Prenons le SMI par exemple. Même capées à 20%, Nestlé, Novartis et Roche pèsent plus de la moitié de l'indice suisse de 20 titres. En France, le CAC40 n'est pas aussi concentré mais le poids des "KHOL" (LVMH, Hermès, Kering et L'Oréal) n'a cessé de progresser, jusqu'à en représenter le quart. Le poids croissant de certains dossiers rend la performance indicielle de plus en plus corrélée à une poignée de titres. Les surperformances relatives du SMI et du CAC40 vis-à-vis de leurs homologues européens ne sont pas du tout étrangères à ce phénomène, vous l'aurez compris.
 
Pour élargir un peu le débat, AlphaValue a étendu sa réflexion aux 17 plus grosses capitalisations de son univers de couverture (Total, Airbus, Royal Dutch Shell, BHP Group, BP Plc, Siemens, Anheuser-Busch Inbev, LVMH, Roche, Nestlé, Novartis, Diageo, L'Oréal, Unilever, Sanofi, HSBC et SAP). Il apparaît que depuis le début de l'année 2018, ces dossiers ont surperformé le STOXX Europe 600 NR, un indice déjà performant, de 17%. Sur cette période, "il devient évident que l'argent était positionné sur des méga-caps liquides en une sorte d'auto-alimentation, probablement magnifiée par les ETF"… et il est aussi évident que les gérants n'avaient pas en portefeuille une exposition de plus de 10% à Nestlé pour capter sa hausse de 27%. Pour en profiter, la gestion passive via des ETF semble la seule alternative possible… ETF qui va participer à son tour à la hausse du titre.
 
Moralité ? "La force relative des indices européens doit être prise avec des pincettes".