par Michelle Nichols

NATIONS UNIES 19 février (Reuters) - Les rebelles du M23 qui ont pris en novembre dernier la ville de Goma dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ont sans doute bénéficié d'une aide extérieure compte tenu de la qualité des équipements utilisés, estime le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon dans un rapport publié mardi.

Il n'a pas dit d'où pouvait provenir cette aide. Le Rwanda et l'Ouganda ont été accusés par les experts de l'Onu d'avoir aidé le M23 à prendre Goma le 20 novembre. Les deux gouvernements de ces deux pays démentent toute participation.

Dans son rapport sur l'activité de la Force de maintien de la paix en RDC, la Monusco, Ban Ki-moon souligne que les rebelles du M23 - ils se sont retirés de Goma 11 jours plus tard - ont fait preuve de capacités inconnues auparavant.

"La vitesse, l'efficacité et le succès de l'offensive du M23 ont été rendues possibles par une soudaine augmentation du nombre de combattants dans le groupe, des attaques coordonnées sur plusieurs fronts et des attaques en coordination entre l'infanterie et l'artillerie en appui", déclare Ban Ki-moon dans ce rapport daté du 15 février et publié mardi.

"Les observations par la Monusco du commandement et de la capacité de contrôle des forces attaquantes, la coordination efficace de son artillerie, la qualité de son équipement et la capacité de combat en général, notamment la nuit, tout cela suggère l'existence d'un soutien extérieur, direct et indirect", déclare le secrétaire général des Nations unies.

A l'époque de l'avance du M23 sur Goma, les responsables des Nations unies s'étaient dit surpris de la force accrue des rebelles mais avaient semblé réticents à dire officiellement qu'ils bénéficiaient d'une aide extérieure.

Certains pays ont critiqué la Monusco pour ne pas avoir su empêcher la chute de Goma. Dans ce contexte, Ban Ki-moon devrait dans quelques jours recommander au Conseil de sécurité des Nations unies d'approuver la création d'une brigade spéciale au sein de la Monusco chargée de lutter spécifiquement contre les groupes armés dans l'est du Congo.

Ce genre de mission offensive autorise l'utilisation de la force dans les situations graves, tandis que les forces de maintien de la paix ont plutôt vocation à surveiller un cessez-le-feu déjà en vigueur, expliquent les diplomates.

Dans le cadre de la trêve fragile conclue entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, des négociations entre les deux parties se tiennent en Ouganda.

Par ailleurs, un accord de paix régional sous les auspices de l'Onu visant à mettre fin à deux décennies de conflit dans l'est du Congo doit être signé le 24 février dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba. (Danielle Rouquié pour le service français, édité par Pascal Liétout)