(Actualisé avec volumes, baisse de Nike en après-Bourse, autres marchés)

* Le Dow gagne 0,84%, le S&P 1,09%, le Nasdaq 1,42%

* Les techs, notamment Apple et Micron, mènent le rebond du marché

* Le secteur bancaire seul à baisser après les annonces de la Fed

* Le dollar rebondit, la courbe des taux s'aplatit

21 mars (Reuters) - La Bourse de New York a fini en hausse jeudi, à la faveur d'un rally des valeurs technologiques qui a contrebalancé la baisse du secteur bancaire après les annonces plus accommodantes qu'attendu de la Réserve fédérale la veille.

L'indice Dow Jones a gagné 216,84 points, soit 0,84%, à 25.962,51, sa meilleure séance depuis plus d'un mois.

Le S&P-500, plus large, a pris 30,65 points ou 1,09% à 2.854,88 et le Nasdaq Composite s'est adjugé 109,99 points (1,42%) à 7.838,96, signant une cinquième séance consécutive de hausse.

Prenant acte du ralentissement de la croissance mondiale et de la dégradation de certains indicateurs aux Etats-Unis, la Fed a laissé entendre mercredi qu'elle ne relèverait pas les taux cette année et elle a décidé d'arrêter en septembre de la réduction de son bilan.

Ces annonces plus fortes qu'attendu, qui laissent entrevoir la fin du cycle de resserrement de la politique monétaire engagé fin 2015, ont fait reculer la Bourse en début de séance mais les indices se sont vite repris sous la conduite des techs.

"Il y a d'abord eu une réaction initiale à la baisse des prévisions de croissance de la Fed mais le marché en a déduit que la pause sur les taux permettra à l'économie de repartir", explique Carin Pai, vice-présidente chez Fiduciary Trust Company International à New York.

"Il y a des inquiétudes sur l'état de l'économie mais le fait que la Fed se mette sur la touche est très favorable à la prise de risque", ajoute Doug Cote, stratège chez Voya Investment Management à New York également.

La "patience" promise par la banque centrale sur ses taux et les espoirs d'un accord commercial sino-américain ont dopé Wall Street depuis le début de l'année, ramenant l'indice S&P 500 à moins de 3% de sa clôture record du mois de septembre.

Le dossier commercial reviendra au premier plan la semaine prochaine avec l'arrivée d'une délégation américaine de haut rang à Pékin pour la reprise des négociations.

Quelque 7,59 milliards de titres ont changé de mains, un volume en ligne avec la moyenne de 7,62 milliards des 20 dernières séances.

VALEURS

Le secteur bancaire a pâti de la perspective d'un maintien plus long que prévu de taux bas, synonymes de pressions sur les marges de crédit. L'indice des banques a lâché 1,54% et celui plus large du secteur financier a abandonné 0,30%, le seul repli des 11 grands indices sectoriels S&P.

La plus forte hausse a été pour l'indice des technologiques (+2,47%), sous l'impulsion d'Apple et du compartiment des semi-conducteurs.

Le fabricant de l'iPhone a grimpé de 3,68%, la meilleure performance du Dow Jones, en profitant de commentaires positifs d'analystes avant l'annonce attendue lundi du lancement de son service de vidéo en ligne.

Sa hausse du jour lui permet au passage de reprendre la place de première capitalisation boursière américaine, devant Microsoft et Amazon.

Micron Technology a bondi de 9,62% après ses résultats et sa prévision d'un redressement du marché des puces mémoires, contribuant à une hausse de 3,5% de l'indice des semi-conducteurs de la Bourse de Philadelphie.

La meilleure performance du S&P 500 (+12,75%) a été pour le groupe agroalimentaire Conagra Brands, après la publication de résultats meilleurs que prévu.

Egalement en vue, Levi Strauss, de retour à Wall Street après 34 ans d'absence, s'est envolé de 31,82% à 22,41 dollars pour son premier jour de cotation - un bon signe pour les introductions boursières très attendues de Lyft et Uber Technologies.

Nike (+1,52%) a inscrit une clôture record à 88,01 dollars mais rétrogradait de 3% dans les échanges d'après-Bourse en réaction à des résultats en demi-teinte.

