Madrid (awp/afp) - Le groupe de médias espagnol Prisa, propriétaire du quotidien El Pais, a dégagé en 2020 un bénéfice net d'environ 90 millions d'euros (près de 100 millions de francs suisses), repassant dans le vert pour la première fois depuis 2015 grâce à la vente de sa filiale de livres scolaires en Espagne.

Le français Vivendi a pris en janvier une participation de 9,9% dans le groupe espagnol, qui possède aussi le quotidien sportif AS et les radios Cadena Ser (Espagne) et Radio Caracol (Colombie).

En 2019, Prisa avait essuyé une perte nette de 183 millions d'euros.

"Le résultat positif provient de la plus-value de 377 millions d'euros générée par la vente de Santillana Espagne", explique dans un communiqué le groupe, qui tire la majorité de ses revenus de sa branche d'édition de livres scolaires Santillana, très présente en Amérique latine.

Néanmoins le groupe a fortement souffert de l'impact de la pandémie de Covid-19: le chiffre d'affaires a plongé de 27% par rapport à l'année précédente, à 701 millions d'euros.

D'une part, les revenus provenant de la publicité et des ventes de presse ont chuté, de 32% sur un an pour la radio et 22% pour la presse écrite.

D'autre part, la branche livres scolaires "a souffert d'un contexte dans lequel les écoles dans la plupart des pays où est présent Santillana n'ont pas encore repris physiquement les cours", explique Prisa dans une présentation aux investisseurs.

Prisa a mis en place un plan d'économies dont l'objectif a été dépassé, avec 49 millions d'euros économisés à fin décembre contre 40 millions prévus.

Grâce à la vente de Santillana et de sa participation dans le groupe portugais Media Capital, Prisa a réussi à faire reculer sa dette nette à 679 millions d'euros fin décembre, contre plus d'un milliard un an auparavant.

Prisa est dirigé par Joseph Oughourlian, le patron du fonds britannique Amber Capital, premier actionnaire avec 29% du capital, et qui se trouve être allié à Vivendi dans la bataille actionnariale pour le contrôle du groupe Lagardère en France.

Confronté à l'érosion des ventes et audiences des médias traditionnels, Prisa est dans le rouge pratiquement sans interruption depuis dix ans et n'a réussi sur cette période qu'à dégager des bénéfices en 2015.

afp/jh