Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris restait à la traîne jeudi à la mi-journée, les investisseurs profitant des remous politiques à Washington pour prendre leur profits dans une séance par ailleurs placée sous le signe des banques centrales.

A 12H05 (10H05 GMT), l'indice CAC 40 reculait de 6,44 points à 5.170,17 points dans un volume d'échanges de 683 millions d'euros. La veille, il avait fini en hausse de 0,71%.

La cote Parisienne, qui a ouvert en léger repli après trois séances consécutives dans le vert, n'est pas parvenue à repasser en territoire positif au cours de la matinée, malgré une brève tentative en ce sens.

"Les marchés actions reculent ce matin après trois jours consécutifs de gains solides", observe dans une note David Madden, un analyste de CMC Markets.

"L'humeur haussière est retombée mais il n'y a pas de quoi s'inquiéter car les investisseurs prennent simplement leurs profits", a-t-il tempéré.

Comme son homologue américain la veille, l'indice Parisien se trouvait freiné par les derniers remous politiques à Washington alors le président Donald Trump a annoncé mercredi la dissolution de deux des instances l'entourant pour le conseiller en matière de politique économique.

Par ailleurs, la prudence était également de mise après la publication du compte-rendu de la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) fin juillet.

Selon ces minutes, plusieurs membres de la banque centrale américaine estiment que cette dernière peut se montrer "patiente" avant de décider de remonter une nouvelle fois ses taux.

Le document fait aussi état de divisions et de doutes au sein du FOMC sur le sujet de l'inflation, qui peine à accélérer ces derniers mois aux États-Unis.

- Retenue avant la BCE -

Les investisseurs devaient également digérer plusieurs statistiques, à commencer par les chiffres de l'inflation en zone euro pour le mois de juillet, qui est restée stable en juillet, à 1,3%, confirmant une première estimation publiée fin juillet.

Les ventes au détail au Royaume-Uni ont quant à elles augmenté de 0,3% en juillet sur un mois, a annoncé jeudi l'Office des statistiques nationales (ONS).

Outre-Atlantique sont également attendues les demandes d'allocations chômage pour le mois d'août, les chiffres de la production industrielle pour le mois de juillet ainsi que l'indicateur composite de l'activité économique du Conference Board pour ce même mois.

Mais le principal rendez-vous du jour sera la publication à 13H30 du compte-rendu de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne du 20 juillet.

Ce dernier pourrait éclairer les opérateurs de marché quant au rythme du futur resserrement monétaire de l'institution de Francfort alors que selon des informations publiées mercredi, il faudra attendre cet automne pour que la BCE communique à nouveau sur ce point.

Du côté des valeurs, le secteur de la banque et de l'assurance pâtissait de la prudence affichée par la Fed.

BNP Paribas perdait 1,04% à 66,54 euros tandis que Société Générale lâchait 1,13% à 48,41 euros et que Crédit Agricole reculait de 0,84% à 15,34 euros.

Natixis se repliait pour sa part de 0,72% à 6,46 euros.

Axa perdait 0,40% à 24,94 euros alors que la filiale immobilière de l'assureur s'apprêterait à racheter un groupe de résidences étudiantes espagnol Encampus conjointement avec le groupe néerlandais NN Group, selon une source proche du dossier confirmant une information de Bloomberg News.

EDF progressait en revanche de 1,72% à 9,19 euros alors que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) va demander à l'énergéticien d'examiner d'ici la fin de l'année prochaine des composants provenant de l'usine Areva du Creusot, installés sur ses réacteurs, a-t-elle indiqué mercredi.

L'action Areva était toujours suspendue : l'Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé jeudi autoriser l'Etat à lancer un retrait obligatoire, qui interviendra le 21 août, afin de récupérer le solde des actions du groupe nucléaire qu'il ne possède pas encore avant de le retirer de la cote.

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