Les services collectifs (+0,8%) Iberdrola, Engie, National Grid
Quand les marchés tanguent, personne ne coupe l’électricité ou l’eau courante. Les services collectifs restent indispensables, quelles que soient les circonstances. Ce sont les fondations du quotidien : on continue à chauffer son logement et à allumer la lumière, même quand la bourse s’affole. Résultat, la volatilité des résultats de ces entreprises est – théoriquement – moindre, même si ce n'est pas une science exacte. Un fournisseur d'électricité dont les clients industriels produisent moins à cause d'une crise gagnera nécessairement moins d'argent. Mais il ne risque pas de voir ses revenus s'évaporer totalement.

L’alimentation et les boissons (+0,55%) Danone, Nestlé, Diageo
Crise ou pas, il faut bien continuer à manger et boire. Ce secteur fonctionne comme un garde-manger bien approvisionné : les consommateurs peuvent rogner sur les extras, mais pas sur les produits de base. Nestlé ou Danone ne sont pas des valeurs glamour, mais elles rassurent — un peu comme une boîte de conserves dans un placard en cas de coup dur.

Les télécoms (+0,5%) Orange, Swisscom, Deutsche Telekom
Même en temps de crise, on ne débranche pas son abonnement téléphonique. Le smartphone reste un lien essentiel avec le monde, un outil de travail, voire une bouée psychologique. Les télécoms offrent donc une source de revenus réguliers, presque mécaniques, qui plaît aux investisseurs quand l’incertitude domine.

La santé (+0,4%) Sanofi, Novartis, AstraZeneca
La santé, c’est l’ultime priorité. Que les marchés montent ou dévissent, les besoins médicaux persistent. Les grands laboratoires pharmaceutiques incarnent cette promesse de continuité. Ils développent des traitements que l’on consomme souvent à long terme, voire à vie. Le secteur semble d'autant plus épargné ce matin parce qu'il avait été fléché par l'administration Trump comme une cible prioritaire, qui semble finalement avoir été écartée des surtaxes (sous réserve de vérification).

Heatmap

Une illustration de type Heatmap permet de visualiser les tendances sectorielles. Exemple avec une capture d'écran à 9h40 ce matin (Source Zonebourse.com)

A l’opposé, les secteurs cycliques — ceux qui dépendent du bon vouloir de la conjoncture — sont les premiers à subir les rafales :

La logistique (-6%) AP Moller Maersk, Kuehne und Nagel, DHL
Quand les échanges mondiaux ralentissent, les géants du transport et de la livraison trinquent. Moins de commandes, moins de marchandises à expédier : la chaîne logistique tourne au ralenti. C’est un secteur qui fonctionne comme un thermomètre de l’économie réelle — et qui chute dès que la fièvre monte. Ses bénéfices sont très volatils : ils peuvent exploser à des niveaux obscènes dans le commerce mondial est en plein boom, et virer au rouge en cas de crise.

La technologie (-3,3%) ASML, Nokia, Infineon
Les valeurs tech, souvent portées par l’innovation et les perspectives de croissance future, deviennent vulnérables quand les taux montent et que la visibilité baisse. En période d’incertitude, promettre demain ne suffit plus : les investisseurs veulent du concret, pas des rêves lointains.

L’industrie (-3%) Airbus, Siemens, Schneider
L’investissement industriel est directement lié à la confiance dans l’avenir. Quand celle-ci vacille, les grands projets sont reportés ou annulés. Résultat : les carnets de commandes se vident, et les valeurs industrielles sont brutalement sanctionnées.

La consommation cyclique (-3%) Adidas, Hugo Boss, Compagnie Financière Richemont
Dans les moments difficiles, on serre la ceinture, littéralement. Adieu baskets dernier cri ou montre de luxe, priorité aux besoins essentiels. Ces marques séduisantes en temps de prospérité deviennent superflues en période de repli, et les marchés ne leur font pas de cadeau. Elles subissent aussi la double lame de la surtaxation de la chaîne d'approvisionnement.

La banque (-2,8%)HSBC, UBS, BNP Paribas
Les banques réagissent au moindre frémissement des taux, des marchés, ou de l’économie. Elles sont à la fois baromètre et caisse de résonance. En cas de crise, elles deviennent suspectes : risques de défaut, tensions sur le crédit, dépréciation d’actifs… Rien de rassurant pour les investisseurs.

Les matières premières (-2,5%)Rio Tinto, ArcelorMittal, Anglo American
Ce secteur est intimement lié à l'activité économique mondiale, un peu comme la logistique précitée. Quand la croissance ralentit, la demande en métaux, énergie ou matériaux recule. Et comme les prix des matières premières sont extrêmement volatils, les valeurs qui en dépendent vivent au rythme des montagnes russes.