Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,2% à 0,5%.

À Paris, le CAC 40 perd 1,39% à 4.711,02 points vers 12h20 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,9% et à Londres, le FTSE recule de 0,16% après avoir réduit ses pertes en réaction au statu quo monétaire de la Banque d'Angleterre.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,77%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 1,17% et le Stoxx 600 0,86%.

Comme attendu, la banque centrale américaine a relevé l'objectif de taux des fonds fédéraux d'un quart de point, à 2,25%-2,50%. En revanche, elle a surpris les marchés en maintenant l'orientation à la hausse des taux, bien qu'à un rythme moins rapide qu'auparavant, en dépit des incertitudes sur la croissance mondiale et du ralentissement attendu de l'économie américaine.

Les nouvelles projections de la Fed montrent que les responsables monétaires prévoient désormais deux hausses de taux l'année prochaine, contre trois projetées en septembre, et une en 2020. Les investisseurs n'ont pas apprécié non plus que Jerome Powell s'en tienne au rythme d'une réduction de 50 milliards de dollars par mois du bilan de la banque centrale.

L'inquiétude face au projet de la Fed de poursuivre son cycle de hausse des taux dans les deux années à venir s'est étendue à l'ensemble des marchés mondiaux, les grands indices revenant à des plus bas de deux ans et les investisseurs se repliant sur les valeurs refuge comme les obligations.

"Il semble que les investisseurs sur les marchés à risque souhaitaient une position plus accommodante de la Fed vu l'obsession de la récession qui domine le sentiment de marché", dit Salman Ahmed, responsable de la stratégie d'investissement au niveau mondial chez Lombard Odier Investment Managers.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Comme en Europe, les ressources de base et les valeurs liées à l'énergie devraient peser sur la tendance américaine, avec la baisse des cours des métaux de base et du pétrole.

VALEURS EN EUROPE

L'ensemble des secteurs européens sont en repli, à commencer par celui des ressources de base (-2,57%) et celui du pétrole et du gaz (-1,78%), pénalisé par la baisse des cours des métaux et du brut.

Les groupes miniers britanniques Rio Tinto, BHP et le spécialiste du négoce de matières premières Glencore cèdent entre 2,2% et 2,6%. ArcelorMittal recule de 3,9%.

En Europe, Airbus chute de 5,33% après des informations de presse selon lesquelles le département de la Justice américaine a ouvert une enquête pour soupçons de corruption sur le constructeur aéronautique européen.

DBV Technologies dégringole de près de 59% après avoir annoncé mercredi soir le retrait volontaire de sa demande d'autorisation de mise sur la marché du Viaskin Peanut, son traitement phare contre l'allergie à l'arachide, après des discussions avec l'autorité de santé américaine (FDA).

TAUX

L'aversion au risque déclenchée par les décisions et au discours de la Fed profite aux marchés de taux. Les rendements des obligations d'Etat européens reculent dans le sillage de ceux des bons du Trésor américain.

Celui des Treasuries à 10 ans évolue près de 2,77% après avoir touché un creux de plus de huit mois à 2,748%.

Le dix ans allemand remonte à 0,233% après avoir touché un creux de 0,203% plus tôt dans la séance, son plus bas niveau depuis fin mai.

La hausse des taux à court terme et la baisse des rendements à long terme réveillent les craintes d'une inversion de la courbe des taux, annonciatrice d'une récession à venir. Le rendement des Treasuries à 2 ans est remonté à 2,666% contre 2,644%.

CHANGES

Le dollar recule à un plus bas d'un mois, en baisse de 0,75% face à un panier de devises de référence, malgré les perspectives de hausse des taux, les investisseurs craignant que les Etats-Unis ne voient la croissance ralentir.

Parallèlement, l'euro avance de 0,78% à 1,1465 dollar.

Le sterling gagne 0,63% face au dollar après le statu quo annoncé par la Banque d'Angleterre (BoE) et l'annonce de ventes au détail britanniques en hausse plus forte que prévu en novembre.

Les incertitudes liées au Brexit se sont "considérablement amplifiées" durant le mois écoulé et la baisse des cours pétroliers amènera sans doute l'inflation en deçà de l'objectif de 2% prochainement, a déclaré la Banque d'Angleterre (BoE), qui a maintenu son taux directeur à 0,75%.

La couronne suédoise est en forte hausse face à l'euro après la décision de la Riksbank de relever son taux directeur pour la première fois depuis plus de sept ans.

PÉTROLE

Les cours du brut rechutent de plus de 3%, rattrapés par les craintes de voir se creuser l'écart entre l'offre et la demande face à une économie mondiale en voie de ralentissement.

Le brut léger américain perd 3,2% autour de 46,63 dollars et le Brent abandonne 3,11% après être brièvement repassé sous 55 dollars le baril.

Les deux contrats ont fortement rebondi mercredi mais sont désormais retombés à ou près de leurs plus bas de plus de 15 mois, en baisse de plus de 30% par rapport à aux pics atteints au début du mois d'octobre.

(Édité par Marc Angrand)

par Juliette Rouillon