PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues sur une note prudente à l'ouverture mercredi après deux séances consécutives de hausse alors que la Réserve fédérale américaine (Fed) doit rendre ses décisions de politique monétaire à l'issue de deux jours de débats.

Les contrats à terme sur indices suggèrent un recul de 0,20% pour le CAC 40 à Paris. Le FTSE 100 à Londres est attendue en repli de 0,13% et l'EuroStoxx 50 en baisse de 0,05%. Le Dax à Francfort pourrait en revanche grignoter 0,08%.

Le communiqué de politique monétaire de la Fed est prévu à 18h00 GMT et sera suivi une demi-heure plus tard d'une conférence de presse de son président, Jerome Powell, qui a déclaré ce mois-ci que l'évolution du coût du crédit aux Etats-Unis dépendrait des données macroéconomiques reçues jusqu'à cette réunion.

Les turbulences autour du secteur bancaire depuis l'effondrement de la banque américaine SVB, suivi du plan de sauvetage de Credit Suisse, rachetée par sa concurrente UBS, ont cependant amené certains investisseurs à spéculer sur une pause dans la remontée des taux d'intérêt de la Fed alors qu'une hausse de 50 points de base était quasiment acquise avant ces événements.

Selon Goldman Sachs, un stress bancaire équivaut quasiment à une hausse de taux de 25 points de base, ce qui justifierait une pause. La probabilité d'un statu quo est évaluée actuellement par les marchés monétaires à 15%. Celle d'un relèvement d'un quart de point est estimée à 85%, ce qui porterait l'objectif des "fed funds" dans une fourchette de 4,75%-5%. Le rendement des bons du Trésor américain à deux ans, le plus sensible aux variations sur les taux, s'affiche mercredi à 4,11%, contre plus de 5% le 9 mars dernier.

Côté statistiques économiques, les prix à la consommation (CPI) ont réaccéléré en Grande-Bretagne à 10,4% sur un an en février alors que la Banque d'Angleterre (BoE) doit rendre ses décisions de politique monétaire jeudi. Avant cette publication, les traders étaient partagés entre une hausse des taux de la BoE de 25 points de base et un statu quo.

LES VALEURS A SUIVRE EN EUROPE :

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en nette hausse mardi alors que les craintes sur le secteur bancaire se sont estompées et que les investisseurs ont tourné leur attention vers la Fed.

L'indice Dow Jones a gagné 0,98%, ou 316,02 points, à 32.560,60 points.

Le S&P-500, plus large, a pris 51,30 points, soit 1,30%, à 4.002,87 points.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 184,57 points (1,58%) à 11.860,11 points.

La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a déclaré que le système bancaire américain avait été stabilisé grâce à des mesures décisives des régulateurs, selon des remarques préparées pour un discours devant l'Association nationale des banquiers, tout en prévenant que des actions supplémentaires pourraient être nécessaires.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo, fermée mardi en raison d'un jour férié au Japon, a rouvert mercredi avec un indice Nikkei qui a terminé la séance sur un gain de 1,93% à 27.466,61 points. Le Topix, plus large, a avancé de 1,74% à 1.962,93 points.

En Chine, le SSE Composite de Shanghai a pris 0,31% et le CSI 300 a gagné 0,43%.

L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) de progresse de 1,3%.

CHANGES

Le dollar, à un creux de près de cinq semaines, est quasiment inchangé (+0,01%) mercredi face à un panier de devises de référence avant la Fed.

L'euro est également stable (-0,02%), à 1,0765 dollar.

TAUX

Les rendements des bons du Trésor américain à dix ans et deux ans repartent à la baisse, respectivement à 3,57% (-3 points) et 4,11% (-6 points) après leur forte hausse de la veille liée à l'amélioration du moral des investisseurs.

En Europe, les rendements du Bund allemand à dix ans et à deux ans progressent respectivement de trois points de base à 2,30% et 10,2 points à 2,68%.

PÉTROLE

Les cours pétroliers reculent après deux séances consécutives de hausse, pénalisés par des stocks de brut supérieurs aux attentes la semaine dernière aux Etats-Unis, selon les données de l'American Petroleum Institute rapportées par des sources.

Le Brent cède 0,49%, à 74,95 dollars le baril, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule également de 0,57%, à 69,27 dollars.

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(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Matthieu Protard et Kate Entringer)

par Claude Chendjou