Nous comparons le profil (secteurs et sous-secteurs) du STOXX 600 avec différents TOPS pour évaluer les secteurs porteurs et ceux en stagnation-déclin. Nous regardons tout d’abord le TOP 50 des entreprises les plus lourdes (TOP 50 CAPI), puis le TOP 50 de celles ayant grossi le plus depuis janvier (TOP 50 VALORISATION). Pour finir, nous croisons les capitalisations avec les évolutions dans un TOP 50 PERF afin d'obtenir les entreprises qui ont eu le plus d’impact sur l’indice entre janvier et août 2019. Sur le TOP 50 PERF nous étudions les secteurs et sous-secteurs des entreprises comme précédemment, ainsi que leurs profils (cycliques, défensives, consommation de base ou discrétionnaire).

Débutons par un rappel. A la fin de l'été 2019, la moitié des entreprises du STOXX 600 sont financières, industrielles ou dans le domaine des matériaux de base.

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Ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup de banques ou d'industrielles dans l'indice que ces deux secteurs pèsent le plus lourd en termes de capitalisation flottante. Par capitalisation flottante, on entend le poids que le fournisseur d'indice (ici le STOXX) retient pour ses calculs : c'est le pourcentage du capital disponible. Sans entrer dans le détail, retenons que le capital disponible ne tient pas compte du capital détenu par des porteurs qui n'ont pas l'intention de vendre tels que des actionnaires familiaux ou l'Etat. Pour exemples, le capital flottant de Nestlé atteint quasiment 100% mais celui de LVMH se limite à 50% seulement, la famille Arnault possédant environ la moitié de l'entreprise et ne souhaitant toujours pas s'en séparer.

Top des capitalisations boursières

36 % des 50 plus importantes entreprises de l’indice en termes de capitalisation flottante appartiennent aux secteurs de la consommation de base et de la santé. Le secteur de l'industrie, largement présent dans le STOXX 600 avec 15 % des entreprises, est sous-représenté au sein du TOP 50 CAPI : il ne place que 4 représentants, soit 8 % seulement des effectifs.

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Les 50 capitalisations flottantes les plus importantes  (TOP 50 CAPI) sont concentrées sur certains domaines. Les sous-secteurs les plus représentés sont notamment la grande pharmacie (AstraZeneca, Roche Holding, GlaxoSmithKline, Sanofi, Novo Nordisk, Novartis et Bayer), la mode (LVMH, Adidas, Kering, Hermès et Dior), les pétrolières intégrées (Royal Dutch Shell, Total, BP Plc, Equinor et Eni) et les produits ménagers (L'Oréal, Reckitt Benckiser, Unilever PLC et NV).

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Les 10 plus importantes capitalisations flottantes cumulent à elles-seules 18 % de la capitalisation flottante totale à fin août 2019. On y retrouve Nestlé en tête (consommation de base) suivie de Novartis (santé), Roche Holding (santé), HSBC Holding (finances), Total (énergie), BP Plc (énergie), SAP (technologie), Royal Dutch Shell (énergie), AstraZeneca (santé) et en dixième position Linde (gaz industriels, apparentés aux matériaux de base).

Top des évolutions 2019

Nous avons vu les secteurs et les entreprises qui pèsent le plus lourd au sein de l'indice. Intéressons-nous maintenant aux champions de la progression cette année. Depuis janvier, la capitalisation d’Amadeus IT Group (technologie) a évolué de 143 %, celle de Cellnex Telecom (Industrie) de 115% suivie de près par ASM International (Technologie, 114%) et d’Altran Technologies (Industrie, 112%) ! Dans le tableau qui suit, nous constatons que 21 des 50 entreprises du TOP 50 VALORISATION proviennent de l'industrie et de la technologie.

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Mais ces compartiments sont vastes, c'est pourquoi nous nous intéressons maintenant aux sous-secteurs. La technologie est essentiellement portée par des entreprises de logiciels financiers tels que Temenos ou Worldline. Pourtant, toute la finance ne bénéficie pas du mouvement de hausse. Alors que près d'1 entreprise du STOXX 600 sur 4 relève du secteur financier, elles ne sont que 7 dans le TOP 50 VALORISATION, dont 4 sont des foncières cotées et aucune des banques.

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Deux secteurs sont absents de ce TOP 50 : l’énergie et les services aux collectivités.

Top des impacts sur l'indice

Nous regardons à présent les entreprises qui tirent le plus l’indice STOXX 600. En d'autres termes, celles dont la combinaison capitalisation / progression est la plus importante. C’est en croisant ces deux indicateurs que nous obtenons une liste que nous avons baptisée TOP 50 PERF.

Et le gagnant est, sans surprise, Nestlé. Le cours du géant suisse a progressé de plus de 40 % entre janvier et août et sa capitalisation flottante s’approche des 300 milliards d’euros. Ses compatriotes Novartis et Roche Holding complètent le podium. Pas étonnant que l'indice SMI suisse affiche de telles performances en 2019.

Le nuage de points nous permet d'apprécier la capitalisation boursière des entreprises du STOXX 600 ainsi que leurs évolutions depuis janvier. Le cours du STOXX 600 a progressé de 15,4 % entre début janvier et fin août (représenté sur le graphe par la ligne horizontale).

 

La majorité des entreprises du STOXX 600 ont un profil cyclique (elles suivent les grands mouvements économiques) et une minorité sont classées en consommation de base (peu sensibles à l’économie). Les entreprises défensives et de consommation de base sont en surreprésentation dans le TOP 50 PERF tandis que les cycliques sont sous-représentées : les profils défensifs et de consommation de base ont été plébiscités cette année. Les cycliques, elles, ont souffert du ralentissement de l’économie.

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La moitié des entreprises du TOP 50 PERF sont dans le domaine de la santé, de la consommation de base et de la finance. Comparée à la répartition du STOXX 600, les consommations de base et la santé sont les 2 domaines les plus surprésentés du TOP 50 PERF : ce sont les secteurs les plus performants.

A l’inverse, les entreprises dans le secteur financier, industriel, la consommation discrétionnaire et les communications sont sous-représentées : peu d’entreprises ont performé dans ces domaines en 2019 d’où leurs faibles présences dans le TOP 50 PERF.

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Terminons avec la liste ci-dessous des 10 entreprises qui ont eu le plus d'impact sur la hausse du STOXX Europe 600 entre janvier et août 2019 :

 

 

 

 

N.B. Pour les besoins de la démonstration, tous les cours ont été convertis en euros.

La période de valorisation est calculée de début janvier à fin août.