Zurich (awp) - La première entrée en Bourse de l'année en Suisse se concrétise. A compter de la semaine prochaine, les actions du fournisseur suédois de composants pour l'industrie pharmaceutique Polypeptide seront cotées à la Bourse suisse SIX. La fourchette du prix d'émission est fixée entre 57 et 68 francs suisses par titre.

Au total, 3,5 millions de nouvelles actions seront émises le jeudi 29 avril, et 8,5 millions de titres existants seront aussi offerts aux investisseurs, indique mercredi Polypeptide.

Une option de surallocation est prévue jusqu'à 1,75 million de titres. Cela représenterait au total 40% du capital-actions qui sera placé sur la place zurichoise.

Le volume de l'offre oscillerait ainsi entre 664 et 779 millions de francs suisses. Et si l'option de surallocation venait à être exercée pleinement, il varierait entre 764 et 896 millions de francs suisses. Le carnet d'ordres serait déjà plein, à en croire les dirigeants.

L'entrée en Bourse (IPO) devrait générer des recettes brutes de 200 millions de francs suisses. Le montant collecté sera investi dans le développement des activités et le soutien de la croissance tant organique que par acquisition. La société s'attend à bénéficier d'une visibilité accrue grâce à l'IPO, que ce soit sur le marché des capitaux ou auprès des clients.

Polypeptide avec ses plus de 900 collaborateurs produit des peptides pour l'industrie pharmaceutique, biotechnologique et cosmétique. L'attention est portée tout particulièrement sur le domaine oncologique et les maladies rares. Le groupe aussi basé à Zoug est un concurrent du bâlois Bachem. En 2017, la société avait repris les activités peptides du bâlois Lonza.

En 2020, l'entreprise suédoise a enregistré un chiffre d'affaires de 223 millions d'euros et un résultat opérationnel brut (Ebitda) ajusté de 62 millions tandis que Bachem, un peu plus grand, a engrangé 400 millions de francs suisses de recettes l'an dernier.

Croissance de 16-18% attendue en 2021

Pour l'année en cours, Polypeptide prévoit pour 2021 une croissance des recettes entre 16 et 18% et une marge opérationnelle brute (Ebitda) d'environ 28%. En ce qui concerne le dividende, une part comprise entre 20 et 30% du bénéfice net se reversée aux actionnaires, ont promis les dirigeants de l'entreprise établie à Zoug lors d'une présentation. A moyen terme, le croissance est attendue autour de 10% pour une marge Ebitda proche de 30%.

Afin de soutenir le développement des activités, le groupe cherche à se diversifier au-delà des peptides classiques. Les oligonucléotides thérapeutiques et les peptides néoantigéniques ont été identifiés comme des domaines d'activité prometteurs.

Les oligonucléotides thérapeutiques sont des molécules dont la structure est proche de celle de l'ADN ou l'ARN, capables de réprimer certains gènes ou d'interférer avec le contrôle des cellules. "De nombreux clients (...) ont manifesté leur intérêt de travailler avec nous", dans ce domaine, a expliqué la patronne Jane Salik. Les néoantigéniques peuvent être utilisés dans les traitements oncologiques.

La commercialisation de nouveaux produits interviendra déjà au deuxième semestre mais il ne faut pas s'attendre à un succès fulgurant, a prévenu la directrice générale, qui va céder son poste après l'IPO pour se concentrer sur le conseil d'administration. "Il s'agit d'un projet à long terme", selon elle.

Le prix d'émission implique un multiple de 30,5 du résultat opérationnel brut (Ebitda) dégagé en 2020, soulignent les analystes de Mirabaud. Deuxième acteur mondial des peptides, le groupe suédois présente avec son offre une escompte de 42% par rapport au principal concurrent Bachem. Il s'agit d'un rabais correct, mais pas une affaire en or pour autant.

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