Zurich (awp) - Les perspectives pour l'économie suisse restent positives, mais la dynamique a perdu de son élan. En juin, l'indice des directeurs d'achat (PMI) a reculé aussi bien pour l'industrie que pour les services, même s'il reste clairement au-dessus du seuil de croissance.

L'inflation reste au centre des préoccupations, mais le relèvement des taux directeurs de la Banque nationale suisse (BNS) opéré le 16 juin n'a cependant eu pour l'heure qu'un impact marginal sur l'industrie, écrit vendredi Credit Suisse.

L'indice des directeurs d'achat pour l'industrie a reculé de 0,9 point à 59,1 points en juin. Dans le même temps, le PMI pour les services a perdu 1,2 points à 59,0 points. Ceux-ci restent cependant bien au-dessus du seuil fatidique des 50 points.

Les analystes consultés par AWP attendaient un chiffre entre 57,0 et 59,3 points pour l'industrie et entre 58,0 et 63,0 points pour les services.

L'indice mesure l'optimisme des directeurs d'achat par rapport à l'évolution future de l'environnement économique. Un chiffre au-dessus de 50 points est synonyme de croissance. Credit Suisse calcule l'indice en collaboration avec Procure.ch.

Au summum de la crise du coronavirus, le PMI pour l'industrie avait chuté à 41,2 points et celui des services à 21,4 points.

Détente sur le front des approvisionnements

Dans le domaine de l'industrie, les difficultés en matière d'approvisionnement semblent continuer de s'atténuer, écrivent les auteurs de l'enquête. En juin, le sous-indice "délai de livraison" a ainsi poursuivi sa tendance baissière depuis son plus haut de septembre 2021.

A 51,6 points, le sous-indice "production" a pour sa part nettement reculé par rapport à l'an dernier et se maintient de justesse dans la zone de croissance. Les carnets de commandes restent cependant bien remplis et 32% des participants à l'enquête déclarent augmenter leurs effectifs.

En revanche, l'inflation donne des soucis aux responsables des entreprises, et 70% des sociétés industrielles sont toujours confrontées à une hausse des prix des intrants. Une entreprise sur trois indique avoir étoffé son stock de produits finis et 42% le stock d'intrants. Des stocks d'intrants plus fournis atténuent le risque d'interruptions de la production.

Ralentissement dans les services

La reprise dans le secteur tertiaire a également perdu un peu de son élan, constatent les auteurs de l'étude. La valeur de 59,0 points témoigne d'un rebond généralisé dans la branche des services, davantage orientée vers la consommation intérieure. Cette tendance devrait se poursuivre grâce à la réjouissante situation sur le marché du travail, écrivent les auteurs de l'enquête.

Les suppressions de postes ont ainsi pratiquement disparu des projets des entreprises.

Mais comme dans l'industrie, les prix d'achat ont connu une hausse généralisée dans le tertiaire et constituent un véritable écueil. Les prix de vente progressent de manière moins généralisée que dans l'industrie, ce qui suggère un pouvoir de fixation des prix limité sur le marché national. Mais 41% des entreprises participantes ont néanmoins augmenté leurs prix.

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