L'Union Bancaire Privée (UBP) en a fait le titre de sa présentation sur les actions émergentes : 2017 sera l'année de la croissance. Bien orientés depuis leur point bas de janvier 2016, les marchés actions émergentes devraient continuer à progresser : "On pourrait penser que ces actifs sont surachetés mais la sousperformance passée était très importante", explique Mathieu Nègre, responsable des actions émergentes à l'UBP.

D'autre part, cette hausse des actions émergentes est soutenue par la croissance des bénéfices des entreprises. Alors qu'ils étaient, depuis 2010, révisés chaque année à la baisse, ils sont désormais revus en hausse : ils pourraient ainsi augmenter d'environ 20% cette année contre un consensus de début d'année qui les donnaient en progression de 10 à 15%.

Toutefois, note le responsable des actions émergentes de l'UBP, le potentiel de hausse des actions émergentes n'est pas épuisé, notamment parce que les small caps n'ont pas encore décollé ni bénéficié de l'amélioration des fondamentaux. "Pour l'instant, ce sont les exportations qui ont rebondi mais nous n'en sommes qu'au début du cycle et la consommation locale n'est pas encore repartie à la hausse", complète Denis Girault, responsable de la gestion obligataire Pays émergents à l'UBP. Les petites capitalisations bénéficieront donc de l'évolution du cycle économique compte tenu de leur exposition à leur marché domestique et devraient refaire leur retard.

D'autre part, les gérants de l'UBP identifient un autre catalyseur avec le rattrapage attendu du style Value dans les pays émergents. "Ce dernier se trouve à un niveau extrêmement bas de valorisation, similaire à ceux de 2001 et 2008 dans les émergents, pointent-ils. La remontée des taux et une possible correction des valeurs technologiques pourraient être les catalyseurs d'un rebond de la value".

Forts de leurs solides fondamentaux, les marchés émergents sont mieux armés pour résister à la probable hausse des taux qui devrait se matérialiser dans les prochains mois. "Sans doute enregistreront-ils un choc sur le moment mais ils referont leur retard par la suite", assure Mathieu Nègre, responsable des actions émergentes à l'UBP. Et l'impact en sera d'autant plus restreint que le relèvement des taux restera limité : l'UBP ne s'attend pas à une hausse du taux américain à 10 ans au-dessus de 3%, estimant que la situation macroéconomique ne justifie pas un resserrement rapide de la politique monétaire.