Les propos du président Donald Trump mardi selon lesquels le chemin est encore long vers un accord commercial avec la Chine et ses nouvelles menaces d'imposer des taxes à l'importation de 325 milliards de dollars supplémentaires de produits chinois accentuent l'inquiétude des investisseurs.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,76% à 5.571,71 points. Le Footsie britannique a perdu 0,55% et le Dax allemand a reculé de 0,72%. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,56%, le FTSEurofirst 300 0,33% et le Stoxx 600 0,37%.

Les banques centrales, qui occuperont les investisseurs dans les deux semaines à venir avec la réunion de la Banque centrale européenne (le 25 juillet) puis celle de la Réserve fédérale américaine (le 31 juillet), restent une actualité majeure des marchés après des déclarations de responsables de la Fed renforçant les anticipations d'assouplissement monétaire le 31 juillet.

Une baisse des taux aux Etats-Unis ne fait plus de doute pour les marchés mais son ampleur est le principal sujet de débat aussi bien pour les investisseurs que pour les membres de la Fed.

Après les publications en demi-teinte dans le secteur bancaire, la saison des résultats devrait rester un facteur déterminant de tendance.

"Les valorisations sont tendues sur le marché. Les investisseurs attendent des injections de liquidités et des baisses de taux et il y a peu de marges de manoeuvre au niveau des résultats de sociétés", dit Francois Savary du groupe de gestion suisse Prime Partners. "S'il y a des déceptions en matière de bénéfices par action, la consolidation se poursuivra."

VALEURS

Le secteur du pétrole et du gaz (-1,95%) a accusé la plus forte baisse après la chute des cours du brut la veille. Total (-2,53%) a notamment tiré le CAC à la baisse à Paris.

Dans les semi-conducteurs, le néerlandais ASML s'est adjugé 5,02% après avoir publié une marge trimestrielle supérieure aux attentes.

Deuxième plus forte hausse du Stoxx 600, l'horloger suisse Swatch a lui aussi grimpé, de 5,91%, après avoir dit prévoir une croissance robuste au second semestre et sur l'année 2019. Il a entraîné dans son sillage Hermès (+1,74%) qui est arrivé en tête du CAC 40.

L'équipementier télécoms suédois Ericsson a chuté en revanche de 11,84% après des résultats sans surprise mais pâtissant de l'annonce que ses marges bénéficiaires seraient sous pression au deuxième semestre.

A WALL STREET

A la clôture en Europe, Wall Street poursuivait sa consolidation après ses records atteints la semaine dernière, dans un marché dominé par la prudence face aux incertitudes sur la politique monétaire et la croissance américaines.

Bank of America (BofA) prend 1,72% après avoir publié un bénéfice supérieur aux attentes au deuxième trimestre grâce à la bonne santé de l'économie américaine qui a dopé son activité de prêts, mais avoir dans le même temps abaissé sa prévision de marge nette d'intérêts pour 2019.

Cette tendance à la baisse des marges d'intérêt, qui touché aussi JPMorgan (-0,47%) et Citigroup (+0,22%), a éveillé la crainte qu'une baisse des taux de la Réserve fédérale ne pèse encore plus sur les profits du secteur.

LES INDICATEURS DU JOUR

Dans la zone euro, l'inflation est remonté à 1,3% en juin après avoir touché en mai un plus bas de 13 mois, selon Eurostat, relevant ainsi son estimation rapide du 28 juin qui faisait état d'un taux inchangé à 1,2%.

Aux Etats-Unis, le nombre de permis de construire était en juin au plus bas depuis deux ans et les mises en chantier se sont contractées pour le deuxième mois d'affilée aux Etats-Unis, laissant penser que le marché immobilier n'est pas à la fête malgré des taux de crédit immobilier bas.

TAUX

Les rendements de la zone euro sont en net recul à la suite des commentaires de responsables de la Fed qui ont conforté les anticipations de baisse des taux ce mois-ci, le débat portant dorénavant sur l'ampleur de cette baisse.

Les déclarations peu encourageantes du président américain Donald Trump sur les négociations commerciales entre Washington et Pékin et la crainte d'un Brexit sans accord aggravent l'incertitude.

Le 10 ans allemand cède plus de quatre points de base (pdb) à -0,29%. L'OAT équivalente perd près de 5 pdb à -0,037%.

Le rendement de l'obligation italienne à 10 ans est revenu un temps à son plus bas niveau en près de trois ans, à 1,575%, le papier italien ayant retrouvé son attrait grâce à l'apaisement entre Rome et Bruxelles. En fin de séance, ce rendement remontait à 1,599%, correspondant à une perte de 1,3 pdb.

Même tendance pour les rendements des Treasuries, le 10 ans en particulier perd 4,5 points de base à 2,0746%, après être tombé à 2,08% en réaction à la statistique des mises en chantier et des permis de construire.

CHANGES

Le dollar fléchit modestement face à un panier de devises de référence et en particulier contre l'euro, après avoir la veille profité d'une statistique des ventes au détail aux Etats-Unis meilleure que prévu.

L'euro gagne 0,17% à 1,1228 dollar, après avoir touché en début de journée un plus bas d'une semaine de 1,1200, dans la perspective de mesures d'assouplissement monétaire la semaine prochaine.

L'indice du dollar perd 0,17% à 97,231.

La livre sterling, qui a touché dans les premiers échanges un nouveau creux de 27 mois de 1,2380 dollar en raison des craintes suscitées par l'éventualité d'un Brexit sans accord, se reprend et gagne 0,23% à 1,2432 dollar.

PÉTROLE

Les cours du brut, qui avaient nettement baissé mardi dans l'espoir d'un retour de l'or noir iranien sur le marché mondial, sont étroitement irréguliers après la parution de la statistique hebdomadaire des stocks pétroliers américains.

Ces derniers ont baissé plus que prévu la semaine dernière, tandis que ceux d'essence et de distillats ont augmenté, a annoncé mercredi l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).

La statistique a eu pour effet de réduire les gains des contrats à terme sur le WTI texan et sur le Brent de mer du Nord.

Les premiers sont revenus dans le vert (+0,2%) après une brève et timide incursion en territoire négatif, tandis que les seconds reculent de 0,3%.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Juliette Rouillon