À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,42% à 5.398,11 points. Le Footsie britannique a pris 0,92%, favorisé en outre par le repli de la livre sterling, et le Dax allemand a gagné 0,38%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,35%, le FTSEurofirst 300 a progressé de 0,67% et le Stoxx 600 a gagné 0,58%.

A Wall Street, le S&P 500 gagne 0,68% malgré la chute de Twitter (-8,16%) après les informations de presse rapportant que le réseau social a suspendu plus de 70 millions de comptes sur les deux derniers mois afin de limiter la propagation de fausses informations.

L'indice Dow Jones avance pour sa part de 1,06%, favorisé par la hausse des banques avec la remontée des rendements obligataires et par les grandes valeurs industrielles, comme Caterpillar (+3,47%) et Boeing (+1,47%) qui avaient souffert des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

Les deux pays s'appliquent mutuellement depuis vendredi des droits de douane sur des produits représentant un montant de 34 milliards de dollars, et si des négociations semblent toujours en cours, le risque d'escalade n'est pas exclu.

Donald Trump avait averti qu'à terme plus de 500 milliards de dollars de produits chinois, soit la quasi-totalité des importations américaines en provenance de Chine de l'an passé, pourraient être taxés.

Ces tensions, qui ont largement pesé sur les marchés actions le mois dernier, ont toutefois été reléguées au second plan par la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi non-agricole aux Etats-Unis, qui a montré un marché du travail toujours robuste mais des tensions salariales modérées.

Cette combinaison, qui n'est pas sans rappeler le scénario idéal de "Goldilocks" qui a porté les Bourses mondiales l'an dernier, laisse des marges de manoeuvre à la Réserve fédérale pour remonter graduellement ses taux.

CONTEXTE PORTEUR

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) ne modifiera pas ses taux d'intérêt avant la fin de l'été 2019 et adoptera ensuite une approche pragmatique, a déclaré lundi Ewald Nowotny, l'un des membres du Conseil des gouverneurs de l'institution.

Le président de la BCE, Mario Draghi, a lui aussi prôné la patience sur la voie du resserrement lors d'une intervention au Parlement européen.

Le scénario d'une poussée inflationniste de nature à accélérer le resserrement des politiques monétaires semble donc écarté, et hormis les tensions commerciales, le contexte reste porteur pour les actions, estiment de nombreux investisseurs.

"Les perspectives de croissance pour 2018 et 2019 restent bien orientées (...) La croissance devrait être un peu plus soutenue au second semestre et les analystes maintiennent leurs prévisions de résultats pour les entreprises des pays développés", indique ainsi Vincent Guenzi, directeur de la stratégie d'investissement chez Cholet Dupont.

La saison des résultats du deuxième trimestre débutera véritablement vendredi aux Etats-Unis avec les publications des banques JPMorgan, Wells Fargo et Citigroup.

Les bénéfices par action des entreprises du S&P-500 sont attendus en hausse de 21% en moyenne sur le trimestre à juin, selon Thomson Reuters I/B/E/S.

En Europe, où la saison des publications trimestrielles s'ouvrira la semaine prochaine, les résultats des entreprises devraient être plutôt bons, en grande partie grâce au soutien du secteur de l'énergie, selon Goldman Sachs.

LE STERLING CHUTE

Aux valeurs, l'une des plus fortes hausses à Paris et en Europe revient lundi à Air France-KLM (+6,34%) en réaction à l'annonce d'une hausse de 4,5% du trafic en juin qui a rassuré après le conflit social ayant affecté sa filiale Air France.

A contrario, Rubis a de nouveau lâché 3,4%, ce qui porte à plus de 13% la baisse sur un mois du spécialiste des infrastructures de stockage et de distribution d'énergie. Le repli du cours s'est notamment accéléré après la publication, le 27 juin, d'une note défavorable de Berenberg.

Lanterne rouge du CAC 40, Danone a perdu 2,01% après des plaintes au Royaume-Uni, reprises par la presse britannique, concernant la nouvelle version de son lait infantile Aptamil.

Plus baisse sectorielle, le compartiment des services aux collectivités a perdu 0,96% avec la remontée des rendements obligataires.

Le regain d'appétit pour le risque pousse les investisseurs à délaisser les obligations souveraines, d'autant qu'une adjudication portant sur 69 milliards de dollars d'obligations d'Etats américaines est attendue dès mardi.

Le rendement des Treasuries à dix ans avance de deux points de base, à 2,8509%.

Le retour de flamme pour les actifs risqués pénalise également le dollar, qui est néanmoins parvenu à limiter ses pertes au fil de la journée grâce aux rebonds avortés de l'euro et de la livre sterling.

La devise unique a progressivement effacé ses gains face au billet vert après les déclarations relativement accommodantes des responsables de la BCE pour revenir autour de 1,1741.

De son côté, le sterling, qui évoluait en nette hausse face à l'euro et au dollar, a chuté à l'annonce de la démission du secrétaire au Foreign Office, Boris Johnson, qui intervient dans la foulée de celle du ministre du Brexit David Davis. Ces départs successifs sont liés à des désaccords avec le Premier ministre Theresa May sur la stratégie à conduire pour sortir de l'Union européenne (UE).

La livre sterling recule désormais de 0,45% face au dollar et de 0,43% face à l'euro.

La détente des tensions commerciales a par ailleurs favorisé la hausse des cours des matières premières, dont le pétrole. Le baril de Brent évolue à nouveau à plus de 78 dollars.

L'indice Stoxx des ressources de base a gagné 2% et celui du secteur du pétrole et gaz a pris 1,36%.

A Wall Street, le compartiment de l'énergie prend 1,13%, juste derrière les financières (+1,74%).

(Édité par Véronique Tison)

par Blandine Henault