(Actualisé avec volumes, autres marchés)

* Le Dow Jones cède 0,05% et le Nasdaq 0,21%, le S&P stable

* Attentisme avant le début des publications du T1

* Hausse du dollar après des indicateurs meilleurs que prévu

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11 avril (Reuters) - La Bourse de New York a fini sans grand changement jeudi, tiraillée entre la baisse du secteur pharmaceutique et la bonne tenue des valeurs industrielles et financières, dans un marché qui est resté attentiste à la veille du coup d'envoi des publications de résultats du premier trimestre.

L'indice Dow Jones a cédé 14,11 points, soit 0,05%, à 26.143,05 points et le S&P-500, plus large, a fini stable (+0,11 point) à 2.888,32.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 16,89 points (0,21%) à 7.947,36, après avoir inscrit en début de séance un nouveau plus haut de 2019 à 7.975 points.

Les écarts sont restés faibles toute la semaine dans l'attente des publications de JP Morgan et Wells Fargo vendredi, qui ouvriront le bal des résultats des grandes banques.

Les bénéfices du secteur bancaire sont prévus en hausse de seulement 1,8%, bien moins que la progression de 8,2% qui était anticipée il y a six mois, selon les données de Refinitiv. Les estimations ont été revues en forte baisse dans le sillage de la volte-face de la Réserve fédérale sur sa politique monétaire et de la détente subséquente des rendements obligataires.

"C'est la semaine qui lance la saison des résultats, il n'est pas inhabituel que les marchés hésitent jusqu'à ce qu'on ait une idée de ce à quoi ressemblera le premier trimestre", dit Art Hogan, stratège chez National Securities à New York.

"Le marché est en mode wait-and-see", confirme Paul Nolte, gérant chez Kingsview Asset Management à Chicago, en notant que cette respiration est bienvenue après une montée presque sans interruption depuis Noël.

L'indice S&P 500, référence des gérants américains, est proche d'un pic de six mois et n'est qu'à 1,7% de son plus haut record en date du 20 septembre.

Publié mercredi, le compte rendu de la réunion monétaire de mars de la Fed a confirmé la volonté de la banque centrale de laisser ses taux d'intérêt inchangés au vu des risques que font peser sur l'économie des Etats-Unis le ralentissement mondial, l'incertitude sur les politiques commerciales et les doutes sur les conditions financières.

"Le marché est soulagé de voir que la Fed ne va pas relever ses taux et se prépare maintenant pour la saison des résultats qui ne sera pas un bon cru en comparaison", dit Peter Cardillo, économiste chez Spartan Capital Securities à New York.

Les résultats dans leur ensemble sont prévus en repli de 2,5% sur un an, leur première contraction depuis 2016.

Signe de l'attentisme des investisseurs, le nombre d'actions échangées n'a pas dépassé les six milliards, à comparer à un volume moyen de 7,17 milliards sur les 20 dernières séances.

VALEURS

L'indice S&P 500 des financières a progressé de 0,56% et le secteur bancaire s'est apprécié de 0,46%. Si JP Morgan a pris 0,84% à la veille de sa publication, Wells Fargo & Co a abandonné 0,10%.

En tête des indices sectoriels S&P, les industrielles ont pris 0,88%, soutenues par Boeing (+1,43%) et Lockheed Martin (+2,16%).

L'indice S&P de la santé a décroché de 1,21%, plombé par UnitedHealth Group (-4,31%) et Merck & Co (-1,21%). L'indice Nasdaq Biotech a cédé -1,84%.

Plus forte hausse du S&P, l'équipementier industriel Fastenal s'est adjugé 5,05% après des résultats trimestriels meilleurs que prévu.

A la baisse, le distributeur d'ameublement Bed Bath & Beyond a chuté de 8,76% après des prévisions qui ont déçu les investisseurs.

