PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont fini en hausse lundi et Wall Street progressait dans la matinée, encouragées par le fort rebond des cours du pétrole, les investisseurs profitant du récent épisode d'aversion au risque pour réaliser des achats à bon compte.

À Paris, le CAC 40 a gagné 0,86% à 6.683,1 points, porté par le rebond des poids lourds de l'industrie du luxe. Le Footsie britannique a pris 0,3% et le Dax allemand a avancé de 0,28%.

L'indice EuroStoxx 50 a fini en hausse de 0,7%, le FTSEurofirst 300 de 0,74% et le Stoxx 600 de 0,66%.

A Wall Street, les trois principaux indices boursiers gagnaient au moment de la clôture européenne entre 0,7% et 1,3%, le Nasdaq et le S&P-500 ayant inscrit des plus hauts en séance.

Alors que la semaine dernière a été marquée par le net recul des marchés actions face aux inquiétudes sur l'évolution de la pandémie de COVID-19, le ralentissement de la croissance mondiale et la diminution attendue des mesures de soutien monétaire de la Réserve fédérale, la réunion de Jackson Hole, le rendez-vous de la fin de l'été pour les banquiers centraux, domine l'agenda des jours à venir.

Si Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne, ne sera pas présente, son homologue de la Fed, Jerome Powell, doit y prononcer un discours et son intervention concentrera l'attention des acteurs de marchés, avides d'en savoir plus sur l'éventuel ralentissement des achats d'actifs de l'institution.

"Malgré l'annonce inévitable d'un 'tapering' à un moment donné cette année, il sera très lent", a déclaré Edward Moya, analyste chez OANDA.

VALEURS

Le rebond général des actions a favorisé en premier lieu les valeurs cycliques, comme celles de l'énergie (+2,12%) qui ont profité de l'important redressement des cours du pétrole.

BP a pris 2,48%, Eni 1,51% et Total 1,69%.

Les groupes du luxe LVMH (+2,68%), Kering (+2,96%) et Hermes (+3%) ont terminé sur le podium du CAC 40 après avoir lourdement pâti la semaine dernière de craintes réglementaires en Chine.

Valneva a pris 5,22% après avoir lancé la procédure de demande d'autorisation de son candidat vaccin anti-COVID-19 auprès de l'agence de santé britannique. BioNTech (7,58%) a augmenté ses gains après le feu vert définitif donné par la FDA américaine à son vaccin contre le COVID développé avec Pfizer, qui prenait 2,61% à Wall Street.

L'indice Stoxx de la distribution a progressé de 1,51%, soutenu par Sainsbury's qui a bondi de 15,37% après un article de presse selon lequel la deuxième chaîne de supermarchés du Royaume-Uni suscite l'intérêt de plusieurs fonds de capital-investissement.

Dans le rouge, la Française des Jeux a reculé de 1,72% après l'abaissement de conseil de Goldman Sachs à "vendre".

LES INDICATEURS DU JOUR

Les investisseurs ont pris connaissance de la croissance solide de l'activité du secteur privé de la zone euro en août malgré un léger ralentissement par rapport au plus haut de près de 20 ans enregistré le mois précédent.

Pour les Etats-Unis, le PMI "flash" composite a reculé à 55,4 en août, au plus bas depuis décembre, traduisant les contraintes qui pèsent sur la production, les pénuries d'approvisionnement et la propagation rapide du variant Delta.

CHANGES

Le dollar cède 0,44% face à un panier de devises de référence après avoir atteint un pic de plus de neuf mois vendredi en raison des inquiétudes sur les perspectives de croissance de l'économie mondiale.

L'euro remonte à 1,1731 dollar, s'éloignant du creux à 1,1662 touché la semaine dernière.

Du côté des cryptomonnaies, le bitcoin (+0,53%) a franchi le seuil des 50.000 dollars pour la première fois depuis la mi-mai.

TAUX

Le regain d'intérêt pour les actions et la bonne tenue des PMI en zone euro ont favorisé la remontée des rendements obligataires en Europe: le dix ans allemand a fini en hausse à -0,477% contre -0,495% vendredi en clôture.

Sur le marché américain, le rendement à 10 ans des Treasuries se stabilise à 1,2567% après avoir dépassé 1,28% en séance.

PÉTROLE

Les cours du pétrole grimpent après une série de sept séances de baisse, soutenus notamment par la dépréciation du dollar.

Le baril de Brent gagne 5,25% à 68,6 dollars et le brut léger américain 5,42% à 65,51 dollars. Le premier avait perdu 6,7% la semaine dernière et le second près de 9%.

(Laetitia Volga avec Herbert Lash à New York, édité par Bertrand Boucey)

par Laetitia Volga