La prudence est également de mise avant la publication, à 12h30 GMT, du rapport mensuel du département du Travail aux Etats-Unis.

À Paris, le CAC 40 recule de 0,21% à 5.232,91 points vers 11h05 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,32% et à Londres, le FTSE abandonne 0,94%, pénalisé en outre par la vigueur de la livre sterling.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 0,28%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro baisse de 0,42% et le Stoxx 600 de 0,25%.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en repli de l'ordre de 0,1% à 0,2% mais la tendance pourrait évoluer après les chiffres de l'emploi.

Le consensus Reuters table sur un rebond des créations de postes à 191.000 en août après 145.000 en juillet et sur une accélération de la hausse du salaire horaire moyen à 2,7% en rythme annuel.

Les tensions commerciales restent toutefois le principal facteur dictant la prudence aux investisseurs. La période de consultation sur le projet d'extension des droits de douane américains sur 200 milliards de dollars (172 milliards d'euros) de produits importés de Chine étant officiellement close, le président américain, Donald Trump, a désormais le champ libre pour engager une nouvelle offensive contre Pékin.

A cette inconnue s'ajoutent les informations de CNBC selon lesquelles Donald Trump a déclaré à un chroniqueur du Wall Street Journal qu'il pourrait engager des discussions commerciales avec le Japon.

Ce regain de tensions sur le commerce international a pesé toute cette semaine sur les marchés d'actions qui s'acheminent vers leur plus fort repli hebdomadaire en près de six mois.

L'indice mondial MSCI, qui regroupe 47 marchés, accuse un recul de 1,7% depuis vendredi dernier.

LE STERLING BONDIT

Aux craintes commerciales s'ajoutent les inquiétudes liées aux difficultés de plusieurs pays émergents et au repli ces derniers jours du secteur technologique américain sur des craintes de réglementation accrue.

L'aversion au risque sur les marchés favorise globalement un repli sur les actifs jugés refuges.

Sur les changes, les investisseurs se tournent ainsi vers le yen ou encore le franc suisse quand d'autres monnaies souffrent, à l'instar du dollar australien tombé à un plus bas de deux ans et demi.

L'euro résiste pour sa part, se maintenant autour de 1,1630 dollar, en dépit de la déception sur les indicateurs allemands du jour, avec une baisse inattendue de la production industrielle et des exportations. Ces reculs suggèrent que la montée des barrières commerciales commence à pénaliser la première économie d'Europe, très tournée vers l'export.

La livre sterling bondit pour sa part après des déclarations du négociateur de l'Union européenne sur le Brexit, Michel Barnier, qui s'est dit ouvert à des aménagements dans les discussions en cours sur un accord de sortie.

Globalement, le dollar se replie légèrement face à un panier de devises de référence.

Sur le marché obligataire, la baisse des rendements italiens se poursuit: celui des BTP à dix ans reflue de huit points de base sous 2,82% et le deux ans confirme son retour sous le seuil symbolique de 1%.

La politique budgétaire du gouvernement italien devrait être évoquée lors de la réunion ce vendredi de l'Eurogroupe à Bruxelles.

SPÉCULATIONS SUR ILIAD

Côté actions, les segments les plus défensifs se distinguent: les secteurs des télécoms (+0,67%), de l'immobilier (+0,22%) et de la santé (+0,23%) sont recherchés, à l'inverse des banques (-1,38%) ou des ressources de base (-0,75%).

Aux valeurs, Kering gagne 2,56%, la plus forte hausse du CAC, après son entrée dans la liste de valeurs recommandées "Conviction List" de Goldman Sachs, la banque américaine estimant injustifiée sa décote par rapport à ses grands rivaux.

La plus forte hausse du Stoxx 600 est pour Iliad, la maison mère de Free, qui prend 4,58%, des analystes évoquant l'éventualité d'un retrait de la cote de l'opérateur télécoms dans le cadre de la réorganisation des participations de Xavier Niel, le fondateur et principal actionnaire du groupe.

Safran (+1,34%) profite quant à lui du relèvement de la recommandation de Deutsche Bank, qui passe à l'achat.

A la baisse, International Consolidated Airlines Group, la maison mère de British Airways et Iberia, cède 3,46% après l'annonce d'une enquête sur un vol présumé de données personnelles d'une partie des clients de la compagnie britannique.

Lanterne rouge du CAC 40, Schneider Electric perd 2,92%, Legrand 1,65% et Rexel 3,59% au lendemain d'une série de perquisitions dans le cadre d'une enquête sur des soupçons d'entente illicite.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut sont en légère hausse, soutenus par l'annonce jeudi d'une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis, tombés à leur plus bas niveau depuis 2015, un facteur qui prend le pas sur les tensions commerciales et les signes de ralentissement économique.

(Édité par Patrick Vignal)

par Blandine Henault