* En Europe, le CAC 40 perd 0,32% et le Stoxx 600 0,34%

* Wall Street dans le rouge à mi-séance

* Les marchés attentistes avant la publication de l'inflation CPI américaine

* Les rendements obligataires repartent à la hausse

par Augustin Turpin

9 janvier (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge mardi et Wall street évolue en territoire négatif à mi-séance, les marchés demeurant attentistes avant la publication de l'inflation CPI aux Etats-Unis, jeudi, et la saison des résultats trimestriels outre-Atlantique qui doit débuter vendredi.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,32% à 7.426,62 points. Le Footsie britannique cède 0,1% et le Dax allemand 0,16%.

L'indice EuroStoxx 50 recule de 0,34%, le FTSEurofirst 300

de 0,1% et le Stoxx 600 de 0,15%.

Les investisseurs se positionnent avant la publication de l'inflation CPI aux Etats-Unis jeudi, le principal indicateur attendu cette semaine, et qui sera déterminant pour la trajectoire des taux de la Réserve fédérale.

La banque centrale avait signalé en fin d'année dernière que le pic de taux avait été atteint, mais un rapport mensuel sur l'emploi plus fort que prévu a remis en cause les projections des marchés sur un prochain assouplissement monétaire.

La baisse inattendue de la production industrielle allemande en novembre par rapport au mois précédent, la sixième consécutive, a également pesé sur le sentiment.

Aux valeurs, Hays chute de 7,7%, parmi les pires performances du STOXX 600, après que le cabinet de recrutement a annoncé un bénéfice semestriel inférieur aux prévisions.

Trigano progresse de 1,9% à la clôture des marchés après que le fabricant français de camping-cars a annoncé une croissance de son chiffre d'affaires au premier trimestre.

Nexans prend 3,4% après que Berenberg a initié la couverture du titre du fabricant de câbles avec une recommandation à "acheter".

A WALL STREET

Les marchés américains ont connu un début d'année morose après le rallye fulgurant de la fin-décembre, les actions des groupes à grosse capitalisation comme Nvidia , Apple , Tesla , Google , Meta Platforms , Amazon.com et Microsoft ayant été à l'origine des gains de l'année dernière.

Après un début d'année difficile, Apple a cédé près de 6% la semaine dernière à la suite de deux abaissements de recommandation, tandis que Tesla a perdu 4,4%, le fabricant de véhicules électriques ayant procédé à un rappel effectif de plus d'un million de véhicules en Chine.

"À mesure que ces entreprises deviennent beaucoup plus grandes, leurs taux de croissance tendent à diminuer et leurs dépenses à augmenter", a déclaré Paul Nolte, analyste chez Murphy & Sylvest, ajoutant que les mégacapitalisations sont susceptibles de sous-performer cette année.

A l'heure de la clôture en Europe, le Dow Jones cède 0,6%, le Standard & Poor's 500 0,3% et le Nasdaq Composite 0,1%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Le déficit commercial de la France a diminué fin novembre pour s'établir à 5,943 milliards d'euros, selon les données publiées mardi par le bureau des Douanes françaises.

Le taux de chômage en zone euro s'est établi à 6,4% en novembre, légèrement en deçà des attentes des analystes, qui tablaient sur une hausse de 6,5%.

CHANGES

Le billet vert a progressé face à l'euro mardi, tout en reculant face au yen, et avance (+0,3%) face à un panier de devises de référence , tandis que l'euro perd 0,24% à 1,0923 dollar.

Le dollar a atteint en décembre son plus bas niveau en cinq mois, alors que les investisseurs misaient sur une baisse anticipée des taux de la Fed. Bien que les marchés abandonnent progressivement ce scénario, les attentes sur la Fed devraient continuer à influencer les mouvements du dollar.

"Tout au long du mois de décembre, le thème a été le pivotement de la Fed dans un contexte de données plus faibles", a déclaré Bipan Rai, responsable nord-américain de la stratégie de change chez CIBC Capital Markets à Toronto.

"À ce stade, nous estimons qu'un assouplissement important est prévu lors de la réunion de mars et le rapport risque/récompense est quelque peu déséquilibré. Peut-être que certains acteurs du marché regardent ce qui est prévu et relâchent leurs positions courtes sur le dollar qui ont été initiées en décembre", a-t-il ajouté.

TAUX

Les rendements obligataires de la zone euro ont augmenté mardi, récupérant de leur baisse de la veille, alors que les investisseurs anticipent la possibilité de nouvelles émissions de dette publique.

Le rendement du dix ans allemand a gagné 0,1 points de base à 2,191%.

Le Treasury américain à dix ans gagne 1,3 points de base à 4,0152%, et celui à deux ans 3,2 pb à 4,3768%.

Selon Jussi Hiljanen, analyste chez SEB, il n'y a pas eu d'élément déclencheur particulier pour la hausse des rendements, mais les attentes concernant les réductions de taux de la Fed et de la Banque centrale européenne (BCE) en ont été le principal moteur.

"La tendance des deux dernières semaines aux États-Unis et en Europe a été pour les marchés de retarder les attentes en matière de réduction des taux", a-t-il déclaré. "Je ne vois rien qui puisse suggérer ici et maintenant que la BCE va réduire ses taux en mars (...) elle pourrait encore le faire, mais c'est très incertain."

PÉTROLE

Les prix du pétrole repartent à la hausse sous l'effet des tensions au Proche-Orient et de la réduction de la production libyenne, mais n'ont pas encore complètement récupéré des pertes importantes subies en début de semaine.

Le Brent prend 2,47% à 78 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) progresse de 2,73% à 72,7 dollars

.

Le Brent et le WTI ont perdu respectivement 3% et 4% lundi, à la suite des réductions importantes des prix de vente officiels (OSP) par l'Arabie saoudite.

"La question est de savoir si la décision de l'Arabie saoudite de réduire ses prix de vente officiels à leur plus bas niveau depuis 27 mois est également le signe d'une augmentation potentielle de l'offre de pétrole, ce qui impliquerait une grave discorde au sein de l'Opep+", a déclaré Tamas Varga, analyste chez PVM.

Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, a ajouté que la réduction de "indique un affaiblissement de la demande de pétrole dans les trois régions de demande les plus importantes".

A SUIVRE MERCREDI :

LA SITUATION SUR LES MARCHÉS

(Certaines données peuvent accuser un léger décalage) (Rédigé par Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)