HOUSTON, 16 août (Reuters) - Les récentes annonces de fusions entre spécialistes des forages pétroliers en eaux profondes ("offshore") nourrissent les espoirs d'une amélioration de la conjoncture pour le secteur après la crise déclenchée par la chute des cours.

Transocean, l'un des tout premiers acteurs de ce marché, a annoncé mardi le rachat de son concurrent norvégien Songa Offshore pour 1,1 milliard de dollar (973 millions d'euros) et en mai, Ensco a conclu l'acquisition d'Atwood Oceanics pour 839 millions de dollars.

Ces opérations visent pour Transocean et Ensco à renforcer leurs positions respectives dans des grandes régions productrices de pétrole et de gaz, la mer du Nord et l'Arctique pour le premier, la zone australienne pour le second.

Elles interviennent alors que les cours du brut évoluent en dessous de leur niveau du début de l'année, ce qui alimente les craintes de voir le marché mondial rester durablement en situation de surcapacités.

"Je crois que tout le monde réalise que la consolidation est importante pour la santé de ce marché", a déclaré mardi le directeur général de Transocean, Jeremy Thigpen.

Le rachat de Songa, qui dispose d'une flotte de plates-formes destinées à opérer dans des zones particulièrement difficiles, permet entre autres à Transocean de mettre la main sur quatre sites de la compagnie norvégienne Statoil.

Les spécialistes des forages en eaux profondes louent leurs plates-formes pratiquement sans marge bénéficiaire et peuvent donc difficilement baisser leurs tarifs, explique Leslie Cook, analyste de Wood Mackenzie.

"Même si la demande devrait rester stable ou modérée, le vieillissement des plates-formes en mer du Nord pourrait être un facteur positif", ajoute-t-elle.

En dépit de l'intérêt stratégique apparent du rachat de Songa, l'action Transocean cotée à Wall Street a touché mardi un plus bas historique et terminé en baisse de 5,7% à 7,19 dollars.

Tous les acteurs du secteur ne sont pas convaincus de l'intérêt de la consolidation à court terme: Diamond Offshore a ainsi déclaré le mois dernier, à l'occasion de la présentation de ses résultats trimestriels, qu'il étudiait des opportunités de rachats de plates-formes et d'opérateurs mais que "des opérations n'ont tout simplement pas d'intérêt économique pour nous" aux prix actuels.

De son côté, Noble a jugé au début du mois qu'il était trop tôt pour envisager des acquisitions.

Le mouvement de concentration pourrait néanmoins faciliter le redressement de certaines sociétés en leur permettant d'augmenter leurs prix.

"Avec la concentration des actifs dans un nombre réduit de mains, les entreprises vont essayer de faire monter les prix", estime James West, directeur associé de la banque d'investissement Evercore ISI.

(Liza Hampton, Marc Angrand pour le service français)