Dans son Baromètre de décembre intitulé « Fermez les écoutilles », Pictet Asset Management annonce réduire son positionnement à neutre à l’égard des actions mondiales. Pour motiver cette décision, Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement, cite une réduction pour la première fois depuis longtemps des bilans agrégés des grandes banques centrales l’année prochaine dans un contexte de ralentissement économique. Par ailleurs, les tensions commerciales et le risque politique européen pourraient continuer de peser sur les valorisations.

Dans le détail, le gestionnaire d'actifs conserve une surpondération des actions émergentes et des obligations émergentes en devises locales. " Les valorisations sont faibles. L'économie chinoise devrait répondre favorablement aux stimuli monétaires et budgétaires actuellement mis en place ", argumente Pictet AM. Ce dernier juge par ailleurs peu probable une forte remontée du dollar, étant donné qu'il est très surévalué et que l'économie américaine s'essouffle.

Les actions japonaises conservent sa préférence. La Banque centrale du pays maintient une politique monétaire très accommodante et les valorisations du marché nippon sont particulièrement attractives. " L'emploi restant très vigoureux, la demande intérieure devrait rebondir ", ajoute Frédéric Rollin.

Celui-ci reste neutre à l'égard des actions européennes. Ces dernières restent très attractives en regard des obligations, mais le Brexit et les négociations autour du budget italien et la nouvelle politique commerciale américaine pourraient peser sur le marché.

Il reste prudent face aux actions américaines. " Ce marché est cher en regard de ses concurrents. Les attentes bénéficiaires nous paraissent trop optimistes, compte tenu des pressions salariales et des hausses de taux ", explique Pictet AM.

Le gestionnaire d'actifs revient à une position neutre sur les taux, avec une préférence pour les obligations américaines. Les obligations des Etats européens lui paraissent particulièrement chères. Enfin, malgré la récente consolidation, les marchés du crédit européen lui semblent encore trop chers, et il les sous-pondère.