* Le Dow a perdu 0,34%, le S&P-500 0,66%, le Nasdaq 1%

* Des achats à bon compte ont limité le repli

* Trump dit ne pas être prêt à un accord avec la Chine

* Crise politique en Italie, contraction du PIB britannique

par Marc Angrand

PARIS, 9 août (Reuters) - La Bourse de New York a fini en repli vendredi mais bien au-dessus de ses plus bas du jour, une chasse aux bonnes affaires en fin de séance ayant permis de limiter le repli provoqué par de nouvelles déclarations de Donald Trump, qui écarte dans l'immédiat la signature d'un accord commercial avec la Chine.

L'indice Dow Jones a perdu 90,75 points, soit 0,34%, à 26.287,44 et le S&P-500, plus large, a cédé 19,44 points, soit 0,66%, à 2.918,65.

Le Nasdaq Composite a reculé de 80,02 points, soit 1%, à 7.959,14.

Au plus bas du jour, le Dow perdait 1,06%, le S&P-500 1,29% et le Nasdaq 1,6%.

S'exprimant devant la presse à la Maison blanche, le président américain a déclaré qu'il n'était pas prêt à conclure un accord commercial avec la Chine et annoncé que son administration ne reprendrait pas les transactions avec le géant chinois des télécommunications Huawei.

Ses propos sont venus plomber un peu plus un sentiment de marché déjà pénalisé par la nouvelle crise politique en Italie et la contraction inattendue de l'économie britannique au deuxième trimestre, des facteurs qui ont une nouvelle fois favorisé le repli sur les actifs jugés plus sûrs que les actions, comme les emprunts d'Etat, le yen, le franc suisse ou l'or.

"L'évolution du marché aujourd'hui comme hier montre tout simplement que les investisseurs sont dans l'indécision et ne savent où tout cela finira", dit Rick Meckler, associé de Cherry Lane Investments.

Mais "comme la volatilité a augmenté, on observe un intérêt accru de la part des traders. Il est clair qu'il y a des acheteurs à chaque fois que le marché s'oriente à la baisse."

Jeudi, Wall Street avait enregistré sa plus forte hausse en pourcentage depuis deux mois.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow Jones a perdu 0,75%, le S&P-500 0,46% et le Nasdaq 0,56%.

VALEURS

Sans surprise, le secteur le plus affecté par le regain d'inquiétude lié au commerce USA-Chine a été celui des hautes technologies, dont l'indice S&P a cédé 1,25%.

L'indice Philadelphia des semi-conducteurs, très sensible aux tensions commerciales en général et au dossier Huawei en particulier, a parallèlement abandonné 1,81%.

Intel a cédé 2,52% et Apple 0,82%.

Les deux seuls secteurs dans le vert à la clôture sont les compartiments de la santé, qui a pris 0,18% et celui des services aux collectivités ("utilities") (+0,04%).

La baisse la plus commentée du jour est celle d'Uber Technologies: le géant des VTC a chuté de 6,8% au lendemain de l'annonce d'une perte trimestrielle record de 5,2 milliards de dollars et d'un chiffre d'affaires inférieur aux attentes de Wall Street.

Dans l'actualité des fusions-acquisitions, Broadcom a pris 1,75% après l'officialisation du rachat des activités de logiciels de sécurité pour entreprises de Symantec (+0,31%). Ce dernier avait bondi de plus de 12% jeudi.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les prix à la production aux Etats-Unis ont augmenté de 0,2% en juillet après une hausse de 0,1% en juin et de 1,7% sur un an, comme le mois précédent, mais l'inflation de base, à 0,1% sur un mois et 1,7% sur un an, reste contenue, ce qui laisse le champ libre à la Réserve fédérale pour poursuivre l'assouplissement de sa politique monétaire.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en baisse jeudi, plombées par une nouvelle crise politique en Italie et par la baisse du produit intérieur brut (PIB) britannique, auxquelles sont venues s'ajouter les déclarations de Donald Trump sur le commerce avec la Chine.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,11% à 5.327,92 points. Le Footsie britannique, soutenu par la dépréciation de la livre, a cédé 0,44% et le Dax allemand 1,28%.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 1,23%, le FTSEurofirst 300 0,95% et le Stoxx 600 0,84%.

La bourse de Milan a elle chuté de 2,5%.

Sur la semaine, le CAC 40 a perdu 0,58%, après une chute de 4,48% la semaine précédente. Le Stoxx 600, lui, a cédé 1,74% en cinq séances après une baisse de 3,22% la semaine d'avant.

TAUX

Les inquiétudes liées au commerce USA-Chine, l'instabilité politique en Italie et la contraction surprise au Royaume-Uni ont nourri pendant une partie de la séance la demande d'emprunts d'Etat, ce qui s'est traduit par une baisse des rendements. Mais la tendance s'est inversée en fin de séance avec la remontée de indices boursiers.

A la clôture, le rendement des Treasuries à dix ans prenait ainsi deux points de base à 1,7378% après être revenu en séance à 1,679%. Mercredi, il avait atteint, à 1,595%, son plus bas niveau depuis octobre 2016.

Le rendement à 30 ans, lui, était quasi stable à 2,2543% après un plus bas du jour à 2,193%.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar était en léger repli face à un panier de devises de référence au moment de la clôture de Wall Street mais il cédait du terrain face au yen (-0,4%) et au franc suisse (-0,2%), qui bénéficient l'un comme l'autre de leur statut de valeur refuge.

Le yen a atteint en séance un plus haut de sept mois face au billet vert à 105,25.

L'euro se traitait alors autour de 1,12 dollar, en hausse de 0,2%.

La livre sterling se dépréciait de près de 0,8% face au dollar et de près de 1% face à l'euro après l'annonce de la contraction de l'économie du Royaume-Uni sur avril-juin.

PÉTROLE

Le contrat septembre sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 1,96 dollar, soit 3,73%, à 54,50 dollars le baril et l'échéance octobre sur le Brent a pris 1,15 dollar (+2%) à 58,53 dollars, après la publication de données d'Euroilstock montrant une baisse des stocks de pétrole brut et de produits raffinés de 16 pays européens en juillet.

Sur l'ensemble de la semaine, le cours du WTI a baissé de près de 2,3% et celui du Brent de 5,4%.

OR

Le cours de l'once d'or était en repli à la clôture de Wall Street à 1.497,37 dollars après être remonté en séance au-dessus du seuil symbolique des 1.500 dollars, franchi cette semaine pour la première fois depuis avril 2013.

Sur la semaine, le prix du métal jaune a augmenté de 3,9%.

(Avec Caroline Valetkevitch à New York et Medha Singh à Bangalore)