Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en progression d'environ 0,2%.

À Paris, le CAC 40 perd 0,03% à 5.616,66 points à 11h00 GMT. À Francfort, le Dax gagne 0,12% et à Londres, le FTSE 100 est pratiquement inchangé.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,08% alors que l'EuroStoxx 50 de la zone euro progresse de 0,19% et que le Stoxx 600 abandonne 0,04%.

Les investisseurs attendent à 11h45 GMT le communiqué de politique monétaire de la BCE, qui pourrait inclure une baisse du taux de dépôt (fixé pour l'instant à -0,4%) puis à 12h30 GMT la conférence de presse lors de laquelle le président de l'institution, Mario Draghi, pourrait présenter d'autres mesures de soutien au crédit et à l'activité.

"Nous nous attendons à ce que la BCE présente un paquet important de mesures afin de conserver le peu d'influence dont elle dispose encore sur les anticipations d'inflation", explique Maarten-Jan Bakkum, stratège de NN Investment Partners, dans une note.

Il table sur une baisse de 10 points de base du taux de dépôt et un discours laissant clairement entendre que celui-ci pourrait encore baisser, ainsi que sur un nouveau programme d'assouplissement quantitatif de 20 à 30 milliards d'euros et sur une évolution de la "forward guidance", les indications sur l'évolution future des taux.

Les indicateurs européens du jour ont souligné la faiblesse des prix et de la croissance dans la zone euro: l'inflation IPCH d'août a été confirmée à 1,0% sur un an en Allemagne et 1,3% en France tandis que la production industrielle dans la zone euro ressort en baisse de 0,4% en juillet, un recul plus marqué qu'attendu.

L'institut allemand d'études économiques Ifo a par ailleurs abaissé sa prévision de croissance 2019 pour la première économie d'Europe à 0,5%.

Aux Etats-Unis, on surveillera aussi à 12h30 GMT les chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage et les statistiques mensuelles des prix à la consommation, à moins d'une semaine des décisions de la Réserve fédérale.

Sur le front du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine, le président américain, Donald Trump, a soulagé temporairement les marchés en annonçant le report de deux semaines, au 15 octobre, de l'application des surtaxes sur 250 milliards de dollars (227 milliards d'euros) de produits chinois importés.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

L'annonce de Donald Trump profite aux secteurs les plus exposés aux tensions commerciales comme celui des matières premières, qui gagne 0,75% ou l'automobile (+0,48%).

A la baisse, Alstom perd 5,13% à 37,36 euros après la cession de 13% de son capital par Bouygues (-0,23%) au prix unitaire de 37 euros.

Accor cède 2,91%, la plus forte baisse du CAC, après l'abaissement de la recommandation de JPMorgan à "sous-pondérer".

TAUX

Les mouvements sur les marchés obligataires européens sont limités par l'attente des décisions de la BCE: le rendement du Bund allemand à dix ans est en léger recul à -0,581%, après avoir repris près de 15 points de base sur les sept séances précédentes.

Le taux d'inflation "à cinq ans dans ans", qui mesure les anticipations des investisseurs sur l'évolution à long terme des prix dans la zone euro, est parallèlement remonté à 1,26%, son plus haut niveau depuis une semaine.

Le rendement à dix ans américain est quasi stable à 1,7265%.

CHANGES

L'euro s'apprécie légèrement face au dollar à 1,1021 mais il devrait réagir aux décisions de la BCE.

La volatilité implicite à un jour sur l'euro-dollar évolue au plus haut depuis la mi-2018, reflétant l'incertitude quant à l'ampleur des annonces du Conseil des gouverneurs.

La monnaie unique a perdu 3,4% face au dollar depuis juin.

Par ailleurs, le répit accordé par Washington aux produits chinois avant le relèvement des droits de douane américains a permis au yuan d'inscrire un plus haut de trois semaines face au billet vert à 7,0737. Dans son sillage, le dollar australien a touché un pic de six semaines.

PÉTROLE

Les cours du brut poursuivent leur recul, la réunion d'un important comité de l'"Opep+" n'ayant débouché sur aucune déclaration allant dans le sens d'une réduction accrue de la production du groupe.

Le Brent cède 1,17% à 60,10 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,84% à 55,28 dollars.

Le baril avait déjà nettement baissé jeudi après des informations de presse selon lesquelles Donald Trump envisagerait d'alléger les sanctions limitant les exportations de brut de l'Iran.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Marc Angrand