MOSCOU, 26 octobre (Reuters) - Des groupes d'ouvriers ont débrayé lundi dans des usines d'Etat de Biélorussie et plusieurs milliers d'étudiants et retraités ont défilé dans les rues de Minsk, répondant à l'appel à la grève générale lancé par l'opposition pour tenter de faire plier le président Alexandre Loukachenko.

Le chef de l'Etat est confronté à un vaste mouvement de contestation depuis sa réélection jugée frauduleuse le 9 août dernier. Il a refusé de répondre à un "ultimatum du peuple" adressé par l'opposante en exil Svetlana Tsikhanouskaïa, exigeant sa démission avant dimanche soir.

Si elle perdure, la grève lancée lundi pourrait fragiliser le pouvoir en place après bientôt trois mois de bras de fer avec l'opposition. Plusieurs actions ont déjà été menées dans les entreprises publiques précédemment, sans parvenir à s'inscrire dans la durée.

Les médias biélorusses ont signalé des groupes de grévistes dans de nombreuses entreprises contrôlées par l'Etat mais selon la porte-parole du gouvernement, toutes les grandes sociétés publiques ont fonctionné normalement lundi.

Dans le centre de Minsk, la capitale de l'ancienne république soviétique, de nombreux magasins, cafés et restaurants sont restés fermés.

Des centaines d'étudiants ont défilé dans les rues. Une foule de 2.000 à 3.000 personnes a parcouru la principale avenue de la ville, arborant le drapeau blanc et rouge de l'opposition.

Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées dans d'autres secteurs de la capitale par des agents des services de sécurité cagoulés, selon des images diffusées par le site d'informations Tut.by.

Le groupe de défense des droits de l'homme a recensé 150 interpellations à travers le pays au cours de la journée.

Plus de 15.000 personnes ont été arrêtées depuis le début du mouvement de contestation. Tous les dirigeants de l'opposition sont derrière les barreaux ou ont fui le pays. (Mark Trevelyan, Matthias Williams, Tom Balmforth; version française Jean-Stéphane Brosse)