par Sudip Kar-Gupta

Après avoir annoncé vendredi une hausse de ses résultats trimestriels, RBS a dit qu'il allait céder 80% de son activité Global Merchant Services, qui chapeaute WorldPay, à Advent International et Bain Capital, dans le cadre d'une transaction valorisant l'entreprise jusqu'à 2,03 milliards de livres (2,4 milliards d'euros).

Advent et Bain étaient en discussions exclusives pour cette opération depuis fin juillet, avait déclaré le mois dernier une source proche du dossier. Les analystes avaient estimé le montant de la transaction entre deux et 2,5 milliards de livres.

Les deux sociétés de capital-investissement ont dit envisager de développer les activités de WorldPay et ajouté qu'ils pourraient conclure d'autres acquisitions.

RBS va cependant conserver une participation d'environ 20% dans WorldPay. La plus-value générée par cette opération devrait s'élever à environ 850 millions de livres et accroître le ratio de solvabilité "core Tier 1" de la banque d'environ 30 points de base, a dit la banque.

"UNE NOUVELLE ÉTAPE IMPORTANTE"

RBS va recevoir un premier versement en espèces de 1,7 milliard de livres une fois que la transaction sera finalisée et pourrait obtenir 200 millions supplémentaires en fonction des performances de WorldPay.

"La vente de Global Merchant Services constitue une nouvelle étape importante du programme de restructuration du groupe", a déclaré le directeur financier du groupe, Bruce Van Saun, dans un communiqué.

Vers 16h45 GMT, RBS cédait 0,38%, à 51,8 pence, à la Bourse de Londres, surperformant cependant l'indice Stoxx 600 regroupant les principales valeurs bancaires européennes, qui reculait au même moment de 0,74%.

Cette opération survient après celle mercredi, de la vente de 318 agences RBS au Royaume-Uni à son homologue espagnole Santander pour environ 1,65 milliard de livres.

Avant d'annoncer la cession de WorldPay, la banque a fait état vendredi d'une hausse de ses bénéfices au deuxième trimestre grâce au redressement de son portefeuille de crédit et à une amélioration de sa marge nette d'intérêt, alors que les créances douteuses en Irlande restent problématiques.

Plusieurs banques européennes, telles que HSBC, BNP Paribas et Barclays, ont publié de solides résultats cette semaine à la faveur d'une réduction des charges liées aux créances douteuses, mais certains investisseurs s'interrogent sur leurs perspectives.

"LA PERFORMANCE DE GBM EST UN PEU LÉGÈRE"

RBS a de son côté fait état d'un bénéfice d'exploitation de 869 millions de livres sur le trimestre clos le 30 juin, après un profit de 713 millions au premier trimestre.

Les activités de banque de détail et de banque commerciale de RBS ont vu leur produit net bancaire augmenter durant le trimestre mais la division de banque d'investissement GBM a connu des temps plus difficiles, avec une chute de 31% du PNB par rapport au premier trimestre.

"La performance de GBM est un peu légère mais, du côté des points positifs, la banque de détail britannique paraît bien se porter", a commenté Joseph Dickerson, analyste de la société de courtage londonienne Execution.

RBS a déclaré n'avoir observé aucune reprise de la banque d'investissement en juillet, ce qui nourrit les craintes de voir le secteur ne pas répondre aux attentes sur l'ensemble de cette année si la tendance molle de mai et juin se confirme.

"Juillet est globalement conforme à la tendance des deux mois précédents", a dit Stephen Hester. "Si les clients, incertains, restent dans l'expectative, on fait moins d'argent dans la banque d'investissement."

Les pertes pour dépréciations ont représenté 2,49 milliards de livres au deuxième trimestre, contre 2,68 milliards au premier. Hors plus-value sur la valorisation de sa propre dette, la banque a dégagé un résultat d'exploitation de 250 millions de livres, en baisse par rapport aux trois premiers mois de l'année.

Avec Steve Slater, Wilfrid Exbrayat et Alexandre Boksenbaum-Granier pour le service français, édité par Marc Angrand