Plus forte baisse du S&P, le groupe de biotechnologies Biogen a plongé de 29% après l'arrêt de deux essais cliniques d'un traitement de la maladie d'Alzheimer qu'il développait avec le japonais Eisai.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les indicateurs du jour, meilleurs que prévu, ont contribué à rassurer les investisseurs après les risques évoqués par la Fed mercredi.

L'indice "Philly Fed", mesure de l'activité économique dans le nord-est des Etats-Unis, a rebondi nettement plus qu'attendu à 13,7 en mars alors que le consensus Reuters le donnait à 4,5 après -4,1 en février.

Les inscriptions au chômage ont par ailleurs diminué plus que prévu la semaine dernière dans l'ensemble du pays, de 9.000 à 221.000.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes avaient auparavant terminé en ordre dispersé mais au-dessus de leurs plus bas du jour, en profitant du rebond de Wall Street.

À Paris, le CAC 40 a terminé en repli de 0,07% (à 5.378,85 points après un plus bas de 5.349 points en début d'après-midi avant l'ouverture des marchés américains.

A Francfort, le Dax a cédé 0,46% mais à Londres le FTSE 100, une nouvelle fois dopé par la baisse de la livre sterling, a gagné 0,88%, à un plus haut de cinq mois et demi. L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,15%, le FTSEurofirst 300 0,01% et le Stoxx 600 0,04% après avoir perdu jusqu'à 0,62% en séance.

Comme à New York, la tendance a été soutenue par les techs alors que les valeurs bancaires ont cédé du terrain.

TAUX

Le rendement des emprunts d'Etat américains de référence a brièvement touché un nouveau plus bas de l'année et l'écart de taux entre les bons à trois mois et le papier à 10 ans a atteint son plus bas niveau depuis août 2007 quand la courbe s'était inversée.

En fin de séance le rendement du 10 ans s'établissait à 2,5387% contre 2,537% mercredi soir tandis que celui des bons à trois mois s'inscrivait à 2,4175%.

Le "spread" entre le 3 mois et le 10 ans est la mesure privilégiée par la Fed pour suivre la courbe des taux car il affiche la plus forte corrélation historique entre inversion de la courbe et récession à venir.

CHANGES

La baisse du sterling et de l'euro sur fond d'inquiétudes liées au Brexit a permis au dollar de rebondir et d'effacer ses pertes de la veille causées par les annonces de la Fed.

L'indice dollar, qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de six devises de référence, a repris 0,65% à 96,387 après perdu 0,8% mercredi, sa plus forte baisse sur une séance depuis le 7 février.

Dans la crainte d'un Brexit sans accord, la livre a perdu 0,7% à 1,31 dollar, frôlant à un moment le seuil psychologique de 1,30. L'euro/dollar a pour sa part cédé 0,4%.

"On se focalise de nouveau sur le Brexit et le potentiel baissier qu'un 'no deal' entraînerait", commentait Minh Trang, trader à la Silicon Valley Bank, alors que s'ouvrait à Bruxlles un sommet européen de la plus haute importance.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont fini en baisse sur le Nymex, affaiblis par le rebond du dollar après avoir inscrit le matin de nouveaux plus hauts de l'année.

Le contrat mai sur le brut léger américain a cédé 0,42% à 59,98 dollars, après avoir atteint le matin un plus haut depuis le 12 novembre à 60,39 dollars. Le Brent a reculé de 64 cents ou 0,93% à 67,86 dollars, après un pic à 68,69.

"A ces niveaux, le marché devient un peu hésitant", dit Phil Flynn, analyste chez Price Futures Group à Chicago.

METAUX

Avec la hausse du dollar, l'or a cédé 0,2% à 1.309,27 dollars l'once sur le marché spot et le cuivre a reculé de 0,38% à 6.432,50 dollars la tonne.

A SUIVRE VENDREDI :

La séance de vendredi sera animée entre autres par les premiers résultats des enquêtes mensuelles auprès des directeurs d'achat, puis par les statistiques des reventes de logements aux Etats-Unis. (avec Stephen Culp à New York et Amy Caren Daniel à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)