WASHINGTON, 9 novembre (Reuters) - Randal Quarles, le vice-président de la Réserve fédérale américaine en charge de la réglementation financière, a promis vendredi que la banque centrale allait réexaminer les modalités d'une nouvelle règle de solvabilité imposée aux banques connue sous l'appellation de "stress capital buffer" face à l'inquiétude du secteur.

S'exprimant lors d'une conférence à Washington, il s'est aussi prononcé en faveur d'un assouplissement des tests de résistance annuels des banques.

La Fed a proposé en avril l'instauration d'un "stress capital buffer" (SCB, littéralement "coussin de capital de stress") censé compléter l'exercice annuel des tests de résistance en l'adaptant aux caractéristiques de chacune des banques.

Mais Randal Quarles a déclaré que la Fed allait revoir son projet afin de rendre le futur régime de supervision et de solvabilité des banques plus simple et plus prévisible.

Il a ajouté que la banque centrale envisageait une modification qui permettrait à une banque de connaître les conclusions de l'évaluation de la Fed avant tout plan de distribution de liquidités.

Les règles actuelles obligent au contraire les banques à soumettre à la Fed leurs projets de distribution de liquidités, ce qui peut les mettre en difficulté, la réponse de la banque centrale étant rendue publique qu'elle soit positive ou négative.

Randal Quarles a aussi expliqué que la Fed envisageait de réduire la volatilité des résultats des "stress tests" pour prendre en considération l'augmentation importante des réserves de fonds propres des banques depuis la crise financière.

Il s'est en outre prononcé pour le retrait du pouvoir donné à la Fed de fonder sur des motifs "qualitatifs" un éventuel rejet d'un projet de distribution d'une banque.

Les établissements bancaires critiquent depuis longtemps cette règle, qu'ils jugent arbitraire et opaque.

Plus largement, les banques implantées aux Etats-Unis estiment que les tests de résistance de la Fed sont réalisés sur la base de scénarios exagérément pessimistes et se traduisent par des contraintes superflues en matière de fonds propres.

Randal Quarles a dit que la banque centrale envisageait de prendre davantage en considération les remarques des banques sur le modèle et les scénarios des tests.

La Fed a longtemps été réticente à cette idée, craignant que les banques ne trouvent les moyens de réussir les tests sans avoir réduit leur exposition réelle aux risques, mais Randal Quarles a estimé qu'une surveillance attentive devrait suffire à éviter une telle dérive.

"J'ai toujours été un peu sceptique à ce sujet, sur la capacité des entreprises à le contourner", a-t-il dit.

(Michelle Price et Pete Schroeder; Marc Angrand pour le service français, édité par Marc Joanny)