ISLAMABAD (Reuters) - Plus de 80 policiers pakistanais ont été blessés lors d'affrontements avec des partisans de l'ancien Premier ministre incarcéré, Imran Khan, qui participaient à une marche près d'Islamabad, a déclaré samedi le ministre de l'Intérieur Mohsin Naqvi.
La marche, dirigée par Ali Amin Gandapur, le ministre en chef de la province de Khyber-Pakhtunkhwa (nord-ouest), où le parti d'Imran Khan est toujours au pouvoir, vise a réclamer a libération de l'ancien Premier ministre malgré l'interdiction de manifester.
"Le convoi, conduit par le ministre en chef, a tiré sur la police et a continuellement utilisé des gaz lacrymogènes contre les forces de l'ordre", a dit Mohsin Naqvi aux journalistes.
Plus de 80 policiers ont été soignés pour des blessures depuis vendredi, lorsque des affrontements ont éclaté juste à l'extérieur de la capitale lors d'un rassemblement antigouvernemental.
Les autorités ont bouclé Islamabad et bloqué les services de téléphonie mobile pour empêcher le rassemblement.
Islamabad est en état d'alerte avant une série d'événements diplomatiques prévus au cours des deux prochaines semaines, notamment une visite du ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar.
Les manifestants prévoient de se rassembler dans la zone de la ville qui abrite le Parlement et de nombreuses ambassades étrangères.
Le parti d'Imran Khan, le Mouvement du Pakistan pour la justice ("Pakistan Tehreek-e-Insaf, PTI) nie avoir eu recours à la violence et affirme vouloir organiser un rassemblement pacifique.
Mohsin Naqvi avait précédemment appelé le PTI à reporter tout rassemblement jusqu'à la fin des rendez-vous diplomatiques dans la ville, notamment la réunion de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) qui se tiendra les 15 et 16 octobre et à laquelle participeront des délégations de Chine, Russie et d'Inde.
Samedi, le ministre de l'Intérieur a déclaré que les autorités disposaient de renseignements selon lesquels les manifestants avaient l'intention de perturber la conférence de l'OCS.
"Nous ne pouvons pas permettre cela. Je leur répéterai de ne pas franchir d'autres lignes rouges - ne nous obligez pas à prendre des mesures extrêmes", a-t-il mis en garde.
(Rédigé par Gibran Peshimam, avec Mubasher Bukhari à Lahore ; version française Kate Entringer)