À Paris, le CAC 40 a fini en hausse de 0,44% (23,33 points) à 5.390,95 points après un pic à 5.408,75. A Londres, le FTSE 100 a gagné 0,16% mais à Francfort, le Dax a reculé de 0,09% après avoir cédé jusqu'à 0,3%.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,12%, le FTSEurofirst 300 0,06% et le Stoxx 600 0,09%. Madrid, Milan, Amsterdam et Stockholm ont fini dans le rouge.

Les marchés pourraient rester hésitants jusqu'à l'annonce, mercredi à 18h00 GMT, des décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale. La banque centrale américaine devrait certes prolonger le statu quo sur les taux mais les marchés attendent des précisions sur les perspectives économiques et surtout sur la possibilité d'une baisse prochaine de taux face aux tensions commerciales et aux signes de ralentissement économique.

"La Fed se trouve face à une situation très délicate", estime Emmanuel Auboyneau, gérant associé d'Amplegest. "D'un côté la pression des marchés pour une baisse des taux directeurs est de plus en plus forte. (...) D'un autre côté les chiffres actuels de l'économie américaine ne justifient en aucun cas une baisse des taux courts (emploi, consommation, confiance...)."

Selon le baromètre FedWatch de CME Group, la probabilité estimée par les investisseurs d'une baisse de taux dès mercredi oscille autour de 20% alors que plus de 80% des investisseurs tablent sur au moins une baisse d'ici fin juillet.

Parallèlement aux décisions de la Fed, les marchés attendent dans les jours à venir des déclarations de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), au Forum de Sintra, puis les décisions de la Banque du Japon et de la Banque de Norvège jeudi.

VALEURS

En Europe, les valeurs de l'industrie aéronautique se sont distinguées à la hausse, portées par les annonces de gros contrats au Salon du Bourget. Airbus a gagné 2,11%, la meilleure performance du CAC 40, avec à la clé un nouveau record à 125,14 euros. Safran a pris 1,55% et BAE Systems 0,76%.

Autre hausse notable, celle de 1,36% de Deutsche Bank après les informations selon lesquelles le groupe allemand envisage de créer une structure de défaisance regroupant 50 milliards d'euros d'actifs.

A l'opposé, le secteur du transport aérien a souffert de l'avertissement de Lufthansa sur ses résultats. L'action du groupe allemand a chuté de 11,62%, Ryanair de 4,39%, Easyjet de 4,37% et Air France-KLM de 4,42%.

H&M a perdu 3,9% après ses ventes trimestrielles, qui n'ont pas suffi pas à dissiper les inquiétudes sur l'évolution des marges du géant suédois du prêt-à-porter.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait dans le vert, le Dow Jones s'adjugeant 0,22%, le Standard & Poor's 500 0,23% et le Nasdaq Composite 0,72%.

Boeing prenait 2,26%, la meilleure performance du Dow, tandis que les poids lourds des hautes technologies étaient entourées: Cisco gagnait 0,88%, Apple 0,8% et Intel 0,45%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, l'indice "Empire State" d'activité manufacturière dans la région de New York a chuté à -8,6 en juin contre 17,8 en mai, avec une chute des entrées de commandes.

L'indice NAHB de confiance des professionnels du secteur de l'immobilier a accusé un tassement inattendu en juin à 64.

CHANGES

Le dollar est en légère baisse face à un panier de devises de référence après l'indice "Empire State" mais il reste proche du plus haut de deux semaines atteint en début de séance.

L'euro remonte à 1,1228 dollar après être tombé à 1,1205; il était tombé vendredi à 1,1200 dollar pour la première fois depuis le 3 juin.

La livre sterling, elle, a touché un plus bas de cinq mois et demi face au dollar comme face à l'euro, la perspective de voir l'ex-maire de Londres Boris Johnson succéder à Theresa May à la tête du gouvernement britannique ravivant la crainte d'un Brexit "dur".

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat européens de référence étaient en légère hausse en fin de séance mais à -0,245%, celui du Bund allemand à dix ans peine à s'éloigner du plus bas historique touché vendredi à -0,271%.

Les rendements américains, qui étaient orientés à la hausse en début de journée, ont réduit leurs gains après l'ouverture de Wall Street, le dix ans revenant à son niveau de vendredi soir, autour de 2,09%.

PÉTROLE

Sur le marché pétrolier, les craintes d'un ralentissement marqué de la demande l'emportent de nouveau sur les tensions géopolitiques, ce qui se traduit par une légère baisse des cours.

Le Brent cède 0,65% à dollars le baril après être tombé à 61,12 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 0,44% à dollars après un plus bas à 51,77 dollars.

Le fait que l'Arabie saoudite ait réaffirmé viser une prolongation de l'accord "Opep+" de limitation de la production, un facteur clé de soutien au cours, n'a pas eu d'effet notable.

A SUIVRE MARDI :

La journée de mardi sera animée entre autres par un discours de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), au Forum de Sintra, par l'indice mensuel ZEW du sentiment des investisseurs en Allemagne et par les chiffres des mises en chantier en mai aux Etats-Unis.

(Édité par Véronique Tison)

par Marc Angrand