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Cette semaine seront mises en avant les dernières informations macro-économiques relatives au pétrole, le dernier rapport annuel sur la consommation en charbon par la Chine ainsi que l'évolution des prix du transport de ces matières premières (Baltic Index).


Pétrole : Une réduction de la production par l'Opep respectée

Sur la semaine écoulée, le pétrole aura fini sur la défensive. Le prix du baril de "light sweet crude" (brut américain) a terminé sous les 54 dollars pour le contrat livraison avril au Nymex. Ce recul s'explique par le risque de reprise marquée de la production américaine liée à la fois à une hausse des réserves et à une production qui s'accentue avec un nombre de puits actifs en augmentation (cinq nouveaux puits sont en activité selon le groupe Baker Hughes).

Cette hausse n'est finalement guère surprenante car comme le précise Matt Smith de Clipper Data "A une cinquantaine de dollars le baril, le niveau des cours encourage la reprise des forages". La démonstration se vérifie d'ailleurs avec la publication hebdomadaire des stocks par le département américain de l'Energie (DoE) qui  montre encore une légère progression de ces derniers au cours de la semaine passée.

Du côté de l'Opep, ses membres assurent que les accords passés en 2016 pour une diminution concertée de la production sont respectés. Ces derniers connaîtraient d'ailleurs un taux de conformité vis-à-vis de cet accord de près de 90% selon un rapport de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE). Pour mémoire cet accord préconisait la réduction de la production de 1.2 million de baril par jour à compter du 1er janvier 2017. Dans le détail, l'Arabie saoudite a réduit plus que prévu sa propre production alors que l'Irak et les Emirats arabes unis ne sont pas encore totalement en phase avec cet objectif commun de réduction. Ces deux pays se sont néanmoins engagés à rectifier le tir dans les six mois à venir.

Dans la même optique, les pays non-membres de l'Opep comme la Russie, Oman ou le Mexique par exemple, se sont également engagés à réduire leurs extractions de 558.000 barils par jour.
Pour autant, actuellement, ces pays enregistrent un retard sur le taux de conformité de cet accord par rapport au cartel. Ce dernier ne s'est finalement pas fixé d'objectif de cours précis à terme, le but majeur étant de rééquilibrer le marché et de dégonfler les stocks accumulés à travers le monde. Pour autant l'Arabie saoudite, premier producteur parmi les membres de l'Opep (voir graphique ci-dessous) et principal instigateur de cet accord international, ne cache pas sa volonté de voir les cours du pétrole grimper à environ 60 dollars le baril au cours de l'année. Selon le royaume et ses alliés du Golfe, un tel niveau de prix suffirait pour encourager les investissements sans pour autant provoquer un bond conséquent dans la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis. Une autre raison plus officieuse justifie ces 60 dollars : Ryad souhaite en effet placer idéalement sur le marché une partie du capital de sa compagnie publique Saudi Aramco. Une introduction à la bourse de New York est envisagée d'ici peu pour ce futur géant pétrolier qui serait valorisé à plus de 2000 milliards de dollars !
 



Charbon : Baisse de la consommation chinoise

L'année 2016 marque la 3ème année de baisse de la consommation de charbon par la Chine. Selon le bureau national des statistiques (BNS), cette baisse est de 4.7% et s'explique principalement par la volonté affichée du pays de s'affranchir progressivement de cette source d'énergie polluante. Cet objectif coïncide avec le respect des accords de la COP21 qu'elle a ratifiés l'année dernière.

Pour autant, la Chine reste à l'heure actuelle le premier consommateur mondial de charbon. Fournissant près de 60% de l'électricité du pays, cette matière première est présentée comme le principal responsable des émissions de gaz à effet de serre en Chine. Cet état de fait se matérialise d'ailleurs par l'épais brouillard de pollution qui recouvre régulièrement les principales villes chinoises.

L'organisation environnementale China Dialogue tempère cependant cette diminution de la consommation : "la consommation de charbon a probablement atteint un pic en 2014", pour autant "des craintes persistent sur l'eventualité d'un rebond de la demande si la Chine continue à stimuler son économie par des investissements dans les infrastructures".

Officiellement, à terme, la Chine se fixe pour objectif de réduire de 800 millions de tonnes ses capacités annuelles de production de charbon d'ici l'horizon 2020 selon des sources gouvernementales.



Frets maritimes : Stabilisation du marché des frets pétroliers

Ce secteur d'activité représente actuellement 1/3 du commerce maritime mondial avec la traversée des voies maritimes stratégiques telles que les détroits d'Ormuz, de Malacca ou encore les canaux de Panama et de Suez. 

En la matière, les indices de référence sont le Baltic Briefing Tanker Index (BCTI), qui prend en compte la moyenne des taux pratiqués sur six routes de produits pétroliers raffinés (c'est à dire essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage...), et le Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), qui aggrège les taux pratiqués sur dix-sept routes de transport de pétrole brut et de fioul lourd.

Graphiquement, rapporté au début d'année civile, après le fort déclin de l'indice de près de 30% pour le BCTI (à gauche) et 20% pour le BDTI (à droite), les cours semblent se stabiliser autour des 600 points pour le premier et 850 points pour le second. Sur la semaine écoulée, ces deux indices ont d'ailleurs cédé un peu de terrain.