Tesla a rétrogradé de 2,77% après des informations sur un gel des nouveaux investissements dans la Gigafactory, l'usine de batteries qu'il possède dans le Nevada avec le japonais Panasonic.

Lyft s'est distingué en regagnant 1,48% à 61,01 dollars mais le groupe de VTC accuse encore une perte sensible depuis ses débuts en Bourse à 72 dollars le 29 mars, jetant ainsi une ombre sur l'IPO à venir de son grand concurrent Uber .

LES INDICATEURS DU JOUR

Les inscriptions au chômage aux Etats-Unis sont tombées à leur plus bas niveau depuis près de 50 ans la semaine dernière, a annoncé le département du Travail, confirmant la robustesse du marché de l'emploi. En baisse pour la quatrième semaine consécutive, leur nombre a reculé à 196.000 contre 204.000 (révisé) la semaine précédente, au plus bas depuis octobre 1969 et bien moins que le chiffre de 211.000 attendu par les économistes interrogés par Reuters.

Les prix à la production ont de leur côté augmenté de 0,6% en mars, leur plus forte hausse depuis cinq mois, mais l'inflation hors énergie est restée contenue.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes avaient auparavant terminé en hausse pour la plupart, profitant de la progression des valeurs du luxe dans le sillage de LVMH à Paris et de celles du transport aérien après le report du Brexit au 31 octobre.

Le CAC 40 parisien a fini sur un gain de 0,66% à 5.485,72 points après avoir atteint, à 5.498,89, son plus haut niveau depuis le 3 octobre. Le Dax a pris 0,25% à Francfort mais à Londres le FTSE 100 a abandonné 0,05%.

L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,31%, le FTSEurofirst 300 0,14% et le Stoxx 600 0,06%.

En tête de l'EuroStoxx 50, LVMH a pris 4,61% au lendemain de la publication de son chiffre d'affaires trimestriel.

TAUX

Les indicateurs américains ont permis aux rendements des titres du Trésor de retrouver le chemin de la hausse: le dix ans a grimpé à 2,502% contre 2,477% mercredi soir et les rendements des emprunts à 30 ans et des notes à 2 ans ont aussi progressé.

Pour solides qu'ils soient, les indicateurs n'ont pas remis en cause le scénario d'un maintien des taux dans un contexte de ralentissement de l'économie, qu'ont souligné jeudi plusieurs responsables de la Fed.

CHANGES

Le dollar a gagné du terrain en réaction aux indicateurs du jour tandis que le report du Brexit n'a pas profité au sterling.

"Les anticipations d'une baisse de taux cette année (aux Etats-Unis) s'estompent et cela profite au dollar", indique Karl Schamotta, responsable de la stratégie changes chez Cambridge Global Payments. "A l'inverse, les inquiétudes autour du sterling et la position accommodante de la BCE pèsent sur l'euro et le sterling."

L'indice dollar progressait de 0,23% à 97,17 en fin de séance, avec des hausses de 0,17% pour le dollar face à l'euro et de 0,24% contre la livre. L'euro s'est apprécié en revanche contre le yen et le sterling.

OR

Les cours de l'or ont reculé de plus de 1%, sous le niveau psychologique de 1.300 dollars, la hausse du billet vert le privant de son attrait de valeur refuge. Le métal fin cédait 1,2% à 1.291,92 dollars sur le marché au comptant et le contrat future a fini en repli de 1,6% à 1.293,3.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en baisse sur le marché Nymex en réaction à des informations selon lesquelles l'Opep pourrait augmenter sa production à partir du mois de juillet si la hausse des prix se poursuit.

Le contrat mai sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 1,59% à 63,58 dollars le baril et le Brent de mer du Nord 1,25% à 70,83.

A SUIVRE VENDREDI :

La journée sera chargée avec les premiers trimestriels des banques américaines, une série d'indicateurs et les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington. (avec Sruthi Shankar à Bangalore et Stephen Culp à New York, Véronique Tison pour le service français)