L'objectif stratégique des entreprises pharmaceutiques mondiales devrait continuer d'évoluer en 2023, car l'orientation vers des catégories thérapeutiques ciblées se poursuit par le biais de fusions-acquisitions, d'octroi de licences et d'investissements internes en R&D. C’est ce qu’affirme Fitch Ratings dans un nouveau rapport, estimant que les opérateurs mondiaux du secteur « disposent d'une bonne marge de manœuvre en matière de notation » en raison de la stimulation liée à la pandémie et d'une période de baisse de l'activité des entreprises en 2022.

Fitch Ratings prévoit qu'un solide pipeline d'innovation devrait alimenter la croissance du secteur à moyen terme, parallèlement à des tendances de long terme favorables telles que le vieillissement de la population, l'accès croissant aux prestations de santé et la prévalence des maladies chroniques. L'agence de notation affirme que l'attention portée à la productivité de la R&D du secteur augmentera à mesure que les payeurs américains et européens reviendront à une attention soutenue portée au prix des médicaments dans l'environnement macroéconomique post-pandémique, caractérisé par une pression continue sur les dépenses publiques.

Fitch s'attend donc à une spécialisation accrue des modèles d'entreprise des sociétés pharmaceutiques mondiales, visant à optimiser l'allocation du capital et les rendements dans les domaines les plus prometteurs, tels que l'oncologie, les neurosciences et les technologies génétiques, qui offrent tous une réelle innovation en matière thérapeutique et donnent par conséquent du pouvoir aux industriels en matière de fixation des prix. L'agence s'attend également à une plus grande spécialisation dans les génériques, avec une remontée de la chaîne de valeur dans des domaines tels que les injectables et les biosimilaires, où la protection du marché est plus grande, et à une plus forte expansion géographique dans les génériques à petites molécules, pour obtenir des économies d'échelle.

Les rapports de l'exercice 2022 des groupes pharmaceutiques mondiaux ont confirmé la résistance des performances opérationnelles sous-jacentes pendant la pandémie, ce qui a permis à nombre d'entre eux de bénéficier d'une marge de manœuvre en matière de notation, et qui a également été soutenue par un ralentissement de la croissance non-organique dans l'ensemble du secteur.