Zurich (awp) - La hausse des prix de l'immobilier résidentiel semble inexorable. A en croire Raiffeisen, ceux-ci ont atteint un nouveau pic historique au cours du troisième trimestre. Les prix des propriétés par étage ont grimpé en moyenne de 2,0% sur un an, tandis que la valeur des maisons individuelles a bondi de 4,4%.

La hausse enregistrée au niveau des maisons individuelles est la plus forte depuis le lancement en 2008 de l'indice des prix immobiliers de Raiffeisen, indique mercredi le 3e groupe bancaire helvétique.

L'établissement saint-gallois relativise la situation, soulignant que les portails de vente en ligne proposaient encore 30% de biens à moins de 750'000 francs suisses entre juin et septembre. Une part de 13% valait moins d'un demi-million. "Il reste donc des maisons individuelles abordables en Suisse, malgré les prix records, mais pas aux meilleurs endroits", précise le chef économiste Martin Neff, cité dans le communiqué.

Sur ce point, les compromis semblent difficiles à faire pour les Suisses, qui privilégient l'emplacement quitte à débourser davantage. Sans surprise, les centres urbains et leurs périphéries restent les plus demandés, malgré l'essor du télétravail, remarque Raiffeisen.

Cela pèse sur le prix affiché sur le contrat de vente: la banque estime qu'autour de Zurich chaque minute de trajet en moins entre le domicile et le lieu de travail coûte 21'000 francs suisses en plus pour une maison individuelle et 15'500 francs suisses supplémentaires pour un appartement en propriété.

Airbnb peu rentable en ville

Sur le marché de la location, le taux de vacance s'est quelque peu résorbé en septembre, passant à 1,54% contre 1,74% un an auparavant, selon les chiffres de l'Office fédéral de la statistiques, repris par le groupe bancaire. Cette baisse, la première depuis 2008, était prévisible, selon Raiffeisen, notant que "l'activité de construction est aujourd'hui nettement inférieure aux niveaux record du passé, et l'on voit moins de nouveaux logements qu'il n'y a de nouveaux ménages".

Le taux de vacance des logements à usage propre reste très bas, à 0,49%.

Les spécialistes de l'établissement confirment par ailleurs une tendance à la densification de l'habitat, remarquant que 11% des nouveaux logements sont des maisons individuelles, contre 43% en 2000. Les terrains à bâtir sont devenus une denrée rare en Suisse, compte tenu des règles d'urbanisme strictes, indique le communiqué.

L'étude consacre également un volet à l'offre Airbnb, réduite de 40% dans les cinq centres urbains suisses que sont Zurich, Genève, Berne, Bâle et Lausanne par rapport au niveau d'avant la pandémie. Le nombre de nuitées a chuté de 60%. L'activité n'est pas rentable dans les grands centres, après déduction de tous les frais, selon Martin Neff.

Loin des villes, dans les communes touristiques, en revanche, la fréquentation a augmenté, les rendements y étant attrayants.

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