Zurich (awp) - Les entreprises basées en Suisse comptent un nombre croissant de femmes dans leurs effectifs, mais l'accès de ces dernières à des fonctions dirigeantes reste compliqué. Une étude publiée mercredi révèle qu'environ deux promotions sur trois échoient toujours à des collaborateurs masculins.

Alors que la répartition des genres reste équilibrée chez les non-cadres, la proportion de femmes chute à 23% pour les positions de cadre intermédiaire et même à 18% pour celles de cadre supérieur ou membre de la direction, selon le Gender Intelligence Report 2019 élaboré conjointement par l'Université de St-Gall et l'association professionnelle Advance.

Les chiffres sont très semblables à ceux publiés l'année dernière. Pourtant, à en croire les auteures de l'étude, dans les entreprises les plus performantes, les femmes représentent "nettement plus de 30%" du personnel encadrant.

"Il est important de rendre les processus de promotion plus transparents et les décisions de promotion moins dépendantes de la seule décision du supérieur direct", préconise la professeure Gudrun Sander, de l'Université de St-Gall, citée dans le document. Et de rappeler l'importance d'avoir "des objectifs clairs, régulièrement évalués", ainsi que la nécessité d'offrir aux talents féminins plus de visibilité et d'attention.

L'étude de l'Université de St-Gall et Advance se base sur les données brutes anonymisées de 263'000 collaborateurs de 55 entreprises basées en Suisse, dont la taille varie entre 100 et 30'000 collaborateurs.

Advance est une association professionnelle qui s'engage pour l'égalité des genres au travail et une présence féminine accrue aux fonctions dirigeantes. Elle compte plus d'une centaine de sociétés membres, parmi lesquelles beaucoup de grands groupes cotés à la Bourse suisse. Parmi les entreprises fondatrices figurent notamment ABB, Credit Suisse, Sandoz et Swiss Re.

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