(Actualisé avec volumes, autres marchés, Apple en après-Bourse)

* Le Dow Jones et le S&P-500 gagnent 1,06%, le Nasdaq prend 1,75%

* Les industrielles en vue dans l'espoir d'un accord USA-Chine

* Les matériaux dopés par les résultats de DowDuPont

* Apple chute en après-Bourse après sa publication

1er novembre (Reuters) - La Bourse de New York a fini en hausse jeudi pour la troisième séance consécutive, portée par l'espoir d'un accord commercial sino-américain et de solides résultats dans le secteur des semi-conducteurs.

L'indice Dow Jones s'est octroyé 264,98 points, soit 1,06% à 25.380,74 et le S&P-500, plus large, a pris 28,63 points, un gain de 1,06% également, à 2.740,37.

Le Nasdaq Composite s'est adjugé de son côté 128,16 points (1,75%) à 7.434,06, portant son rebond à 5,4% depuis mardi - sa plus forte hausse sur trois séances depuis février 2016.

Le président Donald Trump a fait état de progrès dans les négociations commerciales avec Pékin et a ajouté qu'il rencontrerait son homologue chinois, Xi Jinping, lors du prochain sommet du G20, en Argentine.

"On a ouvert en hausse avec des beaux résultats et juste quand ça commençait à retomber il y a eu le tweet (du président Trump) qui a permis au marché de repartir, ce qui montre que la question commerciale reste un thème important", commente Kim Forrest, analyste chez Fort Pitt Capital Group à Pittsburgh.

Robert Pavlik, gérant chez SlateStone Wealth à New York, ajoute avoir l'impression que "de nouveau les gens ont peur de manquer la hausse", signe que le rebond commence à entrer dans les esprits après un mois d'octobre marqué par une baisse de près de 7% du S&P-500, sa plus mauvaise performance mensuelle depuis septembre 2011.

Les Bourses mondiales dans leur ensemble ont démarré novembre sur une note positive et l'indice MSCI Monde , établi à partir des indices de 47 pays, a gagné 1,1% après une perte de 7,5% en octobre, la plus forte depuis mai 2012.

Les volumes se sont étoffés sur les différents marchés américains avec 9,1 milliards de titres échangés, à comparer à une moyenne de 8,7 milliards sur les 20 dernières séances.

La séance de vendredi risque toutefois d'être d'une autre teneur au vu de la baisse de 7% d'Apple, la première capitalisation américaine, en après-Bourse jeudi après l'annonce de prévisions décevantes pour le trimestre en cours.

VALEURS

Apple a fini la séance en hausse de 1,54% avant ses résultats mais chutait de 7% dans les transactions électroniques après la clôture.

Le secteur des technologiques, en hausse de 1,20%, a poursuivi sa convalescence après sa chute de 8% en octobre, plus forte baisse mensuelle depuis mars 2012.

Deux de ses fournisseurs d'Apple, NXP Semiconductors et Qorvo, ont pris respectivement 12,14% et 6,77% après des publications meilleures qu'attendu.

L'indice des semi-conducteurs de la Bourse de Philadelphie a gagné 4,64% dans la foulée.

"Les gens rachètent des techs, c'est signe que l'appétit pour le risque revient", observe Jeff Carbone, associé chez Cornerstone Wealth à Charlotte (Caroline du Nord).

Les industrielles, sensibles au commerce extérieur, ont progressé de 1,72%, emmenées par Boeing (+2,32%) et Caterpillar (+2,79%).

La meilleure performance des 11 grands indices sectoriels S&P-500 a été pour les matériaux (+3,02%), dopés par un bond de 8,07% du chimiste DowDupont après la publication de résultats trimestriels meilleurs que prévu accompagnés de l'annonce d'un programme de rachat d'actions.

Sur les 348 firmes du S&P qui ont publié leurs comptes trimestriels à ce jour, 77% ont eu des profits supérieurs aux attentes. L'estimation de la croissance des bénéfices au troisième trimestre est désormais de 26,2% pour les 500 valeurs de l'indice, selon Refinitiv.

La plus forte hausse du S&P-500 a été pour le groupe d'hydrocarbures Newfield Exploration Co, qui a bondi de 16,14% après l'annonce de son rachat par le canadien Encana pour 5,5 milliards de dollars.

