PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les Bourses européennes reculent à mi-séance mardi, le repli marqué des valeurs technologiques l'emportant sur l'effet de la hausse des cours des matières premières tandis que les interrogations sur l'attitude des banques centrales continuent d'inciter les investisseurs à la prudence.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en repli d'environ 0,1% pour le Dow Jones, 0,4% pour le Standard & Poor's 500 et 1,5% pour le Nasdaq, qui a déjà perdu 4% sur les cinq dernières séances.

À Paris, le CAC 40 perd 0,12% à 5.760,27 points à 12h00 GMT. A Londres, le FTSE 100 cède 0,29% et à Francfort, le Dax recule de 1,14%.

L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,78%, le FTSEurofirst 300 de 0,93% et le Stoxx 600 de 0,93%. L'indice de volatilité de l'EuroStoxx 50, en hausse de 6,48%, a touché en milieu de matinée son plus haut niveau depuis trois semaines.

Les investisseurs attendent à partir de 15h00 GMT l'audition au Sénat à Washington de Jerome Powell. Le président de la Réserve fédérale profitera sans doute de l'occasion pour réaffirmer que la banque centrale est prête à maintenir ses soutiens à l'économie mais les marchés sont surtout à l'affût de ses commentaires sur leurs deux grandes préoccupations du moment: la remontée rapide des rendements obligataires d'une part, la possibilité d'un retour de l'inflation d'autre part.

"Toute allusion à un plan visant à réagir à la hausse de l'inflation en augmentant les taux d'intérêt pourrait entraîner une vente de panique sur le marché obligataire et augmenter la demande de billet vert", estime Ricardo Evangelista, analyste senior d'ActivTrades.

VALEURS EN EUROPE

Le recul sectoriel le plus marqué du jour en Europe est pour le compartiment des hautes technologies, dont l'indice Stoxx perd 2,67%, sa plus forte baisse depuis fin octobre.

Il souffre notamment d'un nouvel accès de faiblesse du secteur des semi-conducteurs: le néerlandais ASML cède 2,92%, le franco-italien STMicroelectronics 3,81% et l'autrichien AMS 2,7%. Parmi les éditeurs de logiciels, Dassault Systèmes abandonne 3,54% et SAP 2,02%.

Dans le secteur bancaire, HSBC recule de 2,31% après la publication de ses résultats annuels et la révision à la baisse de son objectif de rentabilité à moyen terme.

A la hausse, plusieurs valeurs du transport, du tourisme et du commerce profitent des espoirs placés dans la levée annoncée de mesures de confinement au Royaume-Uni: la compagnie aérienne Ryanair gagne 3%, l'hôtelier Accor 1,17%, l'exploitant de centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield 2,99%. Airbus et Safran prennent respectivement 2,95% et 2,53%.

TAUX

Si le rendement des bons du Trésor américain à dix ans varie peu à 1,3704%, il reste proche du pic d'un an touché mardi à 1,3940%. Et les rendements de référence européens, eux, sont clairement orientés à la hausse: celui du Bund allemand à dix ans prend près de cinq points de base à -0,297% et son équivalent français plus de 5,5 points à -0,0432%.

Ils profitent toujours des déclarations de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), selon lesquels cette dernière surveille attentivement l'évolution du marché obligataire.

Ce dernier a peu réagi aux chiffres définitifs de l'inflation dans la zone euro en janvier, Eurostat ayant confirmé la hausse de 0,9% sur un an des prix à la consommation, après cinq mois passés en territoire négatif.

CHANGES

Toujours soutenu par les perspectives de reprise économique et la remontée des rendements des Treasuries, le dollar est reparti à la hausse après avoir touché en début de journée un plus bas de six semaines face à un panier de devises de référence.

L'"indice dollar" progresse désormais de 0,14%. L'euro est pratiquement inchangé autour de 1,2150.

La livre sterling, elle, continue de profiter des annonces de Londres sur la levée progressive du confinement dans les semaines à venir: elle s'apprécie de 0,2% environ face au dollar comme face à l'euro.

PÉTROLE

Le marché pétrolier est soutenu à la fois par la perspective d'une levée progressive des mesures de confinement dans plusieurs grands pays consommateurs (Etats-Unis et Grande-Bretagne entre autres) et par la réduction de la production américaine liée à la vague de froid.

Les prévisions optimistes publiées par plusieurs acteurs du marché du négoce, dont Goldman Sachs, qui voit le cours du Brent atteindre 70 dollars au deuxième trimestre, contribuent aussi à la hausse.

Le Brent gagne 0,6% à 65,63 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,66% à 62,11 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand