Les contrats à terme signalent un repli de 0,1% à 0,2% des indices de référence de la Bourse de New York en début de séance sur fond de signaux contradictoires sur un dossier qui pèse sur les marchés mondiaux depuis un an et demi.

La tendance pourrait évoluer avec la publication à 12h30 GMT, soit une heure avant l'ouverture, des chiffres hebdomadaires des inscriptions au chômage aux Etats-Unis et de ceux des prix à la consommations en septembre. À Paris, le CAC 40 prend 0,18% à 5.509,19 points vers 11h15 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,06% et à Londres, le FTSE perd 0,13%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,19%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,12% et le Stoxx 600 de 0,26%.

Les plus hauts responsables américains et chinois en charge du dossier de la guerre commerciale se retrouvent à Washington pour la première fois depuis fin juillet, en principe pour deux jours de discussions. Mercredi, Donald Trump a évoqué "de grandes chances" de conclure un accord mais un responsable chinois, sous couvert de l'anonymat, a estimé que parvenir à un compromis ne serait "pas une tâche facile".

Dernière illustration en date de la tension persistante entre les deux parties: le ministère des Affaires étrangères chinois a appelé les Etats-Unis à cesser d'exercer des "pressions déraisonnables" sur les entreprises chinoises, dont le géant des équipements de réseaux Huawei.

La Chine reste sous la menace d'un relèvement à 30% des droits de douane américains sur quelque 250 milliards de produits importés aux Etats-Unis à compter du 15 octobre.

L'opposition entre les deux premières économies du monde, qui dépasse le cadre du commerce, ne devrait pas prendre fin cette semaine mais le scénario du pire devrait être évité, dit à Reuters Philippe Müller, responsable des thématiques d'investissement chez UBS Wealth Management.

VALEURS EN EUROPE

La tendance en Europe est portée par le secteur des ressources de base, qui prend 1,35%, ce qui pourrait témoigner d'un optimisme prudent sur le commerce, d'autant plus que le compartiment automobile, lui aussi en première ligne sur ce front, gagne 0,82%.

Parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600, LVMH bondit de 3,73% après l'annonce d'une croissance de 17%, nettement supérieure aux attentes, de ses ventes au troisième trimestre.

La maison mère de Louis Vuitton entraîne dans son sillage la plupart des grandes valeurs européennes du luxe: Kering prend 2,89% et Moncler 2,02%.

A la baisse, Philips chute de 8,51% après avoir averti qu'il n'atteindrait pas son objectif de marge cette année en raison de l'impact des barrières douanières.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat de la zone euro repartent nettement à la hausse, à -0,517% pour le Bund allemand à dix ans, qui prend près de quatre points de base.

Sur le marché obligataire américain, les rendements des emprunts de référence ont fini en hausse mercredi, la séance ayant été marquée par un regain d'optimisme sur le commerce ainsi que par l'adjudication de 24 milliards de dollars de titres à dix ans. Le 10 ans se stabilise jeudi juste en dessous de 1,59%.

Le marché attend à 11h30 GMT la publication du compte rendu de la réunion de politique monétaire du 12 septembre de la Banque centrale européenne (BCE) puis les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis avant une adjudication de bons du Trésor à 30 ans.

CHANGES

Stable en début de journée en Asie, le dollar est désormais clairement orienté à la baisse face aux autres grandes devises, l'indice mesurant ses fluctuations contre un panier de référence reculant de 0,41%.

L'euro en profite pour remonter au-dessus de 1,10 dollar, au plus haut depuis le 25 septembre.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en légère baisse, l'incertitude sur le commerce USA-Chine alimentant les interrogations sur l'évolution de la demande mondiale.

Le Brent abandonne 0,26% à 58,32 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 0,1% à 52,50 dollars.

Les doutes sur l'issue des négociations de Washington s'ajoutent à l'impact baissier de la hausse plus marquée qu'attendu des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.

(Édité par Marc Angrand)

par Patrick Vignal