Wall Street est attendue sans tendance claire jeudi à l'ouverture et les Bourses européennes reculent à mi-séance avec un repli particulièrement marqué à Londres, la Banque d'Angleterre n'ayant rien fait pour rassurer sur la vigueur de la reprise de l'économie britannique.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture hésitante à Wall Street mais la tendance pourrait évoluer avec la publication, une heure avant l'ouverture, des chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage, surtout s'ils confirment le ralentissement des embauches signalé mercredi par l'enquête ADP sur l'emploi privé, en attendant la publication, vendredi, du rapport mensuel du département du Travail.

À Paris, le CAC 40 perd -0,87% à 4 890,53 points vers 11h00 GMT. À Francfort, le Dax cède -0,53% et à Londres, le FTSE recule de -1,71%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne -0,7%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro -0,75% et le Stoxx 600 -0,72%.

La Bourse de Londres est pénalisée par les annonces de la Banque d'Angleterre, qui a déclaré jeudi s'attendre à ce que l'économie britannique mette plus de temps que prévu initialement pour retrouver son niveau d'avant la pandémie.

La banque centrale du Royaume-Uni a décidé à l'unanimité de laisser son taux directeur inchangé à 0,1% et de ne pas modifier son programme d'achats d'obligations sur les marchés, même si elle prévoit désormais que l'économie ne retrouvera pas son niveau de la fin 2019 avant la fin 2021.

VALEURS EN EUROPE

Tous les indices sectoriels européens sont dans le rouge, avec des replis supérieurs à 2% pour les ressources de base et l'énergie.

A Paris, l'action Crédit agricole (-1,3593%) s'est retournée à la baisse après avoir progressé à l'ouverture, les investisseurs accueillant positivement dans un premier temps des résultats trimestriels mitigés.

L'assureur Axa perd -4,3409% après avoir indiqué qu'il renonçait à deux de ses objectifs financiers pour 2020 en raison de la crise économique et sanitaire et qu'il ne verserait pas de dividende supplémentaire cette année.

Contre la tendance à Paris, Eurofins Scientific bondit de 17,2185%, de loin la plus forte progression du SBF 120, et évolue à un niveau record après avoir publié des résultats semestriels salués par le marché.

A Francfort, Adidas gagne 3,46% après des résultats eux aussi bien accueillis.

CHANGES/TAUX

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de six autres devises internationales, se stabilise à proximité d'un creux de deux ans. L'euro cède un peu de terrain, autour à 1,1846 dollar.

La livre a atteint un pic de cinq mois face au dollar, à 1,3182, après que la Banque d'Angleterre a mis en garde contre les risques d'un recours à des taux d'intérêt négatifs.

"Dans l'ensemble, les perspectives économiques de la BoE sont relativement moins accommodantes que prévu et l'absence d'un signal fort en faveur de taux négatifs ouvre la porte à de nouveaux gains pour la livre à court terme", commentent dans une note les analystes de MUFG.

Sur le marché obligataire, le rendement du Bund à 10 ans perd près de trois points de base -0,531% et son équivalent américain cède près de deux points de base à 0,525% en attendant les chiffres du chômage.

PÉTROLE

Les contrats à terme sur le brut reculent en raison des craintes persistantes pour la demande. Le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 0,7% à 41,91 dollars le baril et le Brent de mer du Nord cède 0,1% à 45,13 dollars.

Les deux contrats ont atteint mercredi des pics de cinq mois après l'annonce d'une baisse beaucoup plus forte que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.

MÉTAUX

L'or poursuit sa hausse, se rapprochant de son record absolu signé la veille à 2.055,10 dollars l'once, avec l'affaiblissement continu du dollar américain et les espoirs de nouvelles mesures de relance aux Etats-Unis pour atténuer les retombées économiques de la pandémie.

(Edité par Myriam Rivet)

par Patrick Vignal