MILAN, 23 janvier (Reuters) - La Lombardie et le gouvernement central italien se sont rejetés la faute samedi de la publication de données sanitaires sur le coronavirus erronées qui ont conduit à l'instauration de mesures restrictives non justifiées pour la région du nord de l'Italie.

La Lombardie, la région la plus riche du pays où se situe notamment la capitale économique Milan, a dû fermer la plupart de ses commerces il y a une semaine après avoir été classée en zone "rouge" dans le cadre du système italien à plusieurs niveaux.

Le ministre de la Santé Roberto Speranza a indiqué samedi que la Lombardie avait initialement fourni des données erronées, ce qui faussé les calcus du Conseil supérieur de la santé italien.

Il a depuis désigné la Lombardie en zone "orange", permettant aux commerces de rouvrir et aux étudiants de revenir en classe après avoir été contraint de suivre les cours à distance.

L'administration de Lombardie, dirigée par le parti d'extrême-droite de la Ligue, s'en est pris pour sa part au gouvernement italien.

"Ils voulaient que nous disions que c'était notre erreur, mais ce n'était pas le cas. Je n'accepterai jamais de dire qu'il y a eu une erreur dans les données que nous avons envoyées", a déclaré le gouverneur Attilio Fontana lors d'une conférence de presse.

Il a annoncé que la région allait entamer une action en justice auprès d'un tribunal administratif et demander de l'argent au gouvernement pour compenser les pertes financières des commerçants qui ont été contraints de fermer au début de la saison des soldes.

L'association des commerçants Confcommercio Milano a estimé que les magasins de Milan avaient perdu environ 100 millions d'euros de chiffre d'affaires.

La Lombardie représente plus du cinquième des 2,46 millions d'Italiens qui ont été contaminés par le COVID-19.

Avec 26.622 décès sur un total national de 85.162, c'est de loin la région italienne la plus touchée par l'épidémie. (Valentina Za, Blandine Hénault pour la version française)