Lausanne (awp/ats) - L'ancien numéro 2 de la FIFA Jérôme Valcke a été reconnu coupable de faux dans les titres vendredi par le Tribunal pénal fédéral. Quant aux deux autres accusés, le président du PSG Nasser Al-Khelaifi, et un homme d'affaires grec, ils sont acquittés.

Jérôme Valcke a été acquitté vendredi par la Cour des affaires pénales des accusations principales de corruption et de gestion déloyale dans l'affaire des droits de diffusion TV de plusieurs Coupes du monde de football. Il écope en revanche de 120 jours-amendes à 200 francs suisses avec sursis pour faux dans les titres.

L'ex-secrétaire général de la FIFA est condamné pour avoir trafiqué les comptes de sa société afin de dissimuler trois versements totalisant 1,25 million de francs suisses, effectués par le troisième accusé. Ces paiements étaient liés à l'attribution de droits de retransmission entre 2018 et 2030 pour la Grèce et l'Italie.

La cour conclut que Jérôme Valcke "a obtenu des avantages indus de ses deux co-accusés". Elle a estimé aussi qu'il a violé ses devoirs de gestion en acceptant ces avantages. Cependant, ceux-ci ne l'auraient pas amené à adopter un comportement contraire aux intérêts de la FIFA. Les contrats de retransmission conclus sous son influence étaient très avantageux pour la fédération. L'infraction de gestion déloyale n'a donc pas été retenue contre les trois prévenus.

Deux acquittements

Ses deux co-accusés, Nasser Al-Khelaifi, patron du groupe Bein Media et président du Paris-Saint-Germain (PSG), ainsi qu'un homme d'affaires grec ont été, pour leur part, acquittés. Le premier répondait d'instigation à gestion déloyale aggravée et le second d'instigation répétée à gestion déloyale aggravée et corruption active répétée.

Le tribunal met cependant à la charge des trois accusés les frais de procédure et leurs frais d'avocat. En outre, Jérôme Valcke est condamné à verser à la FIFA à titre de prétentions civiles les 1,25 million d'euros reçus de l'homme d'affaires grec ainsi que 500'000 francs suisses avancés pour l'achat de la luxueuse "Villa Bianca" en Sardaigne. Enfin, il doit payer 80'000 francs suisses à la FIFA pour ses frais dans la procédure.

Cette sentence met un terme à un procès qui s'est déroulé sur dix jours en septembre à Bellinzone. La procédure s'inscrivait dans les scandales qui ont secoué la Fédération internationale de football association (FIFA) depuis 2015.

Réquisitoire sévère

Le Ministère public de la Confédération (MPC) accusait Jérôme Valcke d'avoir proposé à la société Bein son soutien pour obtenir les droits de retransmission en Afrique du Nord et au Moyen-Orient des Mondiaux 2026 et 2030. En échange, le Français obtenait l'usage exclusif de la "Villa Bianca".

Dans une déclaration écrite communiquée vendredi à la presse, Nasser Al-Khelaifi indique: "Après quatre années d'allégations sans fondement, d'accusations fictives et d'atteintes constantes à ma réputation, la justice m'a entièrement blanchi. Le verdict confirme que j'ai toujours agi dans le respect le plus strict du droit et des procédures."

Le procureur avait requis des peines assorties du sursis partiel contre les trois accusés. Il demandait 36 mois contre Jérôme Valcke, 28 mois contre Nasser Al-Khelaifi et 30 mois contre l'homme d'affaires grec. Celui-ci ne s'était pas présenté devant la cour.

Le jugement de la Cour des affaires pénales n'est pas définitif. Il peut être attaqué dans les 10 jours devant la Cour d'appel du Tribunal pénal fédéral.

ats/rp