Les géants du pétrole ont bénéficié d'une nette amélioration de leurs performances au premier trimestre 2021, après une année 2020 terrible. Les trois plus grandes compagnies européennes, BP, Shell et Total, se sont engagées depuis 2020 à atteindre un objectif de " neutralité carbone " en 2050.

Redressement des résultats des majors pétrolières
Suite à la crise sanitaire, les cinq plus grandes compagnies mondiales (BP, Chevron, Exxon, Shell et Total) ont cumulé, l'an passé, plus de 77,1 milliards de dollars de pertes. Elles ont dû réduire leurs effectifs et leurs investissements.
Au premier trimestre 2021 les majors européennes se sont bien redressées : le bénéfice net de Total a bondi à 3,3 milliards de dollars, soit 100 fois plus qu'en 2020. Le britannique BP a enregistré un bénéfice net de 4,7 milliards de dollars, contre une perte de nette de 4,4 milliards début 2020. Ces évolutions s'expliquent par la hausse des cours du baril de pétrole, soutenu par la reprise mondiale et les quotas massifs que s'imposent les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Les désaccords entre l'Arabie Saoudite et la Russie avaient conduit à une chute du prix du baril l'an passé. Désormais cette tendance n'est plus d'actualité et Total est même déjà revenu à ses niveaux de résultats d'avant la crise.
Atteindre la neutralité carbone
En 2021 les compagnies pétrolières consacreront 4% de leurs dépenses aux énergies décarbonées, contre seulement 1% en 2020. Ces investissements restent néanmoins largement insuffisants pour lutter contre le changement climatique, prévient l'Agence internationale de l'énergie. Ils demeurent très inégaux selon les acteurs. Total va investir 3 milliards de dollars dans les énergies décarbonées et la génération d'électricité cette année, soit plus de 20% de ses dépenses. Le groupe prévoit une proportion d'au moins 15% en moyenne d'ici à 2025. Cette part est bien moindre pour les américains Exxon et Chevron ou pour les compagnies nationales des pays producteurs comme le saoudien Aramco, le russe Gazprom ou le brésilien Petrobras. Quant à Shell, la justice néerlandaise l'a récemment condamné à réduire ses émissions de 45% d'ici à 2030.