* En Europe, le CAC 40 a gagné 1,12% et le Stoxx 600 1,23%
    * Wall Street en ordre dispersé à mi-séance, les "techs" baissent
    * La Banque d'Angleterre relève son taux directeur face à l'inflation
    * La BCE va réduire ses achats sans cesser de soutenir l'économie
    * L'énergie et les valeurs financières en soutien

    par Claude Chendjou
    PARIS, 16 décembre (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse
jeudi alors que Wall Street évoluait en ordre dispersé à mi-séance après les
annonces de la Réserve fédérale américaine et de la Banque d'Angleterre qui
ouvrent la voie à un resserrement monétaire face à l'inflation, tandis que la
Banque centrale européenne maintient pour l'instant une politique plus
accommodante.  
    À Paris, le CAC 40         a fini sur un gain de 1,12% à 7.005,07 points. Le
Footsie britannique         a avancé de 1,25% et le Dax allemand          de
1,03%. 
    L'indice EuroStoxx 50             a pris 1,01%, le FTSEurofirst 300         
1,41% et le Stoxx 600          1,23%.
    La tendance haussière a été soutenue principalement par le compartiment de
l'énergie         (+2,81%) et celui des banques         (+2,26%).
    A l'issue de sa réunion de politique monétaire, la Fed a annoncé mercredi
qu'elle allait accélérer la réduction de ses achats d'obligations, qui prendront
fin en mars, et elle a ouvert la voie à trois hausses des taux d'intérêt d'ici
la fin 2022.             
    "La perspective de trois hausses de taux d'intérêt en 2022 suggère que la
banque centrale a un plan clair pour ne pas laisser l'inflation devenir
incontrôlable", écrit dans une note Russ Mould, directeur des investissements
chez AJ Bell.
    En Grande-Bretagne, la Banque d'Angleterre est devenue jeudi la première des
principales banques centrales du monde à augmenter le coût du crédit depuis le
début de la pandémie de COVID-19, une décision justifiée selon elle par
l'accélération de l'inflation, qui devrait atteindre 6% en avril au Royaume-Uni,
soit trois fois son objectif.             
    Dans la zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) s'est montrée pour sa
part moins déterminée à tourner la page de son soutien à l'économie: elle a
annoncé une réduction de ses achats d'actifs mais a promis de continuer à
favoriser la reprise en 2022.            
    "L'annonce de la BCE a montré qu'elle était encore loin d'un resserrement
significatif de sa politique: il n'y avait rien de surprenant dans cette
décision et elle était conforme aux attentes des marchés et déjà intégrée dans
les cours des actifs", commente Craig Erlam, analyste marchés chez OANDA.
    La décision de politique monétaire de la Banque du Japon est attendue
vendredi. 
    
    VALEURS EN EUROPE
    Aux valeurs, Airbus          a terminé sur un gain de 2,41% après avoir été
choisi par Qantas comme fournisseur privilégié pour le renouvellement de sa
flotte domestique.             
    Valneva          a bondi de 16,1%, la société française de biotechnologie
ayant annoncé des premiers résultats positifs pour l'utilisation de son candidat
vaccin contre le COVID-19 comme dose de rappel.             
    À Londres, Les banques Lloyds          (+4,6%), Barclays          (+3,2%) et
HSBC          (+3,6%) ont profité des annonces de la Banque d'Angleterre. 
    A Zurich, Novartis          a pris 5,7% à la faveur d'un nouveau programme
de rachat d'actions d'un montant maximum de 15 milliards de dollars.
    En baisse, EDF          a chuté de 15,41% après l'annonce de défauts à
proximité de circuits de refroidissement de la centrale nucléaire de Civaux
(Vienne).             
    Boohoo          a dévissé de 23% à Londres et Telecom Italia           a
fléchi de près de 1% à Milan après des avertissements sur leurs résultats.
            
        
    A WALL STREET 
    Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones        avançait de 0,41%
mais le Standard & Poor's 500        reculait de 0,2% et le Nasdaq         de
1,5%. Tous trois avaient déjà amplement profité mercredi des annonces de la Fed.
    La baisse du compartiment technologique           (-1,97%) pesait sur la
tendance, tandis que les financières         (+1,73%), les banques         
(+2,44%), l'énergie         (+2,27%), les matériaux de base           (+1,44%)et
les services aux collectivités           (+0,73%) progressaient encore.  
    JPMorgan Chase & Co        , Morgan Stanley       , Bank of America        ,
Wells Fargo         et Citigroup       gagnaient entre 1,8% et 3,1% dans la
perspective d'un relèvement des taux.  
    Côté baisse, Adobe          chutait de 9,1%, ses prévisions de bénéfice pour
2022 étant inférieures aux attentes. 
    Boeing        reculai de 0,7% après la décision de Qantas Airways         .
    
    LES INDICATEURS DU JOUR 
    La croissance de l'activité du secteur privé de la zone euro a ralenti en
décembre, en particulier dans les services, en raison du rétablissement des
restrictions face à l'augmentation des cas de COVID-19. L'indice d'activité PMI
composite mesuré par IHS Markit auprès des directeurs d'achats a reculé à 53,4,
contre 55,4 en novembre.             
    Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage sont reparties à
la hausse la semaine dernière, à 206.000 contre 200.000 prévus par les
économistes.             
    La production industrielle américaine a enregistré en novembre une hausse
moins prononcée que prévu, de 0,5% après de 1,7% en octobre.             
    
    CHANGES
    Sur le marché des changes, le dollar recule de 0,4% face à un panier de
devises de référence après avoir atteint mercredi en séance un pic de trois
semaines en réaction aux annonces de la Fed.       
    L'euro avance de 0,24% à 1,1312 dollar        après le discours de la
présidente de la BCE, Christine Lagarde, qui juge très improbable mais pas
impossible une hausse des taux en 2022. 
    La livre sterling avance de 0,45% face au dollar à 1,3322, en réaction au
relèvement des taux de la Banque d'Angleterre.       
    
    TAUX
    Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans             recule de
près de trois points de base à 1,4326%, effaçant ses gains de la veille. 
    Celui du Bund allemand à dix ans             a gagné 1,7 point de base à
-0,346% et son équivalent français              2,9 points à 0,0110%, en
réaction aux propos de Christine Lagarde. 
    
    PÉTROLE
    Les cours du pétrole sont en nette hausse après l'annonce par l'Agence
américaine d'information sur l'énergie (EIA) d'une baisse deux fois plus
importante que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière. 
    Le Brent         prend 2,23% à 75,55 dollars et le brut léger américain
(West Texas Intermediate, WTI)        2,86% à 72,9 dollars.

    A SUIVRE VENDREDI :              
    
    (Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
    

 (Reportage Claude Chendjou, édité par Marc Angrand)