laurent Guillot.

Airbus cédait 0,23% à 123,18 euros, l'avionneur européen a engrangé 226 engagements d'achat durant le salon du Bourget, marqué par le lancement d'une nouvelle version de son monocouloir aux capacités de long-courrier, l'A321XLR.

Groupe LDLC perdait à l'inverse 4,35% à 6,60 euros alors que victime d'un dérapage de sa dette, le vendeur en ligne d'équipements de haute technologie assure être en mesure de la réduire "fortement" au cours de son nouvel exercice, grâce en particulier à des cessions immobilières.

Marie Brizard gagnait 4,19% à 2,24 euros. Le groupe, plombé par de fortes pertes, a annoncé jeudi un projet de réorganisation commerciale en France qui prévoit la suppression de 51 postes.

Valneva reculait de 1,82% à 3,24 euros après avoir annoncé jeudi soir la fin de son alliance stratégique avec GlaxoSmithKline (GSK) dans la recherche et le développement de vaccins.

SuperSonic Imagine s'envolait de 42,31% à 1,48 euro, soutenu par l'annonce jeudi de la réception d'une "offre ferme" de rachat pour 35 millions d'euros par le groupe américain Hologic, une proposition accueillie favorablement par ses dirigeants.

Evolis montait de 22,13% à 29,80 euros pour sa reprise de cotation, qui était suspendue depuis mardi. Les dirigeants et actionnaires du groupe, coté depuis 2006, ont annoncé jeudi leur intention de retirer de la Bourse le spécialiste des systèmes d'impressions pour cartes plastiques "en raison de la forte volatilité du cours qui perturbe les relations avec les clients".

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