La séance est aussi marquée par le recul des rendements de la dette italienne après l'abaissement de la prévision de déficit 2019 et par la bonne tenue de la livre sterling au lendemain du rejet de la motion de défiance visant la Première ministre britannique, Theresa May.

Les contrats à terme sur les principaux indices américains suggèrent une ouverture en baisse de 0,22% pour le Dow Jones, en repli de 0,06% pour le Standard & Poor's 500 mais en hausse de 0,12% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 perd 0,33% à 4.893,40 points à 12h05 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,12% et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,4%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,33%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro est inchangé et le Stoxx 600 recule de 0,29%.

Milan et Madrid évoluent dans le vert avec des gains respectifs de 0,49% et 0,65%.

La BCE devrait laisser ses taux d'intérêt inchangés à l'issue de sa réunion de politique monétaire mais les investisseurs attendent surtout qu'elle confirme l'arrêt définitif de ses achats de titres sur les marchés à la fin du mois et qu'elle précise les modalités du réinvestissement des tombées de son portefeuille obligataire. Ils prévoient aussi une révision à la baisse des prévisions économiques de l'institution.

"Nous restons attentifs à tout changement de détail susceptible d'influencer la politique de pilotage des anticipations de la BCE sur les taux et l'intégration dans les cours par le marché d'un cycle de resserrement (même timide)", expliquent les économistes de Société générale.

Autre grand rendez-vous du jour: le Conseil européen à Bruxelles, qui se prolongera vendredi. Censé initialement se concentrer sur le renforcement de la zone euro, il devrait de nouveau être animé par les interrogations sur le Brexit à trois mois et demi de la sortie prévue du Royaume-Uni de l'Union.

Selon un texte en préparation, l'UE "se tient prête à étudier si de nouvelles garanties peuvent être apportées" aux Britanniques pour faciliter l'adoption du projet d'accord sur le Brexit.

Le dossier italien, lui, se fait moins pressant après l'annonce par le gouvernement de Giuseppe Conte d'un objectif de déficit budgétaire 2019 ramené à 2,04% du produit intérieur brut (PIB), contre 2,4% initialement.

VALEURS EN EUROPE

La perspective d'un compromis entre Rome et Bruxelles sur le budget profite aux valeurs bancaires italiennes, dont l'indice de référence progresse de 1,55%. Intesa Sanpaolo prend 1,66% et UniCredit 2,22%.

La plus forte progression sectorielle en Europe est pour le compartiment automobile, qui s'adjuge 0,73%. Il est tiré entre autres par l'équipementier français Plastic Omnium, qui avance de 3,87%, les objectifs à l'horizon 2021 présentés avant l'ouverture ayant rassuré les analystes.

Dans le rouge, le distributeur allemand Metro perd 9,01%, la plus forte baisse du Stoxx 600, après avoir annoncé s'attendre à une baisse de son bénéfice annuel.

Plus spectaculaire encore, la chute de 23,72% du gestionnaire d'actifs suisse GAM, au plus bas depuis plus de 20 ans après avoir averti sur ses résultats, renoncé à verser un dividende pour 2018 et dit s'apprêter à réduire ses effectifs de 10%.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

TAUX

Sur le marché obligataire, le fait du jour, en attendant les annonces de la BCE, est le reflux marqué des rendements italiens, reflet du soulagement des investisseurs après le choix de Rome de réduire sa prévision de déficit 2019.

Le rendement italien à deux ans est ainsi revenu sous 0,5% pour toucher son plus bas niveau depuis le mois de mai.

Le dix ans, sous 2,9%, est au plus bas depuis septembre, tout comme l'écart de rendement avec son équivalent allemand, référence pour la zone euro, proche de 260 points de base contre plus de 330 points il y a moins d'un mois.

CHANGES

Lui aussi soutenu par le soulagement sur le budget italien, l'euro s'apprécie légèrement face au dollar à 1,1376, même si les mouvements restent limités avant les décisions de la BCE.

La livre sterling, quant à elle, conforte ses gains face au dollar et à l'euro après le rejet de la motion de défiance de députés conservateurs contre Theresa May, même si l'issue du scrutin interne aux "Tories" est considéré par de nombreux analystes comme une victoire à la Pyrrhus.

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations de la monnaie américaine face à un panier de référence de six devises, est pratiquement inchangé.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en baisse, sous 60 dollars le baril pour le Brent et sous 51 dollars pour le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), poursuivant le repli entamé mercredi après l'annonce d'une baisse moins marquée qu'attendu des stocks aux Etats-Unis.

Dans ses nouvelles prévisions, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que le marché devrait se trouver en situation de déficit plus tôt que prévu à la suite de l'accord de réduction de la production de l'"Opep+" et de la décision du Canada de réduire son offre.

MÉTAUX

Les cours du cuivre et du nickel sont en hausse, soutenus par les espoirs de progrès dans les discussions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

Dernier signal positif en date aux yeux des investisseurs dans ce dossier: la Chine a réalisé mercredi son premier achat important de soja américain depuis la trêve conclue entre Donald Trump et son homologue Xi Jinping le 1er décembre.

Le cours de l'or est en baisse pour la troisième séance d'affilée, le regain d'appétit pour le risque observé ces derniers jours le privant de son attrait de valeur refuge.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand