Plus c'est gros, plus c'est bon
Par Anthony Bondain
Dans son excellente rubrique "Valuation Wise", le bureau d'études AlphaValue revient sur la "concentration extrême" des performances de certains marchés sur une poignée d'actions à très grosses capitalisations. Le débat n'est pas nouveau et défraie même la chronique depuis un moment aux Etats-Unis, avec la rapide prise de poids des "GAFA" ces dernières années. En Europe, plusieurs indices sont concernés par cette "GAFAïsation".
Pour élargir un peu le débat, AlphaValue a étendu sa réflexion aux 17 plus grosses capitalisations de son univers de couverture (Total, Airbus, Royal Dutch Shell, BHP Group, BP Plc, Siemens, Anheuser-Busch Inbev, LVMH, Roche, Nestlé, Novartis, Diageo, L'Oréal, Unilever, Sanofi, HSBC et SAP). Il apparaît que depuis le début de l'année 2018, ces dossiers ont surperformé le STOXX Europe 600 NR, un indice déjà performant, de 17%. Sur cette période, "il devient évident que l'argent était positionné sur des méga-caps liquides en une sorte d'auto-alimentation, probablement magnifiée par les ETF"… et il est aussi évident que les gérants n'avaient pas en portefeuille une exposition de plus de 10% à Nestlé pour capter sa hausse de 27%. Pour en profiter, la gestion passive via des ETF semble la seule alternative possible… ETF qui va participer à son tour à la hausse du titre.
Moralité ? "La force relative des indices européens doit être prise avec des pincettes".