* Les trois grands indices gagnent plus de 2%

* Le résultat des "midterms" plaît au marché

* Les techs et la santé se distinguent

* Les taux et le dollar reculent

* Pas de surprise en vue du côté de la Fed

NEW YORK, 7 novembre (Reuters) - La Bourse de New York a terminé mercredi en forte hausse avec une progression de plus de 2% pour chacun des trois grands indices, les investisseurs trouvant tout à fait à leur goût le verdict des élections de mi-mandat aux Etats-Unis.

Si les résultats du scrutin de mardi ne sont pas encore définitifs, le camp démocrate est assuré de détenir la majorité à la Chambre des représentants mais les républicains conservent le contrôle du Sénat, où ils ont même gagné des sièges.

Cette issue correspond au scénario jugé le plus probable avant le vote et devrait limiter la capacité du président Donald Trump à faire voter ses projets les plus ambitieux.

L'indice Dow Jones a gagné 545,29 points, soit 2,13%, à 26.180,30 points.

Le S&P-500, plus large, a pris 58,44 points, soit 2,12%, à 2.813,89 points.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 194,79 points, ou 2,64%, à 7.570,75 points.

"Un Congrès divisé est le meilleur résultat possible pour les marchés d'actions aux Etats-Unis et dans le monde", écrit dans une note Marko Kolanovic, responsable de la stratégie quantitative et de dérivés chez JPMorgan.

Ce résultat pourrait notamment freiner les ardeurs de Donald Trump dans la guerre commerciale qu'il livre à la Chine, fait-il valoir.

VALEURS

La hausse de Wall Street a profité à la totalité des secteurs, en particulier aux hautes technologies (+2,88%) et à la santé (+2,94%), les divisions au Congrès éloignant le risque de réformes susceptibles de freiner leur croissance ou de peser sur leur rentabilité.

L'assureur santé UnitedHealth (+4,20%) et Microsoft (+3,94%) figurent ainsi parmi les meilleures performances du Dow.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont elles aussi accueilli dans l'enthousiasme les résultats des "midterms", qui augurent d'un certain équilibre politique aux Etats-Unis jusqu'en 2020, favorisant ainsi un regain d'appétit pour les actifs à risque tout en faisant baisser le dollar.

À Paris, le CAC 40 a fini sur une progression de 1,24% à 5.137,94 points. Le Footsie britannique a pris 1,09% et le Dax allemand 0,83%. L'indice EuroStoxx 50 a gagné 1,21%, le FTSEurofirst 300 1,01% et le Stoxx 600 1,06%.

TAUX

L'hypothèse d'une diminution du soutien fiscal et budgétaire à l'économie faute de contrôle intégral du Congrès par les républicains s'est traduit par une baisse du rendement des emprunts d'Etat américains, qui a reculé de près de trois points de base, sous 3,19%, avant de remonter vers 3,22%

L'absence de nouvelles baisses d'impôts massives et les probables compromis sur les dépenses publiques promises par la Maison blanche pourraient, selon de nombreux observateurs, freiner la croissance économique aux Etats-Unis et donc alimenter les interrogations sur le rythme de la remontée des taux d'intérêt de la Réserve fédérale l'an prochain.

La Fed a entamé ce mercredi sa réunion de politique monétaire mais les économistes prévoient qu'elle laissera le taux des "fed funds" inchangé au lendemain des élections et qu'elle attendra le 19 décembre pour annoncer son quatrième relèvement depuis le début de l'année.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar souffre à la fois du regain d'appétit pour le risque et de la remise en question de la perspective d'une nouvelle réforme fiscale et d'une dérégulation financière de grande ampleur aux Etats-Unis.

L'indice mesurant l'évolution de la monnaie américaine face à un panier de devises de référence cède 0,3% et l'euro se traite autour de 1,1447 dollar après un pic à 1,15.

La livre sterling reste par ailleurs portée par les rumeurs d'accord imminent sur les modalités de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne: elle gagne 0,34% face au dollar pour sa troisième séance de hausse d'affilée..

PÉTROLE

Le pétrole a terminé en baisse après une séance volatile sur le Nymex.

Les cours ont d'abord pris jusqu'à plus de 1% en profitant d'informations sur des discussions entre la Russie et l'Arabie saoudite en vue d'une baisse de leur production l'an prochain.

Ils sont repartis à la baisse avec l'annonce d'une augmentation bien plus marquée qu'attendu des stocks aux Etats-Unis.

A SUIVRE JEUDI :

La réunion de la Fed, qui ne sera pas suivie par une conférence de presse de son président, Jerome Powell, est sans véritable enjeu, estime Eric Bourguignon, directeur général délégué de Swiss Life Asset Management France.

"Il faudra donc attendre le 19 décembre prochain pour en savoir plus sur les intentions de la banque centrale la plus influente de la planète", ajoute-il avant de prédire à cette date un probable resserrement ainsi que la confirmation par la Fed qu'elle entend continuer de relever progressivement ses taux en 2019.

Le communiqué de la Fed est attendu pour 19h00 GMT. Des résultats trimestriels d'entreprises sont également à l'agenda, notamment ceux de Walt Disney, attendus après la clôture. (Patrick Vignal pour le service français, avec Sinead Carew et Terence Gabriel à New York, édité par Nicolas Delame)