Doha (awp/afp) - La compagnie aérienne Qatar Airways, doublement affectée par un boycott régional et la pandémie de Covid-19, a indiqué dimanche avoir reçu près de 2 milliards de dollars d'aide publique pour faire face à l'"une des années les plus difficiles" de son histoire.

Le Qatar a volé au secours de la compagnie dont il est propriétaire à 100% en lui versant une avance de 7,3 milliards de riyals (2 milliards de dollars), qui sera suivie de l'émission de 730 millions d'actions destinées à l'Etat.

"Qatar Airways a l'habitude de faire face à des défis exceptionnels mais l'année 2019-2020 a été l'une des plus difficiles" de son histoire, a souligné la compagnie dans un communiqué introduisant son rapport annuel.

La pandémie combinée au boycott économique du Qatar par quatre pays arabes et la liquidation d'Air Italy, détenue à 49% par Qatar Airways, ont entraîné une perte nette de 7 milliards de riyals (1,92 milliard de dollars) pour la compagnie pour l'exercice s'achevant au 31 mars, soit près de deux fois les pertes de l'année dernière.

"Sans les circonstances exceptionnelles de l'année fiscale 2020, nos résultats auraient été meilleurs que ceux de l'année précédente", a déclaré, dans le communiqué, le PDG de compagnie, Akbar al-Baker.

Au cours de l'année fiscale 2019-2020, les recettes ont pourtant augmenté de 6,5% pour atteindre 51,1 milliards de riyals, la capacité en sièges a augmenté de 3,2 % et le fret a progressé de 2,8%.

En juin l'entreprise avait annoncé qu'elle allait réduire les salaires des pilotes étrangers et en licencier d'autres.

Les Émirats arabes unis, qui étaient un marché clé pour Qatar Airways, ainsi que l'Arabie saoudite, Bahreïn et l'Égypte, ont imposé un boycott du Qatar en juin 2017, cessant notamment toute liaison aérienne avec lui et lui interdisant leur espace aérien.

Ils accusent Doha d'avoir des liens avec des groupes islamistes extrémistes et d'être trop proche de l'Iran, rival régional de Ryad, accusations que le Qatar nie.

Qatar Airways est la deuxième compagnie du Moyen-Orient après Emirates, basée à Dubaï, et a une flotte moderne de 250 appareils cloués en partie au sol en raison du ralentissement du transport aérien.

Le 22 juillet, Qatar Airways a demandé à l'Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis, à Bahreïn et à l'Egypte, 5 milliards de dollars de dédommagements pour lui avoir fermé leurs espaces aériens depuis trois ans.

La demande a été faite après que la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l'ONU basée à La Haye, s'est prononcée en faveur du Qatar, estimant que l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) était compétente pour régler un différend sur le survol des espaces aériens.

afp/rp