Hors S&P, le fabricant d'appareils connectés Fitbit s'est envolé de 26% après l'annonce d'un bénéfice trimestriel inattendu et d'un chiffre d'affaires meilleur que prévu.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont baissé la semaine dernière à 214.000 et le nombre d'Américains percevant des indemnités de chômage était à son plus bas niveau depuis plus de 45 ans, a annoncé le département du Travail.

L'amélioration de la productivité a ralenti à +2,2% au troisième trimestre, comme attendu sur le marché, et le coût unitaire du travail a rebondi après sa baisse du deuxième trimestre.

Les dépenses de construction, elles, sont restées stables à un niveau record en septembre.

Ces indicateurs ont été tempérés par une baisse plus forte que prévu de l'indice ISM manufacturier en octobre à 57,7, au plus bas depuis avril, contre 59,8 en septembre.

La Réserve fédérale d'Atlanta a relevé à 3,0% sa prévision de croissance pour les Etats-Unis en rythme annualisé au quatrième trimestre, au lieu d'une précédente projection de 2,6% en date du 29 octobre.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé la première séance de novembre en ordre dispersé, tiraillées entre le repli du pétrole et de solides résultats. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,21%, le FTSEurofirst 300 a pris 0,08% et le Stoxx 600 a progressé de 0,41%.

L'indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,15% à 5.085,78 points et le Footsie britannique a perdu 0,19% alors que le Dax allemand a avancé de 0,18%.

TAUX

Les rendements des Treasuries, qui évoluent à l'inverse des cours, ont cédé du terrain en réaction à l'indice ISM manufacturier tombé à un plus bas de six mois. "Cela conforte notre sentiment que les chiffres américains restent bons mais avec une dynamique qui ralentit", commente Bill Merz, responsable de la recherche obligataire chez U.S. Bank.

Les rendements des différentes maturités ont cédé autour de deux points de base, celui du 10 ans revenant à 3,138% contre 3,159% mercredi soir.

CHANGES ET MÉTAUX PRÉCIEUX

La livre sterling a tenu la vedette sur le marché des changes en profitant d'informations de presse évoquant des accords prochains sur le Brexit et aussi du discours jugé positif de la Banque d'Angleterre, qui a maintenu ses taux d'intérêt mais laissé entendre que le rythme de futurs resserrements pourrait être légèrement accéléré si le retrait de l'Union européenne s'effectue en bon ordre.

La devise britannique a gagné près de 2% contre le dollar, sa meilleure séance depuis le 18 avril 2017, et a aussi progressé face à l'euro.

L'indice dollar, qui mesure la valeur du dollar par rapport à six grandes devises dont la livre, a reflué de 0,85% à 96,30 après son plus haut de 16 mois atteint la veille à 97,20. En tout, le dollar s'est apprécié de 2% en octobre, sa meilleure performance depuis mai dernier.

L'euro/dollar a regagné 0,8% à un peu plus de 1,14.

Le retrait du dollar a profité à l'or, qui a rebondi de 1,5% après trois séances de baisse. Parmi les autres métaux précieux, le platine a touché un pic depuis le 27 juin de 860,90 dollars.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en nette baisse sur le Nymex, avec le brut léger texan sous les 65 dollars et à un creux depuis avril, dans un marché inquiet de l'abondance de l'offre et des signes de ralentissement de l'économie en Chine.

Le contrat décembre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 2,48% à 63,69 dollars le baril, après un plus bas depuis avril de 63,11.

Le Brent de mer du Nord a lâché 2,87% à 72,89 dollars le baril, à son plus bas niveau depuis le mois d'août.

Les deux contrats prolongent ainsi leur baisse du mois d'octobre, qui a vu le WTI chuter de 11% et le Brent de 8,8%.

A SUIVRE VENDREDI :

Côté indicateurs, la journée sur les marchés sera rythmée par les indices PMI manufacturiers en Europe, dans leur version définitive, en attendant les créations d'emplois d'octobre aux Etats-Unis, prévues en hausse à 190.000.

L'actualité des entreprises sera dominée par la publication d'Apple mais les investisseurs prendront aussi connaissance des résultats du géant chinois du commerce en ligne Alibaba et des compagnies pétrolières Exxon Mobil et Chevron . (avec Caroline Valetkevitch à New York et Shreyashi Sanyal à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)