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Séance négative pour le CAC 40 et le Dax, pas pour le Footsie



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Wall Street dans le rouge à mi-séance



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Le rendement à dix ans américain a dépassé 4%



par Laetitia Volga

PARIS, 1er mars (Reuters) - Les places boursières de Paris et de Francfort ont fini en baisse mercredi à mesure que les rendements obligataires accentuaient leur progression avec les craintes liées à l'inflation, tandis que la séance a été positive à la Bourse londonienne, portée par les valeurs minières et la baisse de la livre.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,46% à 7.234,25 points. Le Footsie britannique a avancé de 0,49% et le Dax allemand a cédé 0,39%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,53%, le FTSEurofirst 300

de 0,72% et le Stoxx 600 de 0,74%.

A Wall Street, le Dow Jones , le S&P-500 et le Nasdaq Composite

perdaient entre 0,17% et 0,75%.

La hausse des rendements des emprunts d'Etat s'est accélérée en Europe et aux Etats-Unis, où celui des bons du Trésor à dix ans est repassé brièvement au-dessus de 4%, avec la perspective renforcée que les banques centrales porteront leurs taux directeurs à des niveaux plus élevés qu'estimé jusqu'à présent.

Après avoir pris acte mardi d'une accélération surprise de l'inflation en France et en Espagne, les investisseurs se sont inquiétés de l'augmentation plus marquée que prévu des prix à la consommation en Allemagne en février, à 9,3% en rythme annuel.

"Du point de vue de la BCE, cela fait clairement pencher le risque vers une nouvelle hausse de taux de 50 points de base en mai, après celle bien télégraphiée pour mars", a déclaré Greg Fuzesi, économiste chez JPMorgan. "Dès lors, un ralentissement à 25 points de base pourrait être retardé, ce qui pousserait également le taux terminal à la hausse."

Les principaux indices européens avaient pourtant commencé la séance sur une note optimiste grâce à la publication en Chine d'un indice PMI manufacturier officiel au plus haut depuis avril 2012, de quoi donner espoir aux investisseurs que la reprise du pays puisse compenser un ralentissement dans les autres économies avancées.

VALEURS

Le compartiment européen des matières premières affiche la plus forte progression sectorielle du jour avec un gain de 2,19%, lié aux espoirs sur la Chine.

Arcelormittal , Glencore et Rio Tinto ont avancé de 2,25% à 4,55%.

Dans l'actualité des entreprises, Moncler a pris 3,29% et Atos

5,02% après avoir publié un chiffre d'affaires annuel au-dessus des attentes.

En baisse également, BNP Paribas a lâché 4,16%, la Belgique, son premier actionnaire, ayant annoncé la mise en vente du tiers du capital détenu. La plate-forme de distribution de fonds Allfunds a chuté de 13,12% à la suite du retrait par Euronext (+4,02%) de son offre indicative d'achat.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, l'activité du secteur manufacturier s'est contractée en février pour le quatrième mois d'affilée, selon l'enquête ISM, et le sous-indice des prix payés par les industriels a rebondi à 51,3 après 44,5.

Ce dernier point est susceptible de pousser la Fed à porter ses taux encore plus loin en territoire restrictif et d'y rester plus longtemps, selon des analystes.

Les opérateurs s'attendent à ce que la Fed relève l'objectif de taux des fonds fédéraux dans une fourchette de 5,25%-5,50%, contre 4,50%-4,75% actuellement. C'est plus que le niveau signalé en décembre par les membres de l'institution.

TAUX

Les rendements des bons du Trésor américain grimpent, celui à dix ans gagne plus de huit points de base à 3,9886% après avoir franchi le seuil de 4% pour la première fois depuis novembre.

En zone euro, le rendement du Bund à dix ans allemand est monté jusqu'à 2,728%, au plus haut depuis 2011.



CHANGES

Sur le marché des changes, le yuan a pris près de 1% face au dollar après les statistiques publiées en Chine. Et l'euro, à 1,067 dollar , gagne 0,85%, les chiffres sur l'inflation allemande alimentant les craintes sur la politique monétaire de la BCE.

L'"indice dollar", qui mesure les variations du billet vert face à un panier de devises, est ainsi logiquement en baisse, de 0,47%.

La livre sterling a reculé après que le gouverneur de la Banque d'Angleterre a déclaré qu'il était possible que la banque centrale soit déjà arrivée au terme du cycle de sa remontée des taux.

"La faiblesse de la livre ne devrait pas être trop surprenante étant donné que nous savons avec certitude que la BCE et la Réserve fédérale vont procéder à de nouvelles hausses de taux en mars, et probablement en mai également, tandis qu'au Royaume-Uni, nous aurons sûrement une hausse en mars mais la situation après est moins claire", a déclaré Michael Hewson chez CMC Markets.

"Quelqu'un devrait rappeler au gouverneur que l'inflation globale est toujours supérieure à 10%, bien plus qu'en Allemagne, et qu'un taux de base à 4% n'est pas susceptible de résoudre ce problème".

PÉTROLE

Les cours pétroliers évoluent sans direction claire, tiraillés entre l'augmentation des stocks de brut aux Etats-Unis et l'espoir d'une amélioration de la demande en Chine.

Le Brent gagne 0,25% à 83,66 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 0,06% à 77 dollars.

A SUIVRE :

(Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)