* Créations d'emplois en mars meilleures que prévu aux USA

* S&P affiche sa plus longue phase de hausse depuis octobre 2017 Boeing a cédé 1%, va réduire sa production de 737 post-crash

* Le Dow Jones a gagné 0,15%, le S&P-500 0,46%, le Nasdaq 0,59%

* Sur la semaine : le Dow +1,92%, S&P +2,06%, Nasdaq +2,71%

par April Joyner

NEW YORK, 5 avril (Reuters) - La Bourse de New York a terminé en progression vendredi, soutenue par l'optimisme sur les négociations commerciales sino-américaines et un rapport sur l'emploi meilleur que prévu, qui a apaisé les craintes de ralentissement de l'économie américaine.

L'indice Dow Jones a gagné 40,36 points, soit 0,15%, à 26.424,99. Le S&P-500, plus large, a pris 13,35 points, soit 0,46%, à 2.892,74. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 46,91 points (+0,59%) à 7.938,69 points.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a gagné 1,92%, le S&P 2,06% et le Nasdaq 2,71%. Avec la hausse de ce vendredi, le S&P affiche sept clôture en hausse d'affilée, sa plus longue séquence de gains depuis le mois d'octobre 2017.

Le nombre des créations d'emploi s'est nettement redressé en mars aux Etats-Unis, après le creux de 17 mois de février, sans pour autant exercer une forte pression sur les salaires. Mais certains analystes jugent que ces données sont tronquées par la fermeture partielle ("shutdown") du gouvernement.

Ce bon indicateur a rassuré les investisseurs deux semaines après une brève inversion de la courbe des taux entre les obligations du Trésor à 10 ans et les bons à trois mois, ce qui est généralement considéré comme un signe de récession à venir.

"L'inversion de la courbe des taux a fait peur aux investisseurs, leur à fait craindre une récession", a dit Andrew Slimmon, gérant chez Morgan Stanley Investment Management. "Une donnée comme celle d'aujourd'hui efface ces craintes."

L'espoir d'un prochain accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine a également soutenu le sentiment de marché après les propos du président américain Donald Trump évoquant jeudi une échéance de quatre semaines environ.

VALEURS

L'indice des valeurs liées à l'énergie affiche la plus forte hausse sectorielle, avec un gain de 1,69%, dans le sillage des cours du pétrole, dopés par les tensions en Libye et les bons chiffres sur le marché du travail américain.

Boeing a perdu 1,0%. Après la clôture, son PDG Dennis Muilenburg a annoncé dans un communiqué que le groupe allait réduire sa production de 737 à 42 avions par mois, au lieu de 52, à partir de mi-avril, alors que tous ses 737 MAX sont cloués au sol à la suite de deux accidents mortels.

Dow Inc, issu d'une scission d'avec DowDuPont , a reculé de 4,14%, plus forte baisse du Dow et du S&P, alors que JP Morgan a entamé le suivi du titre à "souspondérer".

Intel a sous-performé (-0,57%) après l'abaissement de la recommandation de Wells Fargo à "performance en ligne" contre "surperformance", qui annonce une vision plus prudente sur l'évolution de la demande de semi-conducteurs.

Snap en revanche a pris 4,96%, Summit Insights ayant relevé sa recommandation de "vendre" à "conserver".

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes avaient terminé en petite hausse, au terme d'une séance animée par le rebond des créations d'emploi aux Etats-Unis et la faiblesse de l'inflation salariale sur ce marché, qui a pesé sur les rendements obligataires américains.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 0,23% à 5.476,20 points, à un nouveau plus haut de l'année. Le Footsie britannique a gagné 0,61% et le Dax allemand a pris 0,18%. L'indice EuroStoxx 50 s'est adjugé 0,16%, le FTSEurofirst 300 a progressé de 0,27% et le Stoxx 600 est monté de 0,09%.

Sur la semaine, le CAC a pris 2,35% et le Stoxx 600 2,41%.

TAUX

La faiblesse des hausses de salaires (+0,1% au lieu de +0,3% attendu), qui montre que les pressions inflationnistes restent contenues, a pesé sur les rendements obligataires américains.

Le taux de l'emprunt d'Etat à dix ans a perdu près d'un point de base, pour retomber sur le seuil de 2,50%, après avoir touché plus tôt en séance un plus haut à 2,544%.

Le rendement de l'emprunt d'Etat américain à deux ans évolue pour sa part sur une note inchangée, autour de 2,34%, après un pic à 2,39% en séance.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans est parvenu à terminer la semaine au-dessus de zéro, à 0,008%, après une incursion en territoire négatif.

CHANGES

Le dollar a légèrement progressé à la suite du rapport sur l'emploi un peu mitigé, avec des créations d'emplois plus importantes que prévu en mars et une révision en hausse des chiffres de février, mais une pression limitée sur les salaires.

La baisse des rendements obligataires à la suite de la faiblesse apparente de l'inflation salariale a freiné la hausse.

L'indice dollar progresse de 0,09%, face à un panier de devises de référence. L'euro se traite autour de 1,1215 et la livre sterling à 1,3045.

La devise britannique est pénalisée par les incertitudes accrues autour du Brexit. La Première ministre britannique, Theresa May, a formellement demandé à Donald Tusk, le président du Conseil européen, un report de la date du Brexit au 30 juin. La décision appartient aux chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept, qui se réuniront mercredi à Bruxelles.

En théorie, selon le dernier calendrier fixé par les Européens, le Brexit doit intervenir vendredi 12 avril puisque la Chambre des communes, malgré trois tentatives, n'a toujours pas réussi à dégager une majorité sur l'Accord de retrait négocié par Theresa May. Mais si cet accord finit par être ratifié avant le 12 avril, la date du Brexit serait, toujours en théorie, reportée au 22 mai.

PÉTROLE

Le pétrole prend plus de 1,5%, dopé par de bons indicateurs économiques aux Etats-Unis et les craintes d'une escalade du conflit en Libye qui pourrait perturber la production du pays.

Le contrat mai sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 1,87%, à 63,26 dollars le baril et le Brent est passé au-dessus des 70 dollars le baril, en hausse de xx cents (+1,43%) à 70,39 dollars.

Sur la semaine, le WTI a pris plus de 5%, pour sa cinquième semaine de hausse d'affilée, et le Brent a gagné près de 3%, pour sa sixième semaine consécutive de progression.

A SUIVRE LUNDI :

Nissan a annoncé mardi qu'il convoquerait une assemblée générale extraordinaire lundi pour formellement mettre un terme au mandat d'administrateur de son ex-président Carlos Ghosn, incarcéré depuis le 19 novembre au Japon sur des accusations de malversations financières. (Avec Chuck Mikolajczak à New York, Sruthi Shankar et Shreyashi Sanyal à Bangalore, Juliette Rouillon pour le service français)