PARIS (awp/afp) - Les marchés actions européens ont reculé vendredi après avoir grimpé la veille, les investisseurs prenant leurs bénéfices dans un contexte sanitaire anxiogène et en l'absence de Wall Street.

Que ce soit Paris (-0,84%), Francfort (-0,64%) ou Milan (-0,81%) les principales bourses européennes ont toutes perdu du terrain. Madrid (-1,27%) et Londres (-1,33%) reculent encore plus fortement. A Zurich, le SMI a cédé l,61%.

"Les marchés actions ont à nouveau été tourmentés par les craintes sanitaires", observe David Madden, analyste pour CMC Markets, affirmant que jeudi, un éminent membre de la cellule de crise américaine sur le coronavirus, le Dr Anthony Fauci, "a averti que le Covid-19 pourrait avoir muté".

En raison de la fermeture de Wall Street à la veille de la fête nationale américaine, les investisseurs ont été tentés par des prises de bénéfices après avoir grimpé jeudi.

"La séance d'aujourd'hui ne se comprend que par rapport à la séance d'hier", commente ainsi Daniel Larrouturou, gérant actions chez Dôm Finance, interrogé par l'AFP.

Le marché a exercé "un rééquilibrage par rapport à la séance d'hier où le marché s'est un peu emballé avec l'espoir d'un vaccin, celui d'une reprise économique et des bons chiffres américains de l'emploi", explique-t-il.

Ce cocktail avait alors "un peu négligé les préoccupations liées à l'extension de l'épidémie qui se poursuit toujours aux Etats-Unis et en Amérique du sud", rappelle l'analyste.

Alors que la première vague épidémique a été maîtrisée en Europe, où les mesures de confinement sont levées, la pandémie accélère notamment aux Etats-Unis faisant craindre des effets pernicieux sur la reprise économique et sur l'emploi.

Jeudi, les chiffres de l'emploi meilleurs que prévu en juin aux États-Unis avaient donné de l'élan aux marchés, s'ajoutant à plusieurs indicateurs de bon augure publiés cette semaine.

Depuis quelques semaines, les marchés suivent une tendance positive et semblent se caler sur une sortie de crise économique rapide, restant convaincus que les banques centrales continueront d'injecter massivement des liquidités pour surmonter le trou d'air provoqué par la pandémie.

A ce sujet, la ministre espagnole de l'Économie Nadia Calviño, candidate à la présidence de l'Eurogroupe, s'est dite vendredi "plutôt optimiste" quant à la conclusion d'un accord européen sur un plan de relance de 750 milliards d'euros.

Néanmoins, "les marchés sont toujours hésitants entre d'un côté d'assez bonnes nouvelles sur le plan économique qui concernent la reprise et de l'autre l'inquiétude qui s'accroit sur l'extension de l'épidémie notamment aux Etats-Unis et la crainte plus générale d'une deuxième vague", note M. Larrouturou.

Côté valeurs, le secteur automobile très demandé jeudi, a reculé : Peugeot a perdu 2,29% à 14,29 euros et Renault -1,37% à 22,30 euros.

Daimler a reculé (-1,35% à 36,67 euros) après avoir fait part de son intention "d'entamer des discussions sur une vente de son site français d'automobiles à Hambach", où devait commencer la production de modèles du constructeur allemand à l'automne.

Rolls Royce a chuté de 10% à 263,20 pence après avoir annoncé examiner la possibilité de renforcer ses finances mais sans avoir encore pris de décisions. Bloomberg avait révélé plus tôt dans la journée que le groupe pourrait vendre des actions ou céder des actifs.

afp/rp