Zurich (awp) - Raiffeisen s'est trouvé un nouveau président pour son conseil d'administration. Le groupe bancaire st-gallois a désigné à cette fonction Guy Lachappelle, actuel directeur général de la Banque cantonale de Bâle. Il sera rejoint par quatre nouveaux administrateurs dont le profil répond aux exigences de l'Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma).

Juriste âgé de 57 ans, Guy Lachappelle dirige la Banque cantonale de Bâle (BKB) depuis 2013, précise vendredi Raiffeisen. Il succèdera au vice-président Pascal Gantenbein, lequel assure l'intérim à la présidence du 3e groupe bancaire helvétique depuis début mars et la démission du président Johannes Rüegg-Stürm dans le sillage de l'affaire Pierin Vincenz.

Avec le départ de son patron le 22 octobre, la BKB a pour sa part nommé Simone Westerfeld, 43 ans, actuelle responsable des finances de l'établissement cantonal, en tant que directrice par intérim.

M. Gantenbein avait renoncé à briguer la présidence une semaine après que le directeur général Patrik Gisel a annoncé son départ pour décembre. M. Gisel avait tiré les conséquences des critiques à son encontre depuis l'éclatement de l'affaire Pierin Vincenz, son prédécesseur, dont il était le suppléant au moment des faits reprochés à ce dernier.

Avant de rejoindre la BKB, M. Lachappelle a occupé diverses fonctions de direction dans plusieurs banques. Il dispose de vastes connaissances et d'une expérience bancaire approfondie. Le président désigné bénéficie de compétences tant dans les domaines de la conduite, des finances, de la distribution et de l'immobilier. En qualité de membre de conseils d'administration, il siège également dans plusieurs comités, dont l'Union des banques cantonales suisses.

Elections le 10 novembre

Guy Lachappelle représentait un candidat idéal, a indiqué M. Gantenbein dans un entretien accordé à AWP. Banquier expérimenté, il a fait ses preuves dans l'initiation et la mise en oeuvre de processus de transformation.

Outre la désignation de M. Lachappelle, Raiffeisen proposera également à l'assemblée extraordinaire des délégués du 10 novembre la nomination de quatre nouveaux administrateurs, à savoir Karin Valenzano Rossi, Andrej Golob, Thomas Müller et Beat Schwab.

Avocate et notaire, principalement active dans les secteurs bancaire, financier et commercial, Karin Valenzano Rossi est associée du cabinet zurichois Walder Wyss depuis 2015. Exerçant également dans le notariat à Lugano, elle assume aussi depuis trois ans un mandat de chargée d'enquête pour la Finma.

Au bénéfice d'une longue expérience de dirigeant chez Hewlett-Packard et Swisscom, Andrej Golob dispose de vastes connaissances en matière de technologies de l'information. Economiste diplômé de l'Université de St-Gall, il dirige sa propre société karldigital depuis 2018, après avoir mené entre 2015 et 2017 la société financière Equatex.

Thomas Müller est membre de la direction du gestionnaire de fortune zurichois EFG International depuis 2016 en tant que responsable des risques. L'expert bancaire a également oeuvré pour le compte de la Banque J. Safra Sarasin de 2010 à 2016, en tant que chef des finances.

Beat Schwab exerce en tant qu'administrateur professionnel depuis 2017. Assurant la présidence de la société immobilière Zug Estates Holding, il siège également dans l'organe de surveillance des CFF ainsi que celui de Credit Suisse Asset Management.

Droit de regard de la Finma

Avec ces nominations, Raiffeisen renforce l'expertise bancaire de son organe de surveillance, une exigence de la Finma. Consulté, le gendarme des marchés financiers a donné son approbation à la désignation des nouveaux administrateurs, a poursuivi M. Gantenbein.

Désormais, Raiffeisen va se concentrer sur la quête de son futur directeur général, tâche qui incombera au conseil d'administration nouvellement constitué. Mais aucune annonce à ce titre n'interviendra avant l'assemblée de délégués. M. Gantenbein reconnaît que la recherche d'un nouveau patron n'est pas aisée. "Une solution sous une forme d'intérim" n'est de ce fait pas exclue. M. Gantenbein n'a pas souhaité s'exprimer sur un report du départ de M. Gisel.

Pierin Vincenz, lequel a dirigé l'Union des banques Raiffeisen durant pas moins de 17 ans, contribuant à sa vive expansion, a été libéré mi-juin après 15 semaines de détention préventive. L'ex-homme fort du groupe st-gallois est soupçonné de s'être enrichi personnellement lorsqu'il présidait la société de cartes de crédit Aduno, grâce à plusieurs acquisitions. La procédure pénale pour gestion déloyale menée à son encontre est toujours en cours.

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