Les contrats à terme sur les indices new-yorkais préfigurent pour l'instant une ouverture de Wall Street en progression de moins de 0,2%, mais la tendance effective sera déterminée par le rapport mensuel du département du Travail.

Selon les économistes interrogés par Reuters, l'économie américaine devrait avoir créé 158.000 emplois non-agricoles en août après les 164.000 annoncés pour le mois précédent, le taux de chômage devrait rester stable à 3,7% et le salaire horaire moyen devrait avoir augmenté de 0,3% le mois dernier comme en juillet.

À Paris, le CAC 40 est pratiquement inchangé à 5.592,41 points à 11h15 GMT tandis qu'à Francfort, le Dax prend 0,39% et qu'à Londres, le FTSE 100 avance de 0,08%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 grappille 0,03%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,09% et le Stoxx 600 0,08%.

Les nouvelles économiques du jour en Europe ne font rien pour inciter à l'optimisme: la croissance dans la zone euro au deuxième trimestre a été confirmée à 0,2%, deux fois moins que sur janvier-mars, et la production industrielle allemande affiche une baisse inattendue en juillet, ce qui augure mal du troisième trimestre.

"La faiblesse de la production manufacturière s'est encore accentuée (-0,8% sur un mois)", constate Iaroslav Shelepko, économiste de Barclays, ajoutant que les chiffres de juillet "vont dans le sens de notre prévision d'une légère récession technique" en Allemagne.

Les indices européens n'ont par ailleurs profité que brièvement dans la matinée de l'annonce par la Banque populaire de Chine d'une nouvelle baisse du ratio de réserves obligatoires des banques, la troisième depuis le début de l'année.

"Cette décision montre que les autorités sont de plus en plus préoccupées mais elle est loin d'être suffisante pour stabiliser l'économie", estime Larry Ju, responsable Chine chez Macquarie Group à Hong Kong.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Le compartiment des biens et services industriels affiche l'une des meilleures performances sectorielles du jour en Europe, un gain de 0,56%, grâce entre autres à la progression de 3,77% de l'allemand Thyssenkrupp après l'annonce par le finlandais Kone (+2,18%) de son intention de présenter une offre de reprise de ses activités d'ascenseurs.

A Paris, Safran gagne 3,04%, porté par le relèvement de la recommandation de JPMorgan à "surperformance" au lendemain de la révision à la hausse de ses prévisions 2019.

A la baisse, l'opérateur de télécommunications Telenor cède 3,64% après l'abandon de son projet de coentreprise en Asie avec le malaisien Axiata .

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro repartent à la baisse après leur forte hausse de la veille, la plus marquée sur une séance depuis près d'un an, un mouvement de repli favorisé par la prudence de mise avant les chiffres de l'emploi américain.

Le rendement du Bund allemand à dix ans cède ainsi près de deux points de base à -0,604%; il était remonté en séance jeudi à -0,571%, son plus haut niveau depuis le 12 août.

Son équivalent américain reste en revanche orienté à la hausse, à 1,5874%, portant à plus de huit points de base son rebond depuis le début de la semaine.

CHANGES

Le dollar s'apprécie très légèrement face à un panier de devises de référence mais il se dirige vers une baisse hebdomadaire de plus de 0,4%, conséquence de l'anticipation d'une nouvelle baisse de taux de la Réserve fédérale le 18 septembre.

L'euro revient autour de 1,1025 dollar.

La livre sterling, elle, cède du terrain face au dollar comme face à l'euro dans un climat d'incertitude persistante sur le Brexit.

Le yuan chinois profite par ailleurs de la baisse du ratio des réserves obligatoires et s'apprécie de 0,4% contre le dollar sur le marché "offshore".

PÉTROLE

Les cours du brut cèdent plus de 1%, les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine continuant de peser sur le marché pétrolier malgré les annonces de jeudi sur une possible reprise des discussions.

Le Brent s'achemine néanmoins vers sa quatrième semaine consécutive de hausse et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) vers sa deuxième.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Marc Angrand