Pékin (awp/afp) - Le géant chinois du numérique Meituan, spécialiste de la livraison de repas, a écopé d'une amende d'environ 460 millions d'euros (494,3 millions de francs suisses) pour pratiques anticoncurrentielles, a annoncé vendredi le régulateur, au moment où Pékin serre la vis à ses groupes technologiques.

Les autorités se montrent particulièrement intransigeantes ces derniers mois contre des pratiques jusque-là largement tolérées et répandues dans plusieurs secteurs.

Pékin, qui avait d'abord épinglé les géants du numérique sur des questions de concurrence et de données personnelles, a depuis étendu sa campagne de "rectification" à d'autres domaines tels que les cours de soutien scolaire, les excès du showbiz ou encore les jeux vidéo.

"Une enquête a montré que depuis 2018, Meituan abuse de sa position dominante en Chine sur le marché de la livraison de repas en ligne", a indiqué dans un communiqué le régulateur des marchés (SAMR).

Il est notamment reproché au groupe d'avoir imposé des contrats d'exclusivité, qui empêchent par exemple des restaurateurs de vendre leurs produits sur des plateformes concurrentes.

Une pratique "illégale" au regard de la législation chinoise, a relevé le régulateur, qui a condamné Meituan à une amende de 3,4 milliards de yuans (462 millions d'euros). Ce montant représente 3% de son chiffre d'affaires de l'an dernier.

En septembre déjà, les autorités chinoises avaient convoqué Meituan pour un rappel à l'ordre sur ses pratiques commerciales, avec une dizaine d'autres start-up.

Le régulateur avait donné aux entreprises visées jusqu'à "la fin de l'année" pour se mettre en conformité.

La livraison de repas est particulièrement populaire en Chine.

Chaque jour à l'heure du déjeuner, une armée de livreurs à scooter sillonnent les rues du pays pour rassasier des millions d'employés.

Les géants de la tech règnent sur ce secteur florissant, à grand renfort d'applications pour smartphones et d'algorithmes.

En vertu de nouvelles directives annoncées en juillet, les entreprises doivent dorénavant garantir aux livreurs un salaire supérieur au minimum légal et des cadences raisonnables.

Cette mesure intervient après plusieurs scandales qui ont mis en lumière les conditions de travail précaires des employés du secteur. Meituan avait notamment été montré du doigt.

afp/al