À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,12% (6,48 points) à 5.378,98 points après avoir tenté en vain de repasser le seuil des 5.400 points. A Londres, le FTSE 100, soutenu par la baisse de la livre sterling, a gagné 0,07% et à Francfort, le Dax a fini sur une progression de 0,21% après avoir passé une partie de la séance dans le rouge.

L'indice EuroStoxx 50 a terminé pratiquement inchangé, le FTSEurofirst 300 a reculé de 0,03% et le Stoxx 600 de 0,08%.

Les signes de détente sur le front du commerce observés mardi côté américain avec l'allégement temporaire des restrictions imposées au géant chinois des équipements de réseau Huawei n'ont pas suffi à apaiser les craintes liées aux tensions des dernières semaines entre Washington et Pékin.

Si Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor américain, a souligné que le relèvement annoncé des droits de douane ne s'appliquerait pas avant un mois au moins, Pékin a parlé de "harcèlement économique" à propos du traitement réservé à Huawei et le président chinois, Xi Jinping, a dit que son pays devait se préparer à des temps difficiles.

Le New York Times a par ailleurs rapporté que l'administration américaine envisageait d'imposer au spécialiste chinois de la télésurveillance Hikvision des sanctions comparables à celles décidées pour Huawei.

A ce dossier qui reste la préoccupation numéro un des investisseurs est venu de nouveau s'ajouter celui du Brexit, les nouvelles propositions de Theresa May, la Première ministre britannique, pour tenter d'arracher le feu vert des députés à l'accord négocié avec Bruxelles semblant avoir échoué à convaincre ses opposants, à droite comme à gauche.

"Le retour de la nervosité provient de deux sources. La réescalade de la guerre commerciale (...) et les tensions autour du vote du Brexit", résume Matthew Cairns, stratège obligataire chez Rabobank.

VALEURS

Les valeurs technologiques européennes ont poursuivi le rebond entamé mardi: leur indice Stoxx a fini la journée sur un gain de 1,24%, grâce entre autres au bond de 11,09% du danois Simcorp après ses trimestriels et la confirmation de ses prévisions annuelles. Mais d'autres secteurs exposés aux tensions commerciales sont repartis à la baisse, comme l'automobile (-1,10%) ou les matières premières (-1,07%).

Le compartiment de la distribution a cédé 1,25%. Le britannique Marks & Spencer a chuté de 9,37% après une troisième baisse consécutive de son bénéfice annuel et Casino a cédé 3,4% en réaction à l'annonce de perquisitions de la Commission européenne le visant dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de pratiques anticoncurrentielles.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street creusait ses pertes, le Dow Jones cédant 0,3%, le Standard & Poor's 500 0,27% et le Nasdaq Composite 0,37%.

Plusieurs valeurs sensibles aux tensions commerciales figuraient alors parmi les plus fortes baisses du Dow, comme Apple (-1,44%), Cisco (-0,81%) et Boeing (-0,94%).

CHANGES

Le dollar est pratiquement inchangé face à un panier de devises de référence à moins de deux heures de la publication du compte rendu de la Fed et l'euro se traite autour de 1,1155 dollar.

Le billet vert a trouvé un soutien dans les dernières déclarations de John Williams, le président de la Fed de New York, jugeant approprié le niveau actuel des taux d'intérêt.

Mais la journée sur le marché des devises est surtout marquée par la baisse de la livre sterling après l'accueil très défavorable reçu par les nouvelles propositions sur le Brexit de Theresa May, la Première ministre britannique.

Le sterling a toutefois réduit ses pertes face au dollar et face à l'euro après des informations de presse évoquant la possibilité d'une démission de Theresa May dans les heures à venir.

TAUX

Conséquence du regain d'aversion au risque lié au commerce et au Brexit, les rendements de référence européens ont fini la journée en baisse d'environ deux points de base, à -0,08% pour le Bund allemand à dix ans.

Les rendements américains sont eux aussi orientés à la baisse en attendant les "minutes" de la Fed. Le dix ans recule de plus de trois points de base à 2,3909%.

PÉTROLE

Déjà dans le rouge avant la publication des statistiques hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA) sur les stocks américains, les cours du brut ont creusé leurs pertes en réaction à l'annonce d'une hausse inattendue des réserves de brut la semaine dernière.

Le Brent retombe vers 70,75 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) sous 61,50.

(Avec Tommy Wilkes à Londres